Mémoire online évaluation des connaissances et des craintes des jeunes filles à propos de la contraception pour l’amélioration de l’information et de la prescription
INTRODUCTION
Malgré un taux de diffusion de la contraception parmi les plus élevés au monde, le nombre de grossesses indésirées en France représente encore 1/3 de l’ensemble des grossesses. Le taux d’Interruptions Volontaires de Grossesses reste stable aux alentours de 14,5‰ ce qui représente environ 220 000 IVG par an. 72% de ces IVG surviennent chez des femmes sous contraception, et dans 42% des cas, une méthode théoriquement très efficace est utilisée (pilule ou stérilet) [1]. Chez les mineures, après avoir connu une augmentation depuis le début des années 2000, le taux d’IVG semble se stabiliser depuis 2008-2009 à un taux de 10 à 15‰ selon les sources (INED ou statistiques EUROSTAT). Ce taux est de 22‰ chez les 18-19 ans et est maximum chez les 20-24 ans à 27,1‰.
De plus, la prévention semble moins efficace chez les adolescentes puisque 9,4% d’entre elles n’utilisent aucune contraception contre 3,6% chez les adultes.
Pourtant, plusieurs mesures ont déjà été prises pour diffuser l’information et faciliter l’accès à la contraception et à la pilule d’urgence, au-delà des centres de planification. On peut retenir l’accès anonyme et gratuit à la pilule d’urgence ou la prescription de contraception sans autorisation parentale. La loi concernant l’éducation à la sexualité a été renforcée en 2003, Des campagnes d’information sont régulièrement mises en place mais leur impact semble variable.
Enfin, le rôle des parents est beaucoup moins important qu’il ne devrait l’être et la communication parents-enfants à ce sujet serait en baisse [https://www.clicours.com/]. Son impact est pourtant très positif sur la prise d’une contraception.
Par ailleurs, l’adolescence est caractérisée par la survenue de la puberté, période de tous les changements, aussi bien physiques que psychologiques. L’entrée dans la sexualité pour ces jeunes filles parfois encore immatures et sous-informées est souvent sporadique, impulsive et donc mal préparée. Le besoin de confidentialité voire de secret autour de leur sexualité, leur dépendance financière et leur pudeur rendent la prévention et l’information encore plus difficiles.
Dans ce contexte et au sein de tous ces acteurs, quel est le rôle du médecin généraliste dans l’information et la prescription de la contraception chez ces jeunes filles ? Que peut-il apporter ? En pratique, le taux d’échec de la pilule est de 8% alors que son Indice de Pearl est de plus de 99%. Peut-on faire baisser ce taux d’échec ? Mieux connaître les adolescentes, leurs craintes, leurs attentes en terme de contraception, évaluer ce qu’elles savent ou croient savoir pourrait permettre de préciser, de compléter et d’adapter le discours des médecins généralistes pour une meilleure utilisation de leur contraception.
Après un bref rappel sur l’ensemble des mesures prises pour faciliter l’accès des jeunes à la contraception, nous évaluerons grâce à notre enquête rétrospective les connaissances et lacunes des jeunes filles de 14 à 20 ans, ainsi que leurs rapports avec les médecins généralistes. Un guide pratique pour une prescription efficace de la pilule sera proposé.
GENERALITES
Depuis l’autorisation de la contraception en France, plusieurs mesures visant à faciliter l’information et l’accès des jeunes ont été prises.
L’information
En 1967, la loi Neuwirth autorise la contraception. Des conseillères animatrices formées par le mouvement français pour le planning familial et l’association française des centres de consultations conjugales assurent bénévolement et de manière facultative l’information sur la sexualité. Cette information devient obligatoire en 1973 sous l’impulsion du conseil supérieur de l’information sexuelle, conseil dépendant du ministère de la santé.
Au début des années 80, l’épidémie de SIDA va entraîner une évolution de cette information vers une éducation à la sexualité. Cette éducation tient compte des impératifs de santé publique (grossesses indésirées, infections sexuellement transmissibles.…), d’une éthique collective ainsi que des paramètres biologiques, psychologiques, affectives et sociales de la sexualité.
En 1994, un plan de formation national est mis en place pour les personnels enseignants, sociaux et de santé volontaires de l’éducation nationale.
En 1998, 2 heures d’éducation à la sexualité par an sont rendues obligatoires pour les classes de 4 ème et 3 ème.
En 2001, au moins 3 heures annuelles d’information et d’éducation à la sexualité sont rendues obligatoires dans les écoles, collèges et lycées.
On note enfin le développement de campagnes d’information pour la contraception dont celle de 2007 : « la meilleure contraception, c’est celle que l’on choisit ».
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Evaluation des connaissances et des craintes des jeunes filles à propos de la contraception (1.64 MB) (Rapport PDF)