Protocole expérimental
Délimitation du champ expérimental
Afin de mieux circonscrire notre objet d’étude, nous avons représenté l’architecture fonctionnelle d’un dispositif de formation et ou on peut retrouver toutes les composantes (administrative, acteurs, contenus, etc.) en lien direct avec les objectifs visés de notre recherche.
La composante « administration » représentée en discontinu marque la non prise en compte du volet institutionnel voir de la gestion administrative de la formation dans la présente recherche.Nous le justifions par le fait que la précédente recherche (Njingang Mbadjoin, 2015) consacrée à l’analyse desdits dispositifs s’était longuement appesantie sur cette composante.
Organigramme de la démarche expérimental
La figure 5.2 présente sous forme d’organigramme le protocole expérimental adopté dans le cadre de cette recherche. Comme tout système de formation, les acteurs et les supports pédagogiques sont identifiés puis analysé selon le type d’environnement de formation. Dans notre cas, il s’agit d’un dispositif de type bimodal ou hybride en formation dans le domaine de l’ingénierie axé sur une phase en enseignement à distance et d’une phase en présentiel.
Le dispositif identifié et sur la base des variables initialement recensés à partir des hypothèses de recherche permet d’évaluer le dispositif de formation. Le logiciel artefact mobilisé comme objet d’apprentissage est choisi et sur cette base des tests sont opérés à l’entame de la formation (première phase du regroupement présentiel) et un posttest est également effectué à la fin de la formation (deuxième phase de regroupement présentiel). Ces tests visent à évaluer les effets des usages des logiciels lors de la formation et se faisant évaluer la compétence développée par les apprenants.
Des régulations sont permanentes par des successions d’allers et retour qui peuvent être nécessaire soit pour modifier les variables et/ou indicateurs, soit pour revoir les paramètres orientant le choix du logiciel.
La décision finale permet d’approuver la démarche auquel cas une analyse suivie de l’interprétation/discussion est effectuée si non le recours à la régulation est encore nécessaire jusqu’à ce que le résultat soit satisfaisant.
RESULTATS ET ANALYSES
Introduction
Les résultats obtenus de la présente étude sont présentés selon les axes de recherche que nous avons identifiés à l’entame de ce travail. Les axes de recherche sont les suivantes : Axe 1) description et analyse des dispositifs hybrides de l’ENSP: cas spécifique du MASTEL et MASSICO ; Axe 2) étude d’impact des dispositifs hybrides sur le développement des compétences professionnelles des apprenants en formation en ingénierie ; Axe 3) étude d’impact des logiciels de simulation sur le développement des compétences professionnelles des apprenants en formation en ingénierie ; Axe 4) perceptions des apprenants sur l’efficacité des usages des logiciels de simulation pour l’apprentissage des sciences pour ingénieurs et Axe 5) les usages des logiciels en contexte d’enseignement des télécommunications dans les dispositifs hybrides. En présentant de la sorte, la cohérence des liens entre les différents résultats est davantage visible et surtout que les différents axes sont en étroite relation avec les objectifs poursuivis par notre recherche.
Résultats de l’axe 1 : Etude évaluative des dispositifs hybrides : MASTEL et MASSICO de l’ENSP
Dans ce chapitre nous allons suivre la convention d’écriture i(j) ou « i » représente l’occurrence relevant du dispositif MASTEL et « j » l’occurrence équivalent au dispositif MASSICO.
Description des dispositifs MASTEL et MASSICO
L’analyse descriptive a consisté à identifier tous les constituants des différentes plateformes MASTEL & MASSICO et particulièrement au niveau structuration des contenus, distribution des informations, environnements d’échanges, etc. desdits dispositifs. Nous avons sur la base des traces d’opérations existantes (§ Annexe1 : Tableau 6.1) décrit les plateformes MASTEL & MASSICO suivant plusieurs dimensions notamment conceptuelle, relationnelle et référentielle.
La dimension conceptuelle est renseignée par deux variables indépendantes transmissive et incitative.
La variable transmissive est obtenue en analysant les traces d’opérations liées à la conception des contenus et leurs diffusions dans le dispositif. A partir du tableau 6.1 (§ Annexe1 : Tableau 6.1 (LOT1)), nous pouvons ainsi lire que les dispositifs MASTEL (respectivement MASSICO) ont respectivement 7 (5) UEs, 21 (21) cours, 19 (19) activités globales, 1 (3), etc.
La variable incitative est obtenue en analysant les traces d’opérations incitatives (ou activités individuelles) médiatisés en EIAH. Dans le même tableau (§ Annexe 1 : Tableau 6.1 (LOT2)), il ressort que le dispositif MASTEL (respectivement MASSICO) compte 28 (20) activités de simulation conceptuelle, de procédures et de pratiques professionnelles ; 10 (09) activités de conception graphique et de modélisation ; 172 (163) activités d’auto test évaluative et enfin 2 (6) activités de télémanipulation d’objets virtuels ou réels à distance.
La dimension relationnelle est renseignée par deux autres variables indépendantes que nous avons cités : la variable interactive et la variable d’intervention socioaffective. La variable interactive est analysée via les traces d’opérations interactives (création et dépôt contenus collaboratifs/interactionnels) médiatisés en EIAH. Il ressort du tableau 6.1 (§ Annexe 1 :
Tableau 6.1 (LOT3)) que pour les dispositifs MASTEL (respectivement MASSICO), on dénombre 0(21) activités d’échanges par chat ; 4(77) activités d’échanges avec le forum ; 0(0) activité d’échanges par audio/téléconférence ou par vidéo/Visio conférence ; 3(7) activités d’échange avec un logiciel et enfin 1(0) activité d’échange avec un média de communication.
La variable d’intervention socioaffective est analysée via les traces d’opérations socioaffectives d’interventions médiatisées en EAIH. Nous dénombrons également au niveau du tableau 6.1 (§
Annexe 1 : Tableau 6.1 (LOT4)) que 5(7) protocoles d’entrée et sortie (PES) ; 19(15) pas de réponse de l’apprenant (PRA) ; 5(7) sentiment de satisfaction (SS) et 2(1) susciter des encouragements (SE) observés sur les plateformes MASTEL (respectivement MASSICO).
La dimension référentielle insiste sur l’unique variable indépendante que nous avons nommé variable comportementale. Cette variable est observée à partir des traces d’opérations comportementales (Initiatif, Réactif, Evaluatif, Auto-Réactif). L’analyse des dispositifs MASTEL (respectivement MASSICO) permet à partir du Tableau 6.1 (§ Annexe 1 : Tableau 6.1 (LOT5)) de dénombrer 45 (22) proposer demander affirmer (PDA) ; 36(82) répondre questionner (RQ) ; 7 (12) approuver désapprouver (AD), enfin 12(15) préciser rectifier (PR). Globalement, toutes les dimensions susmentionnées présentent une grande hétérogénéité traduisant la différence sur le plan conceptuel et même fonctionnel des deux dispositifs.
Analyse des traces d’opérations incitatives (ou activités individuelles) médiatisés en EAIH
Analyse comparée : Quelle différence entre les dispositifs de formation en MASTEL et MASSICO en rapport aux fréquences des traces d’opérations incitatives médiatisées en EAIH?
Le tableau 6.3 (§ Annexe 1 : Tableau 6.3) renseigne sur le nombre des traces d’opérations incitatives crées sur les dispositifs de formation MASTEL & MASSICO. Il s’agit ici, des activités incitatives (quizz, activités de simulation ou de conception en lignes, didacticiel) crées par les enseignants au niveau des cours sur chacune des plateformes de formation. Le tableau 6.3 montre que les dispositifs MASTEL (MASSICO) qu’on a 28(20) activités de simulation conceptuelles, 10(9) activités de conception graphique, 172(163) activités d’auto test évaluative (quizz) et 2(6) activités de télémanipulation d’objets virtuels (téléTP). Ces résultats illustrent bien que les dispositifs MASTEL & MASSICO ont été conçus avec un fort accent sur les activités incitatives et d’aide à l’apprentissage. Le dispositif MASTEL présente un nombre relativement supérieur au dispositif MASSICO pour ce qui est des activités de simulation conceptuelle, conception graphique et des quizz. Ceci se justifie dans la mesure où le dispositif MASTEL qui est typiquement orienté vers l’ingénierie des télécommunications, dans sa phase conceptuelle s’est énormément appuyé sur le didacticiel « Radio Communication Mobile (RadioCom) » conçu et réalisé par le responsable pédagogique du programme et très utilisé en formation présentielle pour l’enseignement des télécommunications. Le programme MASSICO qui lui est orienté vers la sécurité des systèmes d’information utilise un peu moins le didacticiel RadioCom. On observe cependant une plus grande utilisation des activités de télémanipulation des objets virtuels à distance, soit 2 en MASTEL contre 6 en MASSICO. En effet, le dispositifMASSICO s’en dosse sur les réseaux virtuels et particulièrement les environnements relevant du « cloud » ou les apprenants ont généralement comme moyen de supervision, l’usage des logiciels de monitoring des systèmes d’information à distance.
Les plateformes MASTEL et MASSICO ont été conçus sur le standard SCORM. Or, du tableau 6.1 (§ Annexe 1 : Tableau 6.1), il ressort que les deux dispositifs ont tous deux 21 cours chacun pour également 19 activités globales (situations problèmes). Ainsi, les indicateurs du LOT2 qui sont consignés dans le tableau 6.3 (§ Annexe 1 : Tableau 6.3) présentent toutes les occurrences dont la variation est très faible aux deux dispositifs, ce qui permet de dire qu’il n’y a pas de différence significative au regard des traces d’opérations incitatives médiatisées en EAIH sur les dispositifs MASTEL & MASSICO.
Analyse des traces d’opérations interactives (création et dépôt contenus collaboratifs/interactionnels) médiatisés en EIAH
Analyse comparée : Quelle différence entre les dispositifs de formation en MASTEL et MASSICO en rapport aux fréquences des traces d’opérations interactives médiatisées en EAIH? Nous nous intéressons aux outils prévus par les enseignants pour favoriser les échanges interactifs en mode synchrone ou asynchrone. L’observation des occurrences dans le tableau 6.4 (§ Annexe 1 : Tableau 6.4) permet de relever 0(21) pour ce qui est du nombre d’activité d’échanges par chat ; 4(77) pour ce qui est du nombre d’activité d’échanges avec le forum ; 1(1) pour ce qui est du nombre d’activité d’échanges par audio/téléconférence ou par vidéo/Visio conférence ; 3(7) pour ce qui est du nombre d’activité d’échange avec un logiciel et 1(0) pour ce qui est Nombre d’activité d’échange avec un média de communication (Skype, Facebook, WhatsApp, etc.).
Profil des acteurs questionnés
Le corpus des étudiants ayant répondu à l’enquête est composé de 127 (91%) hommes et 13 (9%) femmes, soit un total de 140 étudiants ayant participé à l’enquête. Des 140 étudiants ayant répondu à notre questionnaire, 93 (66%) sont du programme MASTEL et 47 (34%) de MASSICO. La situation académique des étudiants ayant participé à l’enquête est composée 97 diplômés (69%) contre 43 (31%) non diplômé. Sur les 43 non diplômé, nous avons 26 étudiants qui sont de la promotion 2016-2017, qui au moment de l’enquête (octobre 2017) poursuivent encore leur formation.
Le tableau 6.7 (§ Annexe1 Tableau 6.7) nous renseigne sur la répartition géographique et par pays des étudiants ayant participé à l’enquête. De ce tableau, il ressort que les programmes MASTEL & MASSICO ont de nos jours permis de fédérer 16 pays d’Afrique Subsaharienne.
Le Cameroun pays hôte regorge le plus grand nombre d’apprenants avec 86 sur les 140 ayant participé à l’enquête. Ce nombre élevé est justifié par le fait que tous résident au Cameroun y compris le chercheur, il était par conséquent plus facile d’exercer une pression sur les étudiants camerounais pour participation plus active à l’enquête.
A la question, quel est votre âge ? Nous avons 138 étudiants qui ont répondu à la question, le minimum d’âge est de 25 ans et le maximum d’âge est de 55 ans, pour une moyenne d’âge de 37 ans. Aussi vrai que c’est une formation de niveau M2, les plages d’âges montrent bien que nous sommes en contexte de formation des adultes qui en général pour des raisons professionnelles ne peuvent suivre des formations classiques en présentiel.
Nous nous sommes aussi intéressés à la situation professionnelle des participants à l’enquête, en posant la question suivante : quelle est votre situation professionnelle ? Les réponses à cette question sont consignées dans le tableau 6.8 (§ Annexe1 Tableau 6.8).
La figure 6.1 montre une représentation en secteur et par pourcentage de la situation professionnelle des étudiants ayant participé à l’enquête.