PRATIQUE ANESTHESIQUE A L’HOPITAL

PRATIQUE ANESTHESIQUE A L’HOPITAL

HISTORIQUE DE L’ANESTHESIE

 L’histoire de l’anesthésie se superpose bien à l’histoire de la chirurgie. Dès l’antiquité les agents analgésiques et sédatifs se tournent autour de l’opium, de la jusquiame, la mandragore, la ciguë, la belladone et la laitue quelle que soient les régions.

  Anesthésie générale

 L’anesthésie générale est connue depuis le IXème siècle durant lequel les religieux de l’abbaye du Mont Cassin utilisaient pour leurs actes de chirurgie des éponges somnifères imprégnées de mélange d’opium, de mandragore, de ciguë, de jusquiame et appliquées sur le nez et la bouche des patients. En 1540, années où les chirurgiens suisses Paracelse utilisèrent l’éther pour la 1 ère fois. L’anesthésie a commencé à se développer au XIXème siècle par la première utilisation de l’anesthésie intraveineuse au chloral. En 1772, la technique d’anesthésie par inhalation se développait par l’utilisation de protoxyde d’azote que le chimiste anglais Joseph Priestley (1733-1804) a inventé, et qu’Humphrey (1778-1829) a trouvé son propriété anesthésique et qu’Horace Wells l’utilisait pour l’extraction dentaire (11 décembre 1844). A partir des années 50, l’apparition des anesthésiques volatiles halogénés (halothane) contribuera à un développement rapide et généralisé de l’anesthésie par inhalation. 

  Anesthésie locorégionale 

La rachianesthésie a été la première anesthésie locorégionale décrite il y a plus de cent ans. En effet, c’est en 1885 que Corning injecta de l’hydrochlorate de cocaïne entre deux vertèbres d’un chien et constata après une « faiblesse » au niveau des membres inférieurs de ce chien. En 1898, Bier fit la même démarche en s’injectant dans l’espace intrathécal de la cocaïne avant de commencer à l’utiliser en pratique clinique chez l’homme. Cependant, 4 ces premiers essais s’accompagnèrent d’effets secondaires à type de vomissements, trémor, dépression cardiorespiratoire, euphorie et toxicomanie. C’est ainsi que Braun, dès 1897, recommandait déjà l’adjonction d’adrénaline afin de diminuer la résorption systémique et de prolonger la durée d’analgésie. Ensuite des nouveaux anesthésiques locaux ont été synthétisés : – la Novocaïne en 1905, – la Nupercaïne en 1925, – la Métycaïne en 1928, – la Tétracaïne en 1935, – la Xylocaïne en 1948, – la Mépivacaïne en 1956, – la Bupivacaïne et l’Etidocaïne en 1960, – la Chirocaïne (Lévobupivacaïne) en 2004 A part la rachianesthésie, une nouvelle technique, l’anesthésie péridurale (APD) a été développée par Sicard et Cathelin en 1901.

ACTEURS DE L’ANESTHESIE

Médecin anesthésiste réanimateur 

Le Médecin Anesthésiste Réanimateur (MAR) est un médecin qui a suivi une spécialisation en anesthésie et en réanimation. Il assure l’anesthésie et la surveillance médicale tout au long de l’intervention plus particulièrement le cœur, la pression artérielle, la respiration et l’oxygénation du sang [16]. C’est également lui qui prescrit les analgésies postopératoires. Il est assisté par des infirmiers spécialisés en anesthésie. Les principaux matériels utilisés et qui doivent être à leurs dispositions sont : – le pousse seringue électrique pour une administration de dose précise de drogues anesthésiques et des médicaments de la réanimation ; – le respirateur pour assurer la ventilation des malades car toutes les drogues utilisées en anesthésie sont des dépresseurs respiratoires ; – le moniteur de surveillance des paramètres vitaux : la pression artérielle, la fréquence cardiaque, l’ECG, la saturation en oxygène (SPO2), la température ; 5 – le moniteur de surveillance de la profondeur de l’anesthésie et/ou de la curarisation ; – le neurostimulateur électrique pour repérer les nerfs périphériques ; – le défibrillateur cardiaque qui doit être disponible et prêt à l’emploi au bloc opératoire pour prendre en charge un éventuel arrêt cardiaque. Selon la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR), le MAR assure : – la consultation pré-anesthésique, – l’établissement du programme opératoire, – la prescription de la technique anesthésique et des agents anesthésiques, des modalités de la surveillance per opératoire, – la prescription de la transfusion, de l’antibioprophylaxie, des analgésies ainsi que les différents examens durant la période postopératoire, et – la décision de la sortie de la salle de surveillance post-interventionnelle. Ainsi, MAR et chirurgiens ainsi que les autres spécialistes ou professionnels de santé sont voués à collaborer pour assurer la meilleure qualité des soins et une plus grande sécurité en réunissant plusieurs compétences autour du même malade. L’échange d’informations réciproques entre le chirurgien et l’anesthésiste-réanimateur doit être le plus large possible, aussi bien par le dialogue que par la communication écrite : l’anesthésiste-réanimateur a le devoir d’informer le chirurgien de toute contreindication d’ordre anesthésique, temporaire ou définitive, à l’intervention. Le chirurgien doit tenir compte de l’avis de l’anesthésiste-réanimateur des constatations faites à l’occasion de son examen médical et des propositions thérapeutiques qu’il a formulé, ainsi que d’éventuels examens complémentaires demandés. En cas de divergence d’opinion majeure et persistante, un arbitrage médical doit être sollicité dans l’intérêt du malade car MAR et chirurgien sont responsables de leurs actes professionnels et de leurs décisions. Hormis le cas d’urgence vitale, le MAR peut refuser de pratiquer une anesthésie, à condition d’en informer le patient et d’en transmettre au chirurgien, par écrit, les motivations. 

Formation du MAR 

A Madagascar, il existe deux types de formation de l’anesthésiste-réanimateur : 6 – Le cycle long couronné par le Diplôme d’Etudes de Formations Spécialisées (DEFS), qui dure quatre ans et qui est accessible aux étudiants inscrits en septième et huitième années ainsi qu’aux thésards et aux médecins diplômés d’Etat. Tous les candidats doivent être âgés de 35 ans au plus à la date du concours. Après le concours national, la Faculté de Médecine d’Antananarivo et ses partenaires assureront la formation des futurs Médecins Anesthésistes Réanimateurs. Elle permet de poursuivre la voie académique et d’exercer dans les CHU de Madagascar. – Le cycle court couronné par le Diplôme Universitaire en Anesthésieréanimation (DUAR), qui dure deux ans et réservé aux professionnels de la santé de Madagascar. Il permet d’exercer dans les CHRR et les CHRD2 de Madagascar. Cette formation n’existe plus depuis trois ans passés

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Infirmier anesthésiste

Les Infirmier(e)s Anesthésiste(s) Diplômé(e)s d’Etat (IADE) sont des paramédicaux spécialisés en anesthésie-réanimation et sont des collaborateurs avec les MAR. Ils préparent le matériel d’anesthésie. Ils accueillent le malade en salle d’opération. Ils aident le médecin anesthésiste-réanimateur pendant la durée de l’anesthésie. Ils assistent au réveil de l’opéré, le surveillent à la salle de surveillance post-interventionnelle. Ils rangent, nettoient et approvisionnent en matériel et en consommables la salle d’opération et la salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI).  

 Cadre règlementaire 

En France, l’article 7 du décret n°93-345 du 15 mars 1993 du code de la santé publique stipule que : « l’infirmier anesthésiste diplômé d’Etat et l’infirmier en cours de formation préparant ce diplôme sont les seuls habilités, à condition qu’un médecin puisse intervenir à tout moment, à participer à l’application des techniques suivantes après que le médecin ait examiné le patient et posé l’indication anesthésique : – anesthésie générale, 7 – anesthésie locorégionale et réinjection dans le cas où un dispositif a été mis en place par un médecin, – réanimation postopératoire ». 

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. HISTORIQUE DE L’ANESTHESIE
I.1. Anesthésie générale
I.2. Anesthésie locorégionale
II. ACTEURS DE L’ANESTHESIE
II.1. Médecin anesthésiste réanimateur
II.1.1. Définition et fonctions
II.1.2. Formation du MAR
II.2. Infirmier anesthésiste
II.2.1. Définition et fonctions
II.2.2. Cadre règlementaire
II.2.3. Formation des infirmiers anesthésistes
II.2.3.1. Master en Soins Infirmier spécialisé en Anesthésie Réanimation
II.2.3.2. Infirmier Anesthésiste Diplômé d’Etat (IADE)
III. PRISE EN CHARGE PRE-ANESTHESIQUE COURANTE
III.1. Consultation pré-anesthésique (CPA)
III.2. Objectifs de la CPA
III.3. Organisation de la CPA
III.4. Déroulement de la CPA
III.4.1. Anamnèse
III.4.2. Examen clinique
III.4.3. Examens complémentaires
III.4.4. Conclusion anesthésique
III.5. Choix de la technique anesthésique
III.5.1. Anesthésie générale
III.5.2. Anesthésie locorégionale
III.5.2.1. Blocs centraux
III.5.2.2. Blocs nerveux périphériques
III.5.3. Anesthésie locale
III.6. Prémédication
III.7. Prescription de l’antibioprophylaxie
IV. DIFFERENTES ETAPES DE L’ANESTHESIE GENERALE
IV.1. Préoxygénation
IV.2. Induction
IV.3. Entretien anesthésique
V. REVEIL ANESTHESIQUE
V.1. Après anesthésie générale
V.2. Après anesthésie locorégionale
V.3. Complications au cours de la phase de réveil
VI. MODIFICATIONS LIEES A LA GROSSESSE ET IMPLICATION ANESTHESIQUE
VI.1. Modifications anatomiques liée à la grossesse
VI.2. Particularités pharmacologiques de la femme enceinte
VI.2.1. Résorption
VI.2.2. Distribution
VI.2.3. Métabolisme
VI.2.4. Elimination
VI.2.5. Le passage placentaire
VI.3. Modifications physiologiques liées à la grossesse et implication anesthésique
VI.3.1. Les modifications sanguines et liquidiennes
VI.3.2. L’hémodilution
VI.3.3. La coagulation
VI.3.4. Les protéines plasmatiques
VI.3.5. Le débit cardiaque
VI.3.6. La pression artérielle
VI.3.7. Les volumes, capacités respiratoires et hématose
VI.3.8. Rénales
VI.3.9. Digestives
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET RESULTATS
I. METHODOLOGIE
I.1. Cadre de l’étude
I.2. Type d’étude
I.3. Durée de l’étude
I.4. Population d’étude
I.4.1. Critère d’inclusion
I.4.2. Critère d’exclusion
I.5. Mode d’échantillonnage
I.6. Variables étudiées
I.7. Mode de collecte de données
I.8. Calculs et tests statistiques utilisés
I.9. Limites de l’étude
I.10. Considérations éthiques
II. RESULTATS
II.1. LISTE DES APPRENANTS EN ANESTHESIE
II.2. PARAMETRES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES DES PATIENTES
II.2.1. Age
II.2.2. Situation matrimoniale.
II.2.3. Profession
II.2.4. Antécédents chirurgicaux.
II.2.5. Antécédents Obstétricaux
II.3. ACTIVITES ANESTHESIQUES
II.3.1. Jour de la prise en charge anesthésique
II.3.2. Heure de la prise en charge anesthésique
II.3.3. Classification de l’American Society of Anesthésiologists (ASA)
II.3.4. Acteurs de l’anesthésie
II.3.5. Types d’anesthésie
II.3.6. Qualité de l’anesthésie
II.3.6.1. Echec de la rachianesthésie
II.3.6.2. Moyen de contrôle des voies aériennes
II.3.7. Drogues anesthésiques utilisées
II.3.7.1. Au cours de la rachianesthésie
II.3.7.2. Au cours de l’anesthésie péridurale
II.3.7.3. Après l’échec de la rachianesthésie
II.3.7.4. Au cours de l’anesthésie générale
II.4. Chirurgie
II.4.1. Types d’intervention
II.4.2. Durée d’intervention
II.5. Evolution
II.6. COUT D’ACTIVITE ANESTHESIQUE
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. PARAMETRES SOCIODEMOGRAPHIQUES
I.1. Age.
I.2. Situation matrimoniale
I.3. Profession
I.4. Antécédents
I.4.1. Chirurgicaux
I.4.2. Obstétricau
II. ACTIVITE ANESTHESIQUE
II.1. Heure de l’activité anesthésique
II.2. Classification ASA
II.3. Acteurs de l’anesthésie
II.4. Types d’anesthésie
II.5. Qualité de l’anesthésie
II.5.1. Echec de la rachianesthésie
II.5.2. Moyen de contrôle des voies aériennes au cours de l’AG
II.6. Drogues anesthésiques
II.6.1. Au cours de la rachianesthésie .
II.6.2. Au cours de l’anesthésie péridurale
II.6.3. Après l’échec de la rachianesthésie
II.6.4. Au cours de l’anesthésie générale
III. CHIRURGIE
III.1. Type d’intervention
III.2. Durée d’intervention
IV. COUT D’ACTIVITE ANESTHESIQUE
IV.1. Dépense de l’hôpital en oxygène
IV.2. Dépense de la patiente pour chaque technique anesthésique
V. MISES EN PERSPECTIVE
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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