Synthèse des dix ans de l’action de l’Etat
2013 était la dernière année du mandat de Nour-Eddine Sail. En 2014, il est parti en retraite. Ayant installé ce système de PPP en cinéma, il a également suivi son application durant ces dix ans. Il est important de faire une synthèse de cette analyse afin d’avoir une vision globale de ces résultats. Il est également intéressant de voir les propositions faites par le CCM durant cette période pour améliorer ces résultats. Il est aussi important de voir les actions concrètement prise par le CCM pour l’évolution du cinéma et voir une étude faite sur le territoire marocain pour connaitre quel impact ces actions ont eu sur le spectateur marocain. du fonds d’aide a reçu 451 projets de longs-métrages. Parmi ces 451 projets, les commissions qui se sont succédé ont accordé l’avance sur recettes comme suit : En effet, bien que la comédie soit le genre le plus apprécié par le marocain, vu que les films comédie ont eu le plus de succès aux guichets, les films ayant eu l’avance sur recettes sont plutôt Drame et historique. Il serait important de rappeler les compositions de commissions passées durant ces dix ans majoritairement militants de gauche pour les deux premières commissions, et artistes ou personnalités médiatiques hautement impliqué dans le militantisme pour l’émancipation de la société. Ces personnalités militantes et intellectuelles ont favorisés le vote pour des films du genre Drame, historique et romantique plutôt que la comédie.
Le psychologique et le biographique représentent un très petit pourcentage. Ils ont existé grâce à l’arrivée d’artistes et personnalités intéressés par la psychologie dans les commissions. Le romantique est également fort vendeur au Maroc. Nous remarquons la forte réussite d’Amours Voilés ainsi que tous les films ayant des scènes romantiques ou surtout sensuelles (Les ailes de l’amours…). Le romantique représente 7% des productions durant ces dix ans. 82,5 % des films qui ont bénéficié de l’avance sur recettes sur ces dix ans sont écrits selon le modèle classique suivant les normes McKee. Il est important de noter que plusieurs projets de films ont candidaté pour l’avance sur recettes qui suivent d’autres modèles d’écriture autres que le modèle classique. Il s’agit de plusieurs projets de films de Hicham El Asri comme il m’a rapporté, et d’autres projets de films d’Amine Naqrachi. Le modèle classique est le modèle le plus répandu et le plus commun. Ceci a aussi une relation avec l’âge mature des membres des commissions, qui préfèrent voter pour une histoire écrite selon le modèle classique plutôt que de s’aventurer et miser sur des histoires écrites de manière peu commune, ou nouvelle.
Pourcentage des films ayant obtenu un préachat par la télévision
La télévision marocaine a l’obligation dans son cahier de charge de préacheter les films cinématographiques. Durant les premières commissions, la société nationale de radio- télévisions achetait les films ayant obtenus l’avance sur recettes quand ils ne touchent pas à la religion, ni à la patrie, ni au roi. Les films érotiques ne peuvent pas non plus passer à la télévision. Durant les dernières commissions, nous remarquons que les chaines ne prennent que rarement des films cinématographiques ayant bénéficié de l’avance sur recettes. Durant cette même période, plusieurs conflits ont survenu entre la direction du CCM et la direction de la société nationale de radiotélévision. Il s’agit de désaccords dans la gestion du festival international du film de Marrakech, mais surtout de conflits plus importants concernant la gestion de l’Institut Supérieur des Métiers de Audiovisuels et du Cinéma. Ceci a fait que la chaine n’achetait plus beaucoup de films ayant bénéficié de l’avance sur recettes. Il est important de noter que l’avance sur recettes ne couvre qu’une partie du financement du film (entre 30 à 60% du budget estimatif). Les frais financiers, avec les frais du bureau et le payement du producteur ne peuvent dépasser 25% du budget du film. Sans l’apport financier de la chaine, ni d’autres fonds complémentaires, le film manquerait d’au moins 15% de son budget. Le producteur est alors tenu à diminuer les frais. Vu les relations personnelles que beaucoup de réalisateurs ont avec les acteurs, ces derniers diminuent leurs payements afin de permettre au producteur de faire le film. Ceci retentit visiblement sur la qualité de vie des acteurs.