Positionnement épistémologique

Introduction 

Nous présentons dans ce chapitre la démarche méthodologique menée dans le but d‟appréhender au mieux notre sujet de recherche à savoir le rôle que peut jouer la messagerie électronique pour développer la communication intergroupe en entreprise; un positionnement épistémologique est nécessaire pour bien mener cette démarche.
La posture épistémologique du chercheur est fortement lié à la démarche de la recherche mais aussi à l‟état d‟esprit du chercheur ; son positionnement épistémologique n‟est pas une tâche facile par rapport aux paradigmes existants aujourd‟hui dans les sciences humaines et sociales (Davallon,2004). Le chercheur se trouve face à une pluralité épistémologique que (Perret et Séville,2003) qualifie d‟affrontement et une turbulence épistémologique sans précédent. lesquels le chercheur peut se trouver face aux différents paradigmes18. Ils distinguent trois positions épistémologiques : l‟isolation, l‟intégration et le multi-paradigme.

L’Isolation 

Dans le cas de l‟isolation, le chercheur considère que les différents paradigmes ne sont pas compatibles entre eux et qu‟il n‟y a pas possibilité de les réconcilier et qu‟il faut donc s‟isoler dans un d‟eux.

L’intégration 

Pour ceux qui défendent l‟intégration, il faut chercher un standard commun, la fragmentation constitue une barrière à la recherche ; Pour eux un consensus autour d‟un paradigme est indispensable à la progression de la science.

Le multi-paradigme 

Pour ceux qui pronent le multi-paradigme, l‟idée est de prendre en considération tout les paradigmes à la fois et cela pour une meilleure appréhension de la réalité et des problématiques qui constituent le champ d‟intérêt des sciences humaines, ce qui fait que le chercheur est libre de son choix.

La posture épistémologique 

Dans les sciences de gestion on trouve qu‟il existe deux ou trois paradigmes épistémologiques parmi lesquels il faut choisir (Dumez,2010) (ou faire un mix comme cité dessus) : Le positivisme d‟une part et le constructivisme et l‟interprétavisme de l‟autre, l‟interprétavisme etant considéré comme une variante du constrcutivisme (Perret et Séville,1999). Ces trois paradigmes sont généralement présentés dans des tableaux qui comparent les différences en matière de l‟ontologie, les méthodologies, les critères de validité …etc (Dumez,2010).
Pour le positivisme la réalité est objective et peut être décrite en utilisant des variables mesurables indépendamment du chercheur et de ses instruments ; Ce courant s‟inspire de l‟empirisme dans le sens où il s‟intéresse aux seuls faits d‟observation tout en reconnaissant l‟importance du raisonnement ; Sa naissance attribué généralement au philosophe français Auguste Comte, la doctrine positiviste repose sur la croyance dans le progrès de l‟humanité et l‟importance de la rationalité scientifique ; selon Comte la connaissance doit se baser sur l‟observation de la réalité sans user de connaissances à priori ; Le chercheur qui s‟inscrit dans une attitude positiviste tente à découvrir la réalité et à l‟expliquer avec objectivité tout en préservant une distance par rapport à son objet de recherche.

La démarche scientifique 

Depuis le 17ème siècle on reconnait qu‟il existe deux sources pour l‟élaboration des connaissances : La Déduction et l’induction ; deux méthodes qui se basent sur l‟observation et l‟inférence et visent à vérifier la pertinence des idées : la première (la déduction) part des faits particuliers pour arriver à des relations généralisables et la deuxième (l‟induction) applique un principe général sur des cas spécifiques (Bertacchini,2009)
Pour la déduction, si les hypothèses formulées au début sont vraies alors la conclusion sera vraies aussi, c‟est la déduction qui constitue le fondement de la démarche hyptothético- déductive. Cette démarche consiste en l‟élaboration d‟une ou de plusieurs hypothèses et à les confronter par la suite à la réalité. (Coutelle,2005)
Pour l‟induction, la démarche consiste à vérifier une relation sur un certain nombre d‟exemples concrets pour ensuite énoncer que la relation est vraie pour toute autre observation à l‟avenir. (Coutelle,2005)
Une troisième démarche dérivée de l‟induction et qui est généralement très utilisé par les chercheurs est l’abduction, cette démarche a pour but d‟arriver à des explications et non à des lois universelles, elle consiste à tirer de l‟observation des suppositions qu‟il convient de tester par la suite et de discuter. Pour cette démarche une inférence a un statut explicatif ou compréhensif qui nécessite des tests pour être une loi.
En suivant (Coutelle,2005) nous avons adopté dans notre étude une démarche hypothético déductive où nous élaborons des hypothèses pour les confronter à la réalité par la suite. Pour (Bertacchini,2009) une étude hypothético-déductive dans les sciences sociales doit obligatoirement se confronter au terrain.

Choix méthodologique 

Faut il souligner au début et selon (Bertacchini,2009) que la distinction entre étude quantitative et étude qualitative est toujours objet de nombreuses discussions et suscite beaucoup de confusion. Si on peut réduire la nature du choix méthodologique uniquement aux caractéristiques des données alors ont peut qualifier une méthode de qualitative si la nature des données utilisées est qualitative, et on considère la méthode comme quantitative si les données sont de nature qualitative.
Pour (Miles et Huberman,1991) on qualifie des données de qualitatives si elles se présentent sous forme de mots plutôt que de chiffres ; Pour (Yin,1989) se sont les données numériques qui apportent des preuves de nature quantitative, alors que les données nonnumériques produisent des résultats de nature qualitatives.
Pour (Trochim,2004) cette définition aura besoin de plus de nuance, puisqu‟il arrive dans plusieurs cas où on peut présenter des chiffres sous forme de texte ou dans le cas contraire présenter un texte par des chiffres en appliquant un codage ; pour lui « toutes les données quantitatives sont basées sur des jugements qualitatifs et tout les données qualitatives peuvent être décrites et manipulées numériquement ». (Mongeau,2008) affirme qu‟une approche est qualifiée de quantitative lorsqu‟elle a recours à la mesure et l‟analyse chiffré, elle traite avec des données quantitatives et use des calculs statistiques pour s‟assurer de la validité des résultats ; Par contre, on considère une approche comme qualitative quand l‟analyse des données ainsi que leur interprétation procèdent par analogie et métaphore, ses moyens s‟appuie sur le discours plutôt que sur des calculs. (Mongeau,2008) parle aussi de l‟approche mixte (hybride) qui se trouve entres les deux méthodes qualitative et quantitative et qui combine leurs deux façons de collecte et d‟analyse des données, pour lui l‟approche mixte est surtout utile lors de l‟exploration de phénomènes nouveaux où il n‟existe que très peu de documentation.

Elaboration du modèle de l’étude 

D‟après (Kaplan,1964) « on dit qu’un système A est un modèle du système B si l’étude de A est utile à la compréhension de B » ; en sciences sociales un modèle sert à schématiser des relations physique ou cognitive entre les éléments de phénomènes (Bertacchini,2009)
On s‟est inspiré pour l‟élaboration du modèle de notre recherche de trois principales études :
– L’étude de (Ely,2005) : intitulé « DIRCOM & TIC, Le forum intranet de discussion: un nouveau dispositif stratégique de communication interne des organisations ? » dans laquelle l‟auteur s‟est interessé au rôle du forum intranet de discussion au développement de la communication interne et comment que cet outil peut-il constituer pour le Dircom (Directeur de communication) d‟une organisation un nouveau dispositif stratégique de communication interne.

Diversité 

Ce volet qui aborde les informations générales de la personne questionnée et que nous qualifions de volet de diversité s‟intéresse généralement dans toutes les études aux différentes informations élémentaires telles que l‟âge, le niveau scolaire, et d‟autres informations plus propre à chaque étude.
Dans nôtre cas (et c‟est pour lequel on a donné le libellé diversité) la constitution de cette partie s‟est appuyé principalement sur l‟article de (Boukef et Kalika,2002) (un chapitre d‟ouvrage) dans lequel les deux auteurs ont classé les déterminants de l‟utilisation de la messagerie électronique ; Ces mêmes déterminants ont été développé dans une autre recherche (Kalika,2006)
Le classement dans les deux articles fait apparaitre trois types de facteurs qui déterminent l‟utilisation de la messagerie électronique dans les entreprises.

La participation 

Pour (Ely,2005) et suivant (Lamizet et Silem,1997) , la participation peut constituer une manière de « tenir » le personnel, tout en lui donnant l’illusion qu’il est un acteur de l’entreprise.
Une définition plus détaillée (depuis laquelle on s‟est inspiré pour développer les questions de cet axe) est celle de (Michon,2005) qui considère que la communication permet à chacun d‟être acteur de l‟entreprise, c‟est une reconnaissance et une manière de mobiliser toutes les compétences de l‟entreprise.
Dans une pareille optique, la communication ne se limite pas à un simple échange sous forme de transmission de l‟information dans les deux sens ; la communication interne dans son volet participatif doit permettre aux salariés d‟être plus responsabilisés dans leurs domaines mais aussi dans un cadre général qui concerne l‟ensemble de l‟entreprise.
Cette communication qui donne l‟importance au volet participatif enrichit la vision du travail et mène vers un plus grand souci de responsabilité dans la diffusion de l‟information. C‟est ce management participatif qui prend en compte les idées de chacun, reconnait le rôle de chacun (Michon,2005).

La Coconstruction 

Pour ce volet ; (Ely,2005), toujours en comparant les caractéristiques de la communication interne à celles de la communication par les technologies de communication (principalement les forum de discussion intranet qui constituait l‟objet de sa recherche), propose la définition de (Mucchielli,2001) pour qui la coconstruction est la sollicitation de l’intelligence créative des acteurs, qui construisent collectivement les réponses aux problèmes. De l‟autre côté, le forum intranet permet, à l‟instar des technologies de la communication, une coconstruction des connaissances, une transversalité des expériences et une distribution élargie des savoirs et savoir-faire ; Il s‟agit donc d‟une construction collective des connaissances.

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