Position systématique du niébé

GENERALITES SUR LE NIEBE

Position systématique du niébé

Le niébé a été décrit par Linné à partir d’une forme cultivée provenant des Antilles, connue sous le nom de Dolichos unguiculatus et était devenu Vigna unguiculata. Systématiquement le niébé appartient à la classification suivante :

Règne : VEGETAL
Classe : DICOTYLEDONE
Sous classe : ROSIDAE
Ordre : FABALES (Rosales)
Famille : LEGUMINOSEAE
Sous familles : PAPILIONOIDEA
Genre : Vigna
Espèce : Vigna unguiculata
Noms français: Niébé, Dolique de Chine, Dolique manguette
Noms anglais : Cowpea, Blackeyes bean, Catjang, China pea
Noms malgache: Voanemba (Merina et Sihanaka), Vohemy (Betsimisaraka), Antsiroko (Sakalava,Vezo), Lojy (Antandroy).

Description botanique et écologique du Vigna unguiculata

Le niébé est une plante herbacée annuelle. Sa racine est pivotante et porte un court ou un long port. Il a des feuilles trifoliolées, des fleurs en grappes axillaires avec corolle papilionacée et fruits en gousse. Le nombre, la couleur et la forme des graines de niébé sont variables selon la variété. La graine de Vigna unguiculata est caractérisée par la présence d’un hile. Le niébé pousse bien sur différents types du sol. Le pH optimal du sol pour sa culture varie entre 6 et 7,5 ; il a une résistance à l’acidité, moins adapté sur les alcalins (ANDRE et al, 1997)). Le niébé est très sensible à la submersion et aux basses températures et résiste à la sécheresse (jusqu’à 40°C).

Situation de la production et de l’exportation à Madagascar 

A Madagascar, les régions productrices et exportatrices de niébé se trouvent dans le nordouest. Le bassin de production se situe entre les régions de Sofia (districts de Port-Bergé et Mampikony), de Boeny (partie sud-est de la région avec le district d’Ambato-Boeny) et à l’extrême nord de la région de Betsiboka (GRIFFON et al., 2012) mais également dans d’autres régions comme lac Alaotra. Dans cette région, la culture du niébé est associée avec celles des céréales et la production est destinée à la consommation locale (RABENANDRO et al.) .

En termes de production, comparé à d’autres pays d’Afrique subsaharienne, Madagascar se classe très loin, aussi bien du point de vue surface cultivée que tonnage. (SANGINGA et BERGVINSON, 2015). La culture du niébé fait partie des activités pour le développement économique des régions ou d’un pays. En 2011, Madagascar exporte environ 22 000 tonnes d’une variété qu’on appelle black eyes; 55% de ce produit a été envoyé dans les pays indopakistanaises, 40 % vers les marchés occidentaux et 5% vers les pays méditerranéens. En 2011, sur le marché européen, le prix d’achat est situé entre 1800 et 2000 ariary par kg alors qu’il est entre 1400 et 1650 Ar/kg sur le marché indien. Le prix de vente de black eyes entre les producteurs et les collecteurs dans la région nord-ouest de Madagascar est de 800 jusqu’à 1100 Ariary selon la période de récolte. (GRIFFON et al., 2012).

Importance nutritionnelle

Comme toutes les légumineuses, le niébé a une bonne qualité protéinique avec une teneur élevée en lysine, un acide aminé indispensable. Les acides aminés qui constituent les facteurs limitants pour ces graines sont les acides aminés soufrés (FAO, 1990). Les légumineuses constituent un complément idéal aux céréales dans une alimentation pauvre ou dépourvue de protéine animale. En général, le niébé est pauvre en matière grasse, a un faible index glycémique et un taux élevé en fibres. Il est riche en éléments minéraux surtout en phosphore. La farine du niébé germé a été déjà testée pour réduire la viscosité d’une bouillie infantile (RABEARIMANANA, 2004).

Importance sur la santé

L’importance des légumineuses est liée à la composition des macronutriments, des micronutriments et des autres substances comme les polyphénols. La consommation des légumineuses peut en effet intervenir dans la protection contre le risque cardiovasculaire grâce aux folates, la réduction et le maintien à un niveau acceptable du cholestérol dans le plasma sanguin, la prévention des maladies chroniques comme le diabète, la régulation du transit intestinal, la prévention du cancer colorectal (DELZENNE et al., 2012).

Presque toutes les parties aériennes de niébé sont consommées : les jeunes feuilles, les gousses vertes tendres, les graines sèches entières ou transformées (DUKE, 1981). A Madagascar, le niébé est consommé en vert et en sec. Dans la partie sud du pays, le niébé entre dans la préparation des plats traditionnels suivants: soroba, sorondro, laoka et vohevohe (ANDRIAMASINANDRAINA, 2012, RAKOTONDRASOA, 2016).

Importance de niébé dans l’agriculture et élevage

Il existe des variétés de niébé fourrager. Les enveloppes des graines, fanées et sèches sont utilisées en élevage. Du fait de leur richesse en nutriments et surtout en protéines, les graines torréfiées peuvent remplacer celles du soja (Glycine max) dans l’alimentation des poulets (Gallus domesticus) (OUEDRAOGON, 2013). Sur le plan agronomique, la culture du niébé permet un enrichissement du sol en azote par l’intermédiaire de bactéries fixatrices d’azote atmosphérique. Le niébé est utilisée comme une couverture du sol le protégeant contre l’érosion et contre l’envahissement des adventices.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 GENERALITES SUR LE NIEBE
I.1.1 Position systématique du niébé
I.1.2 Description botanique et écologique du Vigna unguiculata
I.1.3 Situation de la production et de l’exportation à Madagascar
I.1.4 Importance nutritionnelle
I.1.5 Importance sur la santé
I.1.6 Importance du niébé dans l’agriculture et élevage
I.2 L’AMIDON
I.2.1 Structure chimique de l’amidon
I.2.2 Propriétés hydrothermiques de l’amidon
I.3 LES FACTEURS ANTINUTRITIONNELS
I.3.1 Les phytates
I.3.2 Les inhibiteurs de protéases
I.3.3 Polyphénols
I.4 RADICAUX LIBRES ET ANTIOXYDANTS
I.4.1 Sources des radicaux libres
I.4.2 Effets néfastes des radicaux libres
I.4.3 Les antioxydants dans l’alimentation
I.5.1 Les antioxydants enzymatiques endogènes
PARTIE II: MATERIELS ET METHODES
II.1 MATERIELS VEGETAUX
II.2 ETUDE DE LA VALEUR NUTRITIONNELLE
II.2.1 Détermination de la teneur en eau (AFNOR, 1993)
II.2.2 Détermination de la teneur en cendres
II.2.3 Détermination de la teneur en protéines totales
II.2.4 Détermination de la teneur en lipides
II.2.5 Détermination de la teneur en glucides totaux
II.2.6 Détermination de la valeur énergétique globale
II.3 DETERMINATION DE LA TENEUR EN AMIDON ET DE SES CONSTITUANTS
II.3.1 Extraction d’amidon
II.3.2 Etude microscopique des grains d’amidon des échantillons
II.3.3 Dosage de l’amidon
II.3.4 Dosage de l’amylose
II.4 .ETUDE DES PROPRIETES FONCTIONNELLES DE L’AMIDON
II.4.1 Pouvoir de gonflement de l’amidon
II.4.2 Viscosité de l’amidon
II.5 ETUDE DES FACTEURS ANTINUTRITIONNELS
II.5.1 Dosage des phytates
II.5.2 Dosage des composés phénoliques totaux (SINGLETON et al., 1999; HAYES et al., 2011)
II.6 ETUDE DE LA CAPACITE ANTIOXYDANTE
II.6.1 Mesure directe de la capacité antioxydante sur les échantillons
PARTIE III: RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1 VALEUR NUTRITIONELLE DES GRAINES DE NIEBE
III.1.1 Teneur en eau et en matière sèche
III.1.2 Teneur en cendres brutes
III.1.3 Teneur en lipides
III.1.4 Teneur en protéines
III.1.5 Teneur en glucides
III.1.6 Apports énergétiques des graines
III.2 STRUCTURE ET PROPRIETES FONCTIONNELLES DE L’AMIDON
III.2.1 Teneurs en amidon
III.2.2 Structure de l’amidon
III.2.3 Pouvoir de gonflement
III.2.4 Viscosité
III.3 FACTEURS ANTINUTRITIONNELLES
III.3.1 Teneur en phytates
III.3.2 Teneur en composes phénoliques
III.4 CAPACITE ANTIOXYDANTE
PARTIE IV: CONCLUSION

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