Portrait socio-économique de l’abitibi-témiscamingue

Territoire et population 

Territoire

Les limites actuelles de la région de I’Abitibi-Témiscamingue ont été établies en 1987. Sur dix-sept régions administratives que compte le Québec, la région de I’Abitibi-Témiscamingue, avec une superficie de 63 484 km² , se classe au quatrième rang en occupant 4,7% de la superficie de l’ensemble du Québec. Juste avant, on retrouve le Nord du Québec qui occupe 54,6%, la Côte-Nord qui occupe 17,4% et le Saguenay-Lac-St-Jean qui occupe 7,8% du territoire Québécois. On dénombre dans la région de I’Abitibi-Témiscamingue cinq municipalités régionales de comté. En 2001, quatre-vingt-trois municipalités étaient réparties sur ce territoire mais tout porte à croire que ce nombre sera substantiellement réduit suite aux fusions municipales. D’ailleurs, en 2002, la vague de fusions a fait passer à 65 le nombre de municipalités de la région. Pour un, la nouvelle ville de Rouyn-Noranda englobe maintenant tout l’ancien territoire de la MRC Rouyn-Noranda.

Tel que l’on fait ressortir les auteurs Sauvé, Carrier et Thiboutot (1999), le territoire témiscabitibien est caractérisé par une grande diversité socio-économique. Par exemple, la MRC du Témiscamingue est riche en terres agricoles alors que la MRC de la Vallée-de-l’Or et la nouvelle ville de Rouyn-Noranda se distinguent par leurs sols miniers s’échelonnant le long de la faille de Cadillac. De vaste étendues de forêt caractérise enfin les deux autres MRC, soit celle d’Abitibi et celle d’AbitibiOuest mais, plus au nord, elles laissent graduellement place à la grande plaine abitibienne.

Démographie

Avec ses 153 905 habitants, la région de I’Abitibi-Témiscamingue représentait, en 1996, 2,2% de la population totale du Québec comparativement à 4,7% du territoire ce qui démontre bien la faible densité de population. En effet, en Abitibi-Témiscamingue, il n’y a que 2,4 habitants au km² ce qui place la région au 15ème rang sur 17 au Québec, considérant l’occupation du territoire. En guise de comparaison, la région administrative du Saguenay-Lac-St-Jean se classe au 14ème rang avec 2,7 habitants au Km² et celle de la Côte-Nord se classe au 16ème rang avec 0,4 habitant au Km² . Comme on s’en doute, au Québec, la région de Montréal représente 24.9% de la population pour seulement 0.04% du territoire soit, une densité de population de 3598 habitants au Km².

De 1991 à 1996, la population de l’Abitibi-T émiscamingue a connu une croissance de 1 ,3% comparativement à 3,5% pour le Québec. Par contre, cette croissance est inférieure à celle de 3,6% enregistrée entre les années 1986 et 1991 . Toutefois, la population de la région n’a augmenté que de 4.9% entre les années 1986 et 1996, comparativement à une augmentation de 9,3% pour l’ensemble du Québec, toujours pour la même période.

Par contre, selon ses modèles prévisionnels publiés en 2001, l’Institut de la Statistique du Québec, prévoit que la région pourrait connaître une diminution de sa population de l’ordre de 8% au cours des 25 prochaines années.

Depuis 1971, le poids démographique de I’Abitibi-Témiscamingue dans l’ensemble du Québec évolue selon une tendance à la baisse. Celle-ci s’explique entre autre par un solde migratoire inter-régional négatif; environ 650 sorties nettes en moyenne par année de 1986 à 1999 expliquées en grande partie par l’exode des jeunes et par un faible apport de l’immigration internationale qui représente en moyenne 48 nouveaux arrivants par année de 1986 à 1999. Soulignons toutefois que l’indice synthétique de fécondité de I’Abitibi-Témiscamingue était légèrement supérieur, en 1998, à celui de l’ensemble du Québec soit 1 ,6 enfant par femme comparativement à 1 ,5 enfant pour la québécoise. Malgré tout, l’état de ce ratio est considéré comme étant insuffisant pour assurer le renouvellement de la population si l’on en croit l’étude « The caring world: an analysis» de l’Organisation de Coopération de Développement Économique (OCDE) (1998).

Enfin, il est important de s’attarder quelque peu aux fluctuations de la population en fonction de l’âge pour mieux comprendre la situation démographique présente et à venir de I’Abitibi-Témiscaminque. Il s’avère qu’entre les années 1991 et 1996, la région a connu un taux de décroissance du nombre de jeunes de 0 à 14 ans de 5,4% (soit 1955 individus) comparativement à une décroissance de 0,4% de la même strate d’âge pour le Québec au cours de la même période. À l’opposé, la population de 65 ans et plus a grimpé de 12,5%, soit 1670 individus, comparativement à 11 ,6% pour le Québec. Pour leur part, les 15 à 64 ans ont connu une croissance de leur représentativité de 2,1 %, soit 2190 individus, alors que dans le Québec en entier cette croissance est de l’ordre de 3,4%. Bien qu’elle vieillisse, la population de la région demeure plus jeune que dans l’ensemble du Québec. En effet, selon l’Institut de la statistique du Québec, en 2000, l’âge moyen de la région était de 36,1 ans alors qu’il était de 38,1 ans au Québec.

Scolarité 

Parmi les 118 360 personnes de 15 ans et plus recensées dans la région de I’Abitibi-Témiscamingue en 1996, 23,2% détenaient moins d’une 0ème année de scolarité, 44,4% avaient fait des études secondaires, 25,2% des études postsecondaires (incluant les personnes ayant des études universitaires sans baccalauréat) et seulement 7,2% étaient des diplômés universitaires. Comparativement, le Québec comptait, en 1996, 5 673 470 personnes de 15 ans et plus. De ce nombre, 18% détenaient moins d’une 9e année de scolarité, 39,4 % avaient fait des études secondaires, 30.3% avaient complété des études postsecondaires et 12.2% étaient des diplômés universitaires.

Entre 1986 et 1996, le nombre de personnes qui ont complété moins d’une 9e année d’études a diminué de 13,2% en Abitibi-Témiscamingue et de 16,2% au Québec. Parallèlement, le nombre de personnes ayant atteint le niveau postsecondaire ou terminé des études universitaires a augmenté de 30,8% pour la région alors que la province a connu une augmentation de 36,7%.

L’Abitibi-Témiscamingue étant une région ressource, ses activités économiques traditionnelles, telle l’exploitation des mines et des forêts, requièrent davantage d’ouvriers manuels, ce qui peut expliquer en partie le fait que la région connaît un retard face au reste du Québec quant aux études postsecondaires. Une autre barrière des études postsecondaires pourrait résider dans les limites au niveau de l’offre et de l’accessibilité à la formation supérieure en Abitibi-Témiscamingue en comparaison avec des centres universitaires, tels Montréal ou Québec par exemple .

Les résultats du recensement de 2001 n’étant pas encore disponibles, il est impossible de poser un diagnostic actualisé de cette problématique. Par contre, il est fort possible que le taux de 7,2% d’individus ayant complétés des études universitaires en Abitibi-Témiscamingue se soit quelque peu bonifié depuis mais sans combler l’écart avec le taux québécois.

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I: PORTRAIT SOCIO-ÉCONOMIQUE DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
1.1 TERRITOIRE ET POPULATION
1.1.1 Territoire
1.1.2 Démographie
1.1.3 Scolarité
1.1.4 Revenus
1.2 CONDITIONS DU MARCHÉ
1.3 L’ÉVOLUTION DES ÉCARTS DE REVENU, D’EMPLOI ET DE CHÔMAGE
1.4 L ES SECTEURS CLÉS
1.4.1 Le secteur agroalimentaire
1.4.2 Le secteur minier
1.4.3 Le secteur forestier
1.5 SYNTHÈSE
CHAPITRE II: PORTRAIT DE L’ENTREPRENEURSHIP DANS LA RÉGION DE L’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
2.1 PORTRAIT DE L’ENTREPRENEURSHIP EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
2.1.1 Étude de la Chaire d’entrepreneurship McLean-Hunter sur le profil entrepreneurial du Québec
2.1.2 Étude de l’Observatoire socio-économique des territoires du Québec à l’UQAC
2.1.3 Synthèse des résultats des deux études
2.1.4 Critiques de Pierre-André Julien sur les études de Roy, Gas se et Toulouse ( 1994) et de Proulx et Riverin ( 1999)
2.2 L’ÉNTREPRENEURIAT: MOTEUR DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
2.3 PROBLÉMATIQUE DE RECHERCHE
2.4 SYNTHÈSE
CHAPITRE III: REVUE DE LITTÉRATURE: CONCEPTS ET MODÈLES
3.1 DÉFINITIONS DES CONCEPTS
3.2 CADRE THÉORIQUE
3.2.1 Présentation des principaux modèles entrepreneuriaux
3.2.2 Cooper ( 1979) (adapté par Lacasse; 1990)
3.2.3 Modifications au modèle de Cooper au fin de la présente recherche
3.3 SYNTHÈSE
CHAPITRE IV: MÉTHODOLOGIE
4.1 LES TECHNIQUES MÉTHODOLOGIQUES ET LEURS JUSTIFICATIONS
4.2 LE CADRE D’ANALYSE
4.3 LES HYPOTHÈSES DE RECHERCHE
4.4 L’INSTRUMENT DE MESURE: LE QUESTIONNAIRE
4.5 LAPOPULATIONÉTUDIÉE
4.6 LA CUEILLETTE DES DONNÉES
4.7 LA COMPILATION DES DONNÉES
CHAPITRE V: RÉSULTATS ET ANALYSE DES DONNÉES
5.1 PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
5.1.1 Profil des répondants
5.1.2 L’environnement de l’entrepreneur
5.1.3 Analyse bivariée
5.1.4 Analyse multivariée
5.2 MISE EN RELATION DES RÉSULTATS ET DU MODÈLE DE COOPER (1979) MODIFIÉ
5.2.1 Les antécédents influençant l’entrepreneur
5.2.2 L’événement déclencheur
5.2.3 L’environnement
5.3 CONCLUSION: IDENTIFICATION DE PISTES
CONCLUSION

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