POLYMORPHISME ALLÉLIQUE DU CANDIDAT
VACCIN MSP3 DE PLASMODIUM FALCIPARUM
SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LE PALUDISME
Le paludisme est une maladie infectieuse causée par un parasite hématozoaire du genre Plasmodium et est transmis à l’homme par des moustiques femelles du genre Anophèles.
Épidémiologie
Agent pathogène
L’agent causal du paludisme humain est un protozoaire endoparasite appartenant au phylum des Apicomplexa, à la classe des Sporozoea, à la sous – classe des Coccidia, de l’ordre des Haemosporida, à la famille des Plasmodiidae, et au genre Plasmodium. Il existe de très nombreuses espèces de Plasmodium (plus de 140), touchant plusieurs espèces animales mais seulement cinq de ces espèces sont retrouvées en pathologie humaine. Il s’agit de Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale, Plasmodium malariae et Plasmodium knowlesi, qui est un parasite habituel des singes d’Asie du Sud-Est et qui a été retrouvée chez l’homme ces dernières années (Cox-Singh et al., 2008; N. J. White, 2008). Notons aussi que Plasmodium vivax est l’espèce la plus rependue mais Plasmodium falciparum reste la plus mortelle (Mendis et al., 2001).
Cycle biologique de Plasmodium (figure1)
Le cycle évolutif de Plasmodium est un cycle très complexe impliquant deux hôtes : un hôte intermédiaire qui est l’homme, où le parasite se trouve sous une forme haploïde et se multiplie de manière asexuée, et un hôte définitif qui est l’Anophèle femelle, où a lieu la reproduction sexuée.
Chez l’homme (figure1)
L’infestation naturelle de l’homme se fait par inoculation des sporozoïtes de Plasmodium initialement présents dans les glandes salivaires de l’anophèle pendant la piqûre. Ces derniers sont transportés par le sang et arrivent au foie. Dans les hépatocytes ils y effectuent une multiplication asexuée qui dure 14 jours dans le cas de Plasmodium falciparum et qui aboutit à la production de dizaines de milliers de mérozoïtes qui seront libérés lors de l’éclatement de l’hépatocyte. Cette phase est appelée phase exo-érythrocytaire ou phase préérythrocytaire. Les mérozoïtes libérés lors de la rupture de l’hépatocyte pénètrent dans les érythrocytes par le biais d’une interaction ligands parasitaires et récepteurs transmembranaires des hématies. Les mérozoïtes se divisent à l’intérieur de la membrane parasitophore et se différencient en stade annulaire ou « ring » ; puis en stade trophozoïte (cytoplasme épais) à partir duquel une phase réplicative intense commence, ce qui donnera naissance aux schizontes qui lorsqu’ils seront matures vont éclater et libérer ainsi des mérozoïtes. Le devenir des mérozoïtes est, soit d’infecter à nouveau des globules rouges sains ou de se différencier en gamétocytes mâles et femelles qui continueront leur croissance chez le moustique. Cette phase est appelée phase érythrocytaire.
Chez l’anophèle
Un repas sanguin sur un hôte humain infecté est nécessaire à l’Anophèle femelle pour ingérer le parasite sous forme de gamétocytes mâles et femelles, qui vont se transformer en gamètes mâles et femelles. Leur fécondation aboutit à un œuf mobile, qui se différencie en sporozoïtes dans le tube digestif, en passant successivement par les stades macro gamétocyte, ookinète et oocyste. Ce sporozoïte migre vers les glandes salivaires du moustique: c’est le cycle sporogonique ou la phase sexuée.
Vecteur et modes de transmission
Le paludisme est transmis à l’homme par la piqûre d’un moustique femelle du genre Anopheles infecté qui est un insecte appartenant à l’ordre des diptères, à la famille des culicidae, à la sous famille des anophelinae. Seules les femelles sont hématophages c’est-à-dire se nourrissant de sang pour assurer la maturation de leurs œufs. Il existe 484 espèces d’anophèles, mais seulement une soixantaine assure, avec plus ou moins d’efficacité, la transmission des plasmodies humaines (Carnevale et al., 2009). La transmission de la maladie peut se faire par différentes voies : par piqûre d’un anophèle femelle infectée c’est la voie la plus connue. les parasites peuvent aussi être transmis par voie placentaire de la mère au fœtus (paludisme congénital). par partage d’une seringue souillée ou par transfusion sanguine, bien que ce dernier moyen de transmission soit assez rare.
Diagnostic biologique du paludisme
Il existe deux types de diagnostic biologique du paludisme : le diagnostic direct et le diagnostic indirect.
Diagnostic direct
Le diagnostic direct consiste à mettre en évidence le parasite, ou ses composants dans le sang. Il existe plusieurs méthodes à savoir la goutte épaisse, le frottis sanguin, le Quantitative Buffy Coat (QBC), les tests de diagnostic moléculaire et les tests de diagnostic rapide (TDR).
La goutte épaisse
Cette technique très ancienne reste la méthode de référence de l’OMS. Elle consiste à examiner quelques microlitres (µl) de sang après hémolyse des globules rouges, sur une lame en utilisant soit la méthode de Giemsa ou celle de Field. L’identification des parasites se fait au microscope optique et à l’objectif x100. Cette technique de détection de la parasitémie est sensible à 6 parasites/µl (Tinto et al., 2004).
Le frottis sanguin
Le frottis sanguin est réalisé sur une goutte de sang étalée sur une lame porte objet. Il est fixé avec le méthanol et coloré au Giemsa. L’observation se fait au microscope optique à l’objectif x100. 6 Les globules rouges parasités seront plus ou moins déformés, l’observation de leur morphologie permet de reconnaître l’espèce en cause. Le seuil de détection de la parasitémie est de 100 parasites/µl (Tinto et al., 2004).
Le Quantitative Buffy Coat (QBC)
Le QBC utilise un fluorochrome (l’acridine orange) qui colore les éléments figurés du sang, séparés en fonction de leur densité par gravimétrie en tube microcapillaire de précision. Après centrifugation, les hématies contenant des trophozoïtes sont concentrées au-dessus des hématies non parasitées et les noyaux des parasites apparaissent par fluorescence sous éclairage ultraviolet. Le test QBC ne permet pas de déterminer la parasitémie ni l’espèce plasmodial présent (Brenier-Pinchart et al., 2000).
Tests de diagnostics moléculaires
Ces tests sont basés sur la détection de matériel génétique du parasite (ADN). Ils sont très sensibles et très spécifiques pour déterminer les différentes souches et les mutations génétiques des parasites. Le plus utilisé est la PCR (Polymérase Chaine Réaction). La Réaction de polymérisation en chaine (PCR) La PCR est une technique très sensible qui permet de détecter de très faibles parasitémies de l’ordre de 0.3 parasite/µl de sang (De Monbrison et al., 2003; Hänscheid et al., 2002). Elle permet aussi d’obtenir un grand nombre de copies d’une région définie d’un ADN (amplicon). C’est une réaction cyclique de polymérisation qui utilise un couple d’oligonucléotides d’amorces spécifiques et de l’ADN polymérase thermostable (la Taq polymérase), qui est une enzyme isolée d’une bactérie vivant dans les eaux thermales. Chaque cycle est une succession de trois étapes: une dénaturation en simples brins de l’ADN source, l’hybridation des amorces et la polymérisation des brins inverses complémentaires des brins matrices.
Les Tests de Diagnostics Rapides (TDR)
Les tests de diagnostics rapides (TDR) sont des tests d’immunochromatographie rapide basé sur le principe de détection des antigènes parasitaires du sang périphérique. Ils sont basés sur l’utilisation des anticorps mono ou polyclonaux dirigés contre les cibles antigéniques du parasite (Colin et al., 2000). Leurs seuils de détection varient de 100 à 300 parasites/µl.
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