Pollution de l’air atmosphérique et système vasculaire
Pollution atmosphérique
Définition de la pollution atmosphérique
Depuis 1968, selon le conseil Européen, il y a pollution de l’air atmosphérique lorsque la présence d’une substance ou d’une variation importante dans la proposition de ses composants est susceptible de provoquer un effet nocif, compte tenu des connaissances scientifiques du moment, ou de créer une nuisance ou une gêne (Dieme ,2011). Il a fallu attendre 1996 pour que cette notion soit précisée dans la législation française. Selon l’article 2 de la loi n0 96-1236 du 30 décembre 1996 de LAURE qui est une loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie la pollution atmosphérique est définie comme l’introduction par l’homme, directement ou indirectement dans l’atmosphère et les espaces clos de substances ayant des conséquences sur la santé humaine. Cette pollution nuit également aux ressources biologiques et écosystèmes, influence sur les changements climatiques, détériore les biens matériels, et provoque des nuisances olfactives excessives. La pollution atmosphérique est plus accentuée en ville où se concentrent des véhicules, des bâtiments…, ou encore à certains moments : absence de vent, période de chaleur (Dieme ,2011 ; Actu environnement loi du 30 décembre 1996). Le caractère très général de cette définition renseigne peu sur sa complexité compte tenu de la diversité des polluants, de leur combinaison, leur interaction avec le milieu et les différents impacts socio- démographiques qui peuvent en découler.
Ampleur de la pollution de l’air atmosphérique
Les niveaux de pollution de l’air restent dangereusement élevés dans le monde. De nouvelles données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) montrent que neuf (9) personnes sur dix (10) respirent un air avec des niveaux de polluants élevés. Environ 7 millions de personnes meurent chaque année à cause de la pollution de l’air extérieur et intérieur. En 2016, la pollution extérieure était responsable à elle seule d’environ 4,2 millions de décès et celle à l’intérieur des habitations d’environ 3,8 millions de décès pendant la même période. « La pollution de l’air est une menace pour nous tous, mais les populations les plus pauvres et les plus marginalisées sont les premières ; à en souffrir », explique le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS (OMS 2018). Ces problèmes peuvent être extrapolés en Afrique sub-saharienne, où le taux de croissance urbaine est le plus élevé au monde avec des systèmes de mesure de la qualité de l’air quasi inexistants. Un quart des décès survenus en Afrique en 2002 seraient attribuables à des facteurs de risque liés à l’environnement. Parmi ceux-là 40000 étaient directement liés à la pollution de l’air (PrüssUsten et al,2006). Si le transport urbain en Afrique joue un rôle vital dans le développement des zones urbaines et de la croissance économique en général, il constitue cependant l’un des facteurs principaux de la pollution de l’air atmosphérique (Banque mondiale 2003). 6 En Afrique, la Pollution de l’air atmosphérique apparaît suite à des émissions du même ordre de grandeur que les sources industrielles des pays du nord. Cette pollution est amplifiée par les conditions climatiques telles que le vent, le réchauffement climatique (Adon et al, 2010). Dans les capitales africaines, la pollution gazeuse résulte principalement de la circulation automobile, des feux domestiques et pour une moindre contribution, des émissions industrielles de substances toxiques pour l’environnement. Les émissions de gaz polluants liées au trafic automobile sont responsables d’une pollution majeure de l’air atmosphérique. En effet, du fait de l’augmentation des transports publics et/ou de leur vétusté, il y a un accroissement du parc automobile. L’âge des véhicules dépasse en moyenne dix ans en Afrique de l’Ouest. Pour des raisons économiques, il y a recrudescence du parc des véhicules à deux roues, utilisant pour la plupart du fioul frelaté, moins cher mais très polluant (Doumbia et al, 2012). De plus, on peut noter que les infrastructures routières, et l’aménagement urbain restent insuffisants, conduisant à d’importants ralentissements et congestions de la circulation qui aggravent la pollution atmosphérique de l’air environnant (Liousse et al,2010). Les plus importantes sources de pollution de la couche atmosphérique sont les combustibles fossiles (diesel, pétrole) et les bio fuels (bois, charbon) utilisés dans le trafic routier, les secteurs industriels, et domestique. Ces combustions sont à l’origine d’importants rejets de particules dans l’atmosphère, dans l’eau et les sols. A cela, il faut ajouter les dépôts industriels de toutes sortes de déchets toxiques. (Kaffo et al, 2007 ; Crise Urbaine et effets de la crise, 1991). Au Sénégal, l’agglomération de Dakar, capitale du pays, recouvre 550 km2 (0,3% du territoire national) avec 30% de la population sénégalaise et accueille 80% des activités économiques et 7 industrielles nationales. Cette densité est due aux flux migratoires des populations rurales attirées par les opportunités économiques de la capitale. Les conséquences d’une telle urbanisation mal maitrisée de la région de Dakar sont, entre autres, une dégradation manifeste de la qualité de l’air dont les transports routiers restent les principaux responsables (Banque Mondiale 2003). Il existe pourtant un Centre de Gestion de la Qualité de l’air à Dakar (CGQA) qui surveille quotidiennement la qualité l’air de la ville de Dakar et émet des alertes en cas de risques sanitaires. Malgré ces efforts, les populations sont peu conscientes du risque qu’elles courent et très peu ont même accès aux données du centre. La croissance démographique soutenue dans la région de Dakar s’est avérée un élément central dans l’accentuation de la dégradation de la pollution de l’air urbain. Aujourd’hui à Dakar, le parc automobile a connu une augmentation suivant tous les types de véhicules, surtout les taxis urbains et les minibus (accroissement de 31%) en comparaison à l’année 2013 (Siverten et al, 2011). Les trajets motorisés à Dakar (86%) se font en minibus notamment à l’aide de TATA détenus par le secteur privé. Environ 70% des véhicules de transport en commun ont plus de 10 ans et présentent des niveaux de rejet de polluants environ deux fois plus élevés que les véhicules neufs. En outre, 90% des bus et 33% des voitures particulières fonctionnent au diesel. Ce dernier rejetant bien plus de monoxyde de carbone (CO), les oxydes d’azote (NOx), dioxyde de soufre (SO2) et particulate matter de diamètre inférieur à 10µm (PM10) que l’essence. Dans la région de Dakar, le niveau de pollution de l’air atmosphérique excède généralement les normes de l’OMS. Et par ailleurs, d’après certains auteurs la pollution de l’air environnant serait responsable atteint à des maladie respiratoires et cardiovasculaires (Bonte et al ,2002 ; Hulin et al ,2012 ; Gandine et al, 2006).
INTRODUCTION |