Politiques macroprudentielles, cours des produits de base et entrées de capitaux

Politiques macroprudentielles, cours des produits de base et entrées de capitaux

Importance des produits de base pour les économies africaines

Les produits primaires – produits agricoles et ressources naturelles non renouvelables, notamment – sont une source importante de recettes d’exportations et budgétaires pour de nombreux pays africains (tableau 1). C’est particulièrement vrai dans les pays exportateurs de pétrole, où cette matière première représente souvent plus de la moitié des exportations nationales en termes de valeur, et où les redevances et les taxes y afférentes sont une importante source de recettes. De plus, l’exploitation de ressources non renouvelables, fortement capitalistique, impose souvent de faire appel à des capitaux étrangers, avec parfois des conséquences sur la liquidité intérieure, le cours de change et les réserves en devises. Les recettes et les entrées de capitaux liées aux produits de base posent d’importants défis en termes de politiques macroéconomique et financière. Les dangers d’être frappé par la « malédiction des ressources » (Auty (1993)) sont bien connus. De nombreux pays dotés d’abondantes ressources naturelles ont constaté que les recettes qu’ils en tirent peuvent entretenir la corruption, l’instabilité économique et les conflits intérieurs. Il est clair qu’une bonne gouvernance est essentielle pour atténuer ces problèmes, et les pays bien gouvernés, à l’instar du Botswana, sont parvenus à utiliser les recettes tirées de leurs ressources naturelles à bon escient, les consacrant au développement économique et à l’amélioration du niveau de vie de la population. 

Avantages des politiques macroprudentielles

Les politiques macroprudentielles4 visent généralement à combler les lacunes présentes dans ce qui est souvent considéré comme le « cadre d’orientation politique normal » (du moins avant la crise) : la réglementation financière vise à préserver la solidité des établissements financiers, et les politiques macroéconomiques garantissent la stabilité des prix et la croissance. Le « cadre d’orientation politique normal » est trop simpliste, compte tenu des interactions complexes et des externalités entre les établissements financiers, des interactions bidirectionnelles entre le secteur financier et l’économie réelle, et de la possibilité que les cycles financiers précèdent parfois de beaucoup les cycles réels – et créent des problèmes hors du champ de préoccupation des autorités, qui suivent les variables de l’économie réelle et l’inflation, mais guère les variables financières. Un cadre simple, qui distinge la réglementation financière de la politique macroéconomique, présente deux difficultés évidentes. La première est qu’il fait trop peu de cas du risque systémique, et donc des problèmes qui menacent la solidité du secteur financier dans son ensemble. Si la réglementation consiste exclusivement à concevoir des règles applicables individuellement à des établissements financiers, alors, par définition, elle ne peut prendre en compte les macro-risques, d’autant qu’aucun organe n’est chargé de veiller à la stabilité financière globale5 . Qu’entend-on exactement par macro-risques ? Les établissements financiers sont liés entre eux par de multiples interconnexions. Ainsi, ils peuvent participer à un marché interbancaire, et il faudrait donc prendre en compte les risques de défaut de la contrepartie et de tarissement de la liquidité. La liquidité des marchés financiers et la solidité de chaque établissement financier dépendent de la stabilité et de la confiance dans le système financier tout entier. Les difficultés d’un établissement – surtout s’il est de grande taille – ont donc tendance à se propager aux autres, et peuvent finir par contraindre les autorités monétaires et budgétaires à recapitaliser un certain nombre d’établissements en recourant à des fonds publics. Les banques procurent des services essentiels, tel le système de paiements, et maintiennent les flux de crédit nécessaires au fonctionnement continu de l’économie réelle ; il n’est pas envisageable de toutes les laisser faire faillite.

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