Politiques au niveau mondial et régional
La crise financière mondiale a abouti à des tentatives coordonnées sans précédent mises en place par les gouvernements des grandes économies dans le souci d’atténuer le resserrement du crédit et de stimuler l’économie réelle via des politiques de relance budgétaire et monétaire. Ces politiques seront d’un grand profit pour les PMA pour autant qu’elles parviendront à réduire la durée et l’intensité de la crise mondiale.
Afin d’atténuer l’impact de la crise sur les PMA toutefois, des politiques spécifiques supplémentaires sont également requises d’urgence au niveau mondial. Ces politiques sont particulièrement indispensables pour les économies des PMA dans la mesure où celles-ci manquent de la marge de décision nécessaire visant à répondre aux chocs négatifs provenant de la crise mondiale. La marge de décision extrêmement limitée des PMA signifie que, faute des mesures voulues prises au niveau mondial, la crise mondiale conduira à des augmentations massives de la pauvreté dans les PMA à court terme ainsi qu’au déraillement du processus de croissance dans ces économies en suscitant des réactions importantes qui pèseront sur la croissance économique mondiale à moyen et long terme.
Cela est reconnu par la communauté internationale comme en témoignent les plans d’action formulés par les institutions fi nancières internationales telles que le FMI et la Banque mondiale ainsi que les banques régionales de développement. De même, le Plan mondial de relance et de réforme arrêté par les pays du G-20 à la suite de la réunion de Londres en avril 2009 mentionne les difficultés que traversent les pays à faible revenu.
L’accord du G-20 a représenté un programme de 1100 milliards de dollars d’aide, outre les ressources existantes des institutions fi nancières multilatérales, pour restaurer le crédit dans l’économie mondiale. En particulier, les ressources à la disposition du FMI ont triplé pour s’établir à 750 milliards de dollars et les allocations de DTS doivent être augmentées de 250 milliards de dollars. Le plan appuie une hausse supplémentaire de 100 milliards de dollars des prêts consentis par les banques multilatérales de développement.
Le communiqué du G-20 reconnaît l’incidence disproportionnée de la crise sur les catégories vulnérables dans les pays les plus pauvres ainsi que son impact durable possible sur l’économie mondiale. Il réaffirme l’engagement d’atteindre les OMD et la nécessité d’honorer les promesses d’APD, notamment l’allégement de la dette et les engagements du Sommet de Gleneagles visant à atteindre ces objectifs. Le plan établit que 50 milliards de dollars des ressources supplémentaires totales engagées dans la lutte contre la crise mondiale peuvent être affectés aux pays à faible revenu, et prévoit que 6 autres milliards de dollars sont engagés sur la vente d’or par le FMI pour fournir un financement concessionnel aux pays les plus pauvres sur les deux à trois prochaines années.
Parallèlement à la fourniture de fonds supplémentaires, le FMI a également révisé ses instruments de prêt et ses règles de conditionnalité afin d’améliorer les effets anticycliques de ses prêts durant la crise. Ces changements sont repris dans la Ligne de crédit modulable (LCM) et les accords de précaution assortis de limites d’accès exceptionnelles (HAPAS).
Le nouveau cadre de conditionnalité s’appuie sur des critères d’admission préétablis, et les réformes doivent faire l’objet d’un suivi dans le cadre des revues de programmes et non selon les critères de performances structurelles. Le FMI revoit également son cadre de viabilité de la dette afin de l’assouplir.