Politique monetaire pour une economie a dominance paysanne

La politique monétaire est définie comme l’ensemble des mesures visant à régulariser l’offre et la demande de monnaie dans un pays. Elle a pour finalité de maintenir la proportionnalité entre la croissance de la masse monétaire et la croissance de la production intérieure. D’après la thèse des monétaristes : la croissance trop rapide de la masse monétaire par rapport à la croissance de la production suscite une hausse proportionnelle au niveau des prix : MV=PT. Par conséquent, il faut éponger l’excèdent de monnaie par des mesures de politique monétaire déflationniste. Dans le cas contraire il faut une politique monétaire expansionniste.

La consommation

La structure de la consommation des ménages malgaches

Selon les études réalisées par l’Institut National de STATistique INSTAT ; la consommation des ménages peut être classée en onze grands postes à savoir : poste alimentaire, poste logement et combustible, etc.…Parmi ces postes, l’alimentation reste encore la consommation la plus prisée des Malagasy, elle constitue en moyenne 2/3 de ses dépenses de consommation. On constate aussi que les ruraux et les pauvres sont plus gourmands que les citadins. En effet, les ruraux consacrent 74,9 % de leur dépense à l’alimentation. Les pauvres consacrent 71,5 % et les ruraux 53,6 %.

Pour le poste alimentaire : supposons un ménage de sept personnes : 2 adultes et 5 enfants à charge. Chaque jour, il faut un minimum de subsistance de 2 kg de riz (2 kapoka le matin, 4 kapoka le midi et 2 kapoka le soir. 1 Kg ~ 3,5 kapoka), 0,5 kg de viande et quelques ingrédients.

Le kilo de riz coûte actuellement 1015 Ar en moyenne et la viande 4800 Ar le kilo. En tout, il leur faut 4430 Ar et supposons que les ingrédients coûtent 570 Ar pour arrondir ce chiffre à 5000 Ar par jour. Ce qui fait 150 000 Ar par mois. Les invités ne comptent plus. Auparavant, on pouvait inviter 3, 4 voire 5 personnes, il y avait assez de provision. Aujourd’hui même le repas des enfants devient un problème à la maison.

Si on calcule avec le revenu moyen de 82 600Ar avec 44273,6 Ar/ mois consacrés à l’alimentaire pour le milieu urbain. Donc on divise par 30 pour avoir 1476 Ar/ jour. Comme tout à l’heure : il faut X1 kg de riz, X2 kg de viande et X3 d’ingrédients. Tout cela ne doit pas excéder 1476 Ar. Nous avons donc une équation :

1015 X1 + 4800 X2 + X3 = 1476 .

1ère solution : X1 = 0 ; X2 = 0 ; X3 = 1476
On ne consomme donc plus de riz ni de la viande, mais 1476 Ar d’ingrédients. Peut-être, des tomates, des légumes…où on substitue avec du manioc ou du maïs. Ça peut avoir 2 ou même 4 kilos de manioc ou 1 kilo de maïs. Avec cela, on est sûr que toute la famille mangera.

2e solution : X1 = 1 ; X2 = 0 ; X3 = 461
La famille consomme 1 kilo de riz et 461 Ar d’ingrédient. Pour l’ingrédient on peut acheter 0,5 kilo de pomme de terre, à peu près 300 Ar et le reste de l’huile : 161 Ar. C’est plus acceptable que la solution 1 mais toute la famille devra se satisfaire d’un “ jus de riz ” le matin, midi et soir.

3e solution : X1 = 1 ; X2 = 96 grammes ; X3 = 0
Ou X1 = 0,5 ; X2 = 202 grammes ; X3 = 0
Bref, c’est insuffisant ces rations ne peuvent même pas rassasier une personne et comment ça va être possible pour une famille de 7 personnes ? Ou même 2 ? On va avoir faim toute la journée !

Pour le poste transport : Supposons toujours le cas urbain. Avec un revenu moyen de 82600 Ar par mois, on consacre 3056,2 Ar au transport. Si l’endroit de travail est proche de la maison (moins de 6 Km) il vaut mieux aller à pied. Dans d’autre cas, qui nécessite un minimum de déplacement en TAXI BE de 600 Ar par jour (300 Ar allée, 300 Ar retour) il faut avoir au moins 12 000 Ar par mois, les week-ends ne comptent pas. Le montant est déjà insuffisant même pour une personne et comment faire avec les 6 autres ? Ils devront rester à la maison ou vont en pied quelque soit la distance où ils veulent aller.

Evolution de la consommation privée 

La consommation des ménages régresse d’année en année. On ne sait de quoi juste a expliqué cette baisse. Si on essaie d’expliquer par la baisse des prix, je prouve qu’il n’y avait pas de baisse des prix durant les trois dernières années, c’est simplement un ralentissement du taux de pression inflationniste. Madagascar enregistre un taux d’inflation moyen annuel de 35,03%, en 2006, ce taux a reculé légèrement. Par ailleurs, si on essaie d’avancer l’idée d’une amélioration des revenus pour expliquer la baisse du niveau de consommation. La consommation devrait normalement augmenter avec une amélioration des revenus à cause de l’importance des besoins qui ne sont pas satisfaits. Ainsi toute augmentation de revenus est directement absorbée par la consommation.

L’insuffisance des revenus tue la volonté de travail des gens. Ils ne peuvent pas espérer mieux sur le salaire et ils préfèrent être chômeurs ou renflouer le rang des secteurs informels dans les villes. Si c’est à la campagne, ils choisissent volontiers à chercher leurs consommations dans la terre et vivre avec les productions de subsistance. Ils ne touchent ainsi presque plus de monnaie.

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : LA REALITE ECONOMIQUE DE MADAGASCAR
Introduction
Chap.I : La masse monétaire M3
Section I : Les composantes de la masse monétaire M3
Section II : Evolution de la masse monétaire M3
Chap. II : Niveau général des prix
Section. I : Evolution des prix à la consommation familiale à Madagascar
Chap. III : Le Produits Intérieurs Bruts (PIB)
Section. I : La part du secteur primaire dans le PIB
Section. II : Le crédit accordé au secteur primaire
Section III : Contribution des secteurs économiques à la croissance du PIB
Chap. IV : Le niveau des revenus Analamanga
Chap. V : La consommation
Section. I : La structure de la consommation des ménages malgaches
Section. II : Evolution de la consommation privée
Chap. VI : Le chômage
Chap. VII : L’emploi des signes monétaires
PARTIE II : ANALYSE
Introduction
Chapitre I : Mauvaise allocation des ressources financières
Section I : L’aspect de la mauvaise allocation des ressources financières à Madagascar
§-1 : Financement des activités non productives
I. Développement des activités de spéculations
II. Faible taux d’investissement dans les secteurs primaires et secondaires
§-2 Male réparation de la masse monétaire
Section II Les causes
§-1 L’ampleur des risques en milieu rural
§ 2 Instabilité des rendements agricoles
§ 3 Manque d’infrastructure et de sécurité
§ 4 Insuffisance des organismes de micro finance
I L’épargne des paysans est insignifiant
II Taux d’intérêt trop élevé
Section III Les conséquences
§ 1 Sous production
I Non exploitation maximale des facteurs de productions
II Distorsions économiques
§ 2 La surliquidité
I la surliquidité bancaire
II la surliquidité globale de l’économie
§ 3 dépendance vis-à-vis du marché extérieur
§ 4 Risque permanent de crise
I Modification de la conjoncture internationale
II Les bulles spéculatives
Chapitre II : Discordance entre les politiques monétaire et la réalité
Section I : Les causes de la discordance des politiques monétaires avec la réalité
§1- La conditionnalité des bailleurs de fond
§ 2 Mal évaluation de la réalité économique
I Manque d’information
II Pression des bailleurs de fond
§ 3 Primordialité des intérêts du système bancaire
Section II Aspect globale de la politique monétaire à Madagascar
§ 1 politique monétaire déflationniste
I Les réserves obligatoires
II Le taux directeur
§ 2 Politique monétaire tournée vers l’extérieur
§ 3 Politique de dépréciation monétaire
I Dépréciation de la monnaie Nationale
II Aspect théorique de la politique de change à Madagascar
Section III : Les impacts des politiques monétaires mal adaptées
§ 1 Non maîtrise de l’inflation
§ 2 Crédit mal encadré
§ 3 Mépris de la souveraineté monétaire
PARTIE III : NOUVELLE ORIENTATION DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Chapitre I : Politique de changement d’unité monétaire
Section I : Les objectifs de changement d’unité monétaire
§ 1 Dévaluation monétaire
§ 2. Bon contrôle de la masse monétaire
I Contrôle de la liquidité
II Réduction de la spéculation
Section. II : procédure de changement d’unité monétaire
§ 1 Campagne de sensibilisation
§ 2- Mécanisme d’émission et de mise en circulation du Gala
I. Mécanisme d’émission
II- La mise en circulation des nouveaux billets de Gala
1. Le remplacement des billets d’Ariary
2. Création de nouveau billet : les gros billets
Section. III : Les avantages et les inconvénients
§ 1- Les avantages
I- Importance pratique
II- Simplicité d’usage
§ 2- Les inconvénients
I- Coût supplémentaire
II- Importance numéraire
Chap. II : Politique de réintégration du milieu rural dans le système monétaire
Section. I : Les actions monétaires
§ 1- Recours à l’avance statutaire de la Banque centrale : création monétaire
I- Procédure d’injection
II- Les raisons de la création monétaire
§ 2- Politique d’encadrement de crédit
Section. II : Mécanisme d’intégration du milieu rural dans le système monétaire
§ 1- Les intervenants au programme
§ 2. Le Mécanisme
MOUVEMENT DES BIENS
MOUVEMENT DE FONDS
BILAN
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES

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