Politique de rentabilisation de l’émigration
Analyse des structures et conventions relatives à la migration
Les institutions et conventions internationaux sur la migration
Les migrations des populations constituent un phénomène social que la communauté internationale a du mal à maitriser dans le contexte actuel de crise économique et sociale généralisé. Pour apporter des solutions aux problèmes liés aux émigrés les autorités ont mis en place des structures étatiques chargées des émigrés. Pour bannir toutes formes de discrimination l’OIT a arrêté des conventions 97, 143 et les recommandations 86 et 15144 .
Pour la CEDEAO, à sa naissance le 28 Mai 1975, un traité comprenant des dispositions relatives à l’intégration des marchés de la sous région est signé. Ce traité avait comme objectif de supprimer les obstacles aux libres mouvements des biens, services, et des personnes. Cette disposition est requise dans l’article 27 : « l’objectif à long terme est de créer une citoyenneté de la communauté qui pourra être acquise automatiquement par tous les ressortissants des Etats membres ». En 1979 un protocole d’accord est signé sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement. Cependant sa réalisation se fera de façon graduelle.
Quand à l’UEMOA, ses dispositions sont plus axées sur l’emploi. Son article 91 vise à promouvoir la libre circulation des personnes, des services et des capitaux. Cependant le Sénégal est la France ont conclu des accords sur la circulation et le droit d’établissement au bénéfice de leurs ressortissants. Ces accords bilatéraux ont pour objectifs de lever les restrictions par les législations sur les conditions d’entrée et de séjour des étrangers en instaurant un régime privilégie ou de faveur. Ainsi le traité de la CEAO de 1972 et le Protocole additionnel au Traité sur la libre circulation et le droit d’établissement signé à Bamako le 27 octobre 1978 n’exige aux émigrés que la présentation d’un passeport national et d’un certificat international de vaccination à l’entrée.
Le codéveloppement
L’approche du codéveloppement permet aux émigrés de s’impliquer pour le développement de leurs localités. Notons qu’une convention de codéveloppement est signée entre la France et le Sénégal à Paris le 25 mai 2000 avec comme objectif de mobiliser des compétences et de l’épargne des migrants installés en France en faveur du développement de leur pays. La convention opte pour la mobilité des personnes sur la base de l’aide à l’insertion au Sénégal des diplômés ayant effectué leurs études et des stages professionnels en France pour de jeunes sénégalais.
Sur le plan opérationnel un comité franco-sénégalais pour le codéveloppement s’est réuni pour la première fois à Dakar en février 2001 avec comme objectif la sensibilisation et la formation des émigrés mais aussi la mobilisation de l’épargne et la création d’entreprise par les migrants. Durant les enquêtes de terrain on a constaté que de nombreux équipements villageois sont réalisés par le codéveloppement. Nous prenons l’exemple du réseau d’eau du village de Bokidiawé aménagé par étape depuis 1987. Avec l’accroissement de la demande en eau potable lié à l’extension du village, l’Association pour le Développement et la Mise en Valeur de Bokidiawé (ADMVB) a réalisé de 2002 à 2005, plusieurs interventions afin que les dysfonctionnements du réseau n’entraînent plus de graves conséquences sanitaires comme dans le passé.
La dynamique organisationnelle
Les collectivités locales et ONG
Dans le contexte multi partenarial actuel de l’aide au développement, les migrants ne représentent plus désormais qu’un acteur dans la grande diversité de ceux qui interviennent au niveau local : ONG, institutions publiques et associations locales, prestataires techniques. Le rôle du migrant se déprécie il n’a plus le monopole du développement de sa region d’origine. Cela peut aller jusqu’à une disqualification de l’appui des migrants parfois totalement exclus de certaines initiatives. Des coopérations sont désormais mises en œuvre sans leur concours, bien que la solidarité familiale et communautaire reste le « socle fondamental » des liens qui les unissent aux villageois.
Les collectivités ont pour mission la conception, la programmation et la mise en œuvre des actions de développement d’intérêt régional, communal ou rural. La création de la CR de Bokidiawé en 1972 a permis aux pouvoir publics de procéder à un important transfert de compétences, permettant ainsi à la CR d’assurer la gestion de son terroir et d’impulser des actions de développement. C’est dans ce cadre que la CR a élaboré un PLD qui est un outil qui a permis à la CR d’avoir un Plan Annuel d’Investissement (PAI) couvrant 5 ans. Pour un développement harmonieux le PAI met en exergue les actions à réaliser, soutenues par les critères suivants : le caractère urgent et prioritaire des actions à mener, l’équilibre dans la répartition spatiale des infrastructures, la réalisation des actions intéressant le plus grand nombre et le respect de l’environnement.