La théorie des actes du langage :
C’est impossible d’aborder la notion de l’interaction sans passer par celle de l’acte du langage. Fréquemment il s’agit de produire quelque chose de « concret » par opposition au seul usage « abstrait » de la linguistique structurale. Il y’a toujours cette volonté d’agir sur le destinataire du discours, de l’influencer. Exemple : L’étudiant dit à la réceptionniste « s’il vous plait, j’aurai besoin de tel ou tel livre » C’est prier une personne, donc concrètement c’est un acte. Ce qui nous pousse à trouver des similitudes avec la conception donnée par les arabes : verbe= el fi^le = action
La pragmatique :
Cette dernière est née suite aux travaux des actes du langage. La pragmatique est venue combler certains déficits qui faisaient abstraction de la réalité, lors de la production d’énoncés.
Une nouvelle notion est introduite « la signification » qui ne touche pas forcément au sens. Ce qui relève du domaine de l’implicite et du non dit. Il est donc impossible de comprendre la signification sans connaître le contexte.
L’approche interactionniste :
Elle considère la construction du discours non pas comme un acte isolé mais comme une interaction ou chacun des interactants désire agir sur son partenaire. (Approche sociologique, approche psychologique).
L’interaction :
Essai d’une définition :
L’interaction verbale est une forme assez particulière d’une action réciproque. Elle repose sur des moyens de signification d’ordre langagier. Ainsi, elle renvoie à la conversation, autant que structure complexe assez organisée. Plusieurs notions la constituent telle que la communication, l’échange, l’interlocution, le discours, le dialogue, la relation… Etymologiquement parlant, nous pouvons la définir de cette façon :
« L’interaction est une action réciproque et ordonnée »
D’autre part, d’autres chercheurs se sont intéressés à la forme et à l’étude de cette dernière et de ses composantes.
« L’interaction verbale constitue la réalité fondamentale de la langue » M. BAKHTINE , 1977 ; 134
« Par interaction (…) on entend à peu prés l’influence réciproque que les partenaires exercent sur leurs actions respectives lorsqu’ils sont en présence physique les uns des autres » E. GOFFMAN 1973 ; 23
« L’interaction est donc le lieu ou se construisent et se reconstruisent indéfiniment le sujet et le social » R. VION 1992.93 .
« (…) Le mécanisme total et constant qui affecte la langue quand elle est mise en fonctionnement dans une instance de discours est celui de l’interaction » F. JACQUES 1985 ;76
D’après ces définitions on pourrait dire que l’interaction se définit par une action ordonnée et réciproque, l’interaction verbale quant à elle est une forme particulière de cette action. Elle renvoie réellement à la conversation comme une forme complexe et organisée. On pourrait donc dire que l’objet d’analyse de l’interaction est de constituer la réalité de la langue, en exerçant une influence réciproque sur chacun des locuteurs.
L’interaction se déroulant entre deux ou plusieurs locuteurs permet d’établir et d’instaurer un dialogue de façon réciproque. Il pourrait y avoir une influence sur l’un des partenaires lorsqu’il s’agit de présence physique .
Par la suite, on verrait que l’interaction est un domaine ou se construisent le sujet et le social. Le sujet ne peut être séparé de sa société vu les nombreuses influences sociales sur l’individu qui ne peut être séparé de son environnement.
La salutation
Le domaine des interactions verbales a connu un grand essore ces dernières années grâce aux différentes théories qui émanent de plusieurs disciplines, telles que la psychologie, la linguistique, l’ethnographie, la philosophie, la sociologie…
On a aussitôt remarqué l’importance de l’oral dans l’étude des interactions.
Par ailleurs notre étude porte sur un type particulier et bien précis d’interactions, simple et complexe à la fois : c’est le rituel de salutation, ce dernier soulève évidemment de nombreux questionnements. Le rituel de salutation est avant tout une des règles de politesse il a pour rôle une fonction relationnelle. C’est une règle de convenance dans les relations entre individus humains.
La salutation existe sous plusieurs formes, elle peut s’effectuer à travers le geste avec la main ou la bise et bien sur verbalement. Dans ce cadre la différence de cultures fait part d’un grand avantage vu qu’elle nous apporte des réponses différentes, on se pose de nombreuses questions telles que « Qui saluer ? Quand ? Où ? Comment ? Et Pourquoi ? Dans quel site ? Qui doit saluer en premier ? A quelle distance il convient d’entamer le rituel ? Quelle doit être la durée de la salutation ? Quelles sont les fonctions de la salutation ? Et les gestes, les formules à accomplir pour compléter le rituel. » Toutes ces dernières nous aide à transposer un terrain ou pourrait éventuellement s’établir notre cadre de recherche. Ainsi on pourra observer le comportement adopté par chaque individu vis-à-vis de cette situation qui prend une immense place dans notre vie.
En Algérie on remarque que notre salutation se fait dans plusieurs langues : Bonjour/Salut/ Salam…etc. Nous notons donc un phénomène de grande ampleur, celui de la variation linguistique.
Que çà soit en français, en arabe classique, en arabe dialectale ou autres, le fait que l’individu algérien arrive à s’exprimer dans plusieurs langues relève des situations.
L’usage de la langue se fait par rapport au cadre ainsi qu’à l’interlocuteur.
On peut parler de règles sociologiques, règles de politesse et de respect. On ne peut imaginer, ou bien concevoir le commencement d’une conversation sans qu’il n’y ait ces formules d’ouverture.
On remarque aussi que la salutation est généralement suivie, et parfois même substituée par une question sur l’état de l’interlocuteur mais aussi de son entourage … (Comment vas-tu ? / Çà va ?)…
Pourquoi poser ces questions alors que parfois le locuteur n’a pas réellement besoin de prendre des nouvelles de l’interlocuteur. On pourrait dire qu’elles sont considérées comme étant des salutations complémentaires.
On penserait aussi à d’autres hypothèses, par exemple que ces salutations complémentaires ont pour but de prolonger le rituel de salutation mais aussi de montrer une certaine attention que le locuteur porterait à l’interlocuteur, autrement dit de l’intérêt Les salutations représentent l’accueil. Elles marquent généralement l’ouverture de l’échange. On peut saluer de diverses manières : signe de la main ou serment de main.
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