pluies polliniques de la Région Boeny et des autres formations végétales malgaches

Les divisions phytogéographiques de Madagascar

La première division phytogéographique de la végétation a été effectuée par Baron en 1890. Il a distingué trois régions naturelles: l’Est, le Centre et l’Ouest (Baron, 1890).
Cependant, il n’avait pas pris en compte ni de l’opposition entre végétation primitive et secondaire ni de l’originalité de la région du Sud. Perrier de la Bathie, H. a proposé une nouvelle division basée sur l’opposition entre végétation autochtone et végétation modifiée d’une part et sur une opposition entre la Flore du vent soumise directement à l’ influence de l’Alizé et la Flore sous le vent à l’abri de l’alizé d’autre part.
Humbert a relié les notions de formation végétale avec la division floristique, l’étage altitudinal et les séries de végétation . En 1965, il avait publié la carte de la végétation « Carte internationale du tapis végétal et des conditions écologiques » basée sur les photographies aériennes des années 1950 et avait appliqué la notion de « série dynamique de végétation » proposé par Gaussen (1949), où la végétation est considérée comme une progression dynamique dérivée du climax avec divers types de végétations secondaires traduisant les formes successives de la dégradation de la végétation. Il a divisé Madagascar en six Domaines phytogéographiques : Domaine du Centre, Domaine de l’Est, Domaine des Hautes montagnes, Domaine du Sambirano, Domaine de l’Ouest, et Domaine du Sud. Koechlin et al. (1974) ont utilisé la classification de Yangambi (1965) pour décrire et classifier les types de végétation de Madagascar. Ils ont regroupé les différents types de formations déjà decrites par les autres précedents. Cornet et Guillaumet (1976) ont attribué une autre classification basée sur le déficit hydrique tout en essayant de donner le facteur prépondérant, climatique, édaphique ou biotique. Ils ont subdivisé l’île en des étages de végétation.

Analyse des données pour les autres formations végétales malgaches

Afin de pouvoir caractériser les formations végétales malgaches par l’étude des pluies polliniques, des données bibliographiques ont été considérées en particulier les travaux de Straka (1991) portants sur 89 échantillons de surfaces récoltés à Madagascar et aux Mascareines.
Parmi les 89 échantillons, 60 sont en provenance de Madagascar dans différents types de végétation. D’après les coordonnées géographiques, ces échantillons ont été classés dans sept (07) formations végétales. Pour chaque type de végétation, les spectres sporo-polliniques ont été analysés et interprétés. Les types sporo-polliniques recensés par Straka ont été déterminés jusqu’au rang de l’espèce mais du faite de la similarité entre les espèces et genres ou même au niveau de la famille, la notion du «type» a été utilisée.

Caractéristiques des différents types de végétations malgaches

Conformément aux termes utilisés par Humbert (1965) les formations végétales de l’île se regroupent en deux (02) types : les végétations humides et les végétations sèches.

Les végétations humides

Les végétations humides sont localisées dans la partie orientale de Madagascar. Elle recouvre le domaine de l’Est, du Centre, des Hautes montagnes et du Sambirano.
Les végétations de types humides comprennent : la forêt dense humide sempervirente de basse altitude (0 à 800m) : serie à Myristicaceae et Anthostema
Elle se répartit sur toute la côte orientale sous un climat constamment humide où la pluviométrie annuelle varie de 2000 à 3500mm dont les 3/5 tombent pendant la saison chaude. La température moyenne annuelle est environ 24°C. La forêt dense humide sempervirente est constituée par trois strates bien distinctes :
la strate supérieure est constituée par des arbres de 25 à 30 m de hauteur encombrés de lianes. Ces arbres appartiennent aux familles suivantes: Anacardiaceae, Araliaceae, Clusiaceae, Ebenaceae, Elaeocarpaceae, Euphorbiaceae, Flacourtiaceae, Lauraceae, Loganiaceae, Monimiaceae, Myrtaceae et Rubiaceae. Les lianes sont représentées par les familles des Acanthaceae, Apocynaceae, Bignoniaceae et Menispermaceae avec des bambous lianescentes. la strate moyenne est constituée par des arbres et arbustes de taille inférieure à 25m. En plus des jeunes individus de la strate supérieure, elle est caractérisée par la famille des Arecaceae, Celastraceae, Erythroxylaceae, Euphorbiaceae, Flacourtiaceae, Myrsinaceae, Ochnaceae, Rubiaceae, Tiliaceae et Violaceae.
la strate inferieure est constituée par les plantes herbacées. Elle est caractérisée par la famille des Acanthaceae, Balsaminaceae, Gesniriaceae, Melastomataceae et Poaceae. Les fougères aussi y sont abondantes.

Les végétations sèches

Les végétations de types sèches sont localisées dans toute la partie occidentale de Madagascar. Elles se répartissent dans le domaine de l’Ouest et du Sud .
Elles comprennent : la forêt dense sèche de la serie à Commiphora, Dalbergia et Hildegardia de l’Ouest (0 à 800m) ou la forêt tropophile .
C’est une forêt caducifoliée avec un climat marqué par une saison sèche très accentuée (7 mois secs) et d’une diminution de la précipitation en allant du Nord au Sud. La pluviométrie varie de 500 à 1500mm et la température moyenne de 24°C.
La strate supérieure est constituée par des arbres atteignant 25m de haut avec comme genres caractéristiques : Acacia (Fabaceae), Acridocarpus (Malpighiaceae), Albizzia (Fabaceae), Dalbergia (Fabaceae), Commiphora (Burseraceae), Khaya (Meliaceae), Protorhus (Anacardiaceae) et Tamarindus (Fabaceae). En plus, les taxons propres à cette formation sont : Adansonia (Malavaceae), Baudouinia rouxevillei, Hildegardia erythrosiphon (Sterculiaceae), Hyphaene, Medemia (Arecaceae), Rhopalocarpus (Sphaerosepalaceae) et la famille des Rubiaceae.

Formations végétales

La végétation climacique est formée en général par des forêts denses sèches. Mais selon la nature du sol, il y a :
les forêts denses sèches : subdivisées en forêts des alluvions et des bords de cours d’eau, et en forêts denses sèches sur argile, sols sableux (massif de l’Ankarafantsika), plateaux calcaires (Tsingy de Namoroka) et sur sols ferrugineux.
les savanes : caractérisées par des formations graminéennes avec Heteropogon contortus, Hyparrhenia rufa, Aristida sp, etc …parsemées d’arbustes comme Albizzia lebeck, Tamarindus indica etc…
les mangroves : formées par des végétations littorales qui se rencontrent aux embouchures des fleuves (Betsiboka et Mahajamba).

Table des matières

INTRODUCTION
1ére PARTIE : GENERALITES
I.1 LES DIVISIONS PHYTOGEOGRAPHIQUES DE MADAGASCAR
I.2 CARACTERISTIQUES DES DIFFERENTS TYPES DE VEGETATIONS MALGACHES
I.2.1 Les végétations humides
I.2.2 Les végétations sèches
I.3 MILIEU D’ETUDE 
I.3.1 Situation géographique
I.3.2 Géologie et géomorphologie
I.3.3 Pédologie
I.3.4 Hydrographie
I.3.5 Climat
I 3.6 Formations végétales
2éme PARTIE: MATERIELS ET METHODES 
II.1 ANALYSE DES ECHANTILLONS DE SURFACE COLLECTES DANS LA REGION BOENY
II.1.1 Matériels
II.1.2 Méthodes et techniques
II.1.3 Analyse statistique par classification ascendante hiérarchique ou C.A.H
II.1.4 Elaboration du diagramme pollinique
II.2 ANALYSE DES DONNEES POUR LES AUTRES FORMATIONS VEGETALES MALGACHES 
3éme PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1 RESULTATS DES ANALYSES DES PLUIES POLLINIQUES DE LA REGION BOENY 
III.1.1 Présentation des échantillons étudiés
III.1.2 Résultats des analyses polliniques
III.1.3 Résultats de l’analyse des microcharbons
III.1.4 Analyse statistique par CAH
III.1.5 Diagramme pollinique
III.1.6 Description des pollens et spores (planches photographiques I et II)
III.2 ETUDE DES AUTRES FORMATIONS VEGETALES MALGACHES 
III.2.1 Présentation des échantillons
III.2.2 Résultats de l’analyse qualitative des échantillons
4éme PARTIE : DISCUSSIONS 
IV.1 LIMITES DE L’ANALYSE DES PLUIES POLLINIQUES
IV.1.1 Pour les formations de l’Ouest
IV.1.2 Pour les autres formations végétales
IV.2 RELATION POLLEN, VEGETATION ET CHARBON DANS TOUTES LES FORMATIONS VEGETALES DE MADAGASCAR
IV.2.1 Végétation de la Région Boeny
IV.2.2 Les autres types de végétation de Madagascar (échantillons de surface de Straka)
IV.3 SYNTHESE DES RESULTATS
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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