Planification stratégique agricole
INTRODUCTION
L’Agriculture Urbaine (AU), y compris l’élevage, la culture de terrains et de vergers, la pêche, la transformation et la commercialisation de produits, occupe toute une série d’espaces dans la ville, souvent sans réglementation. La permanence de l’AU est une des caractéristiques majeures de l’urbanisation à Madagascar. Si on reconnaît à cette activité le mérite de créer des emplois et de générer des revenus pour les citadins, force est de reconnaître que son dynamisme traduit dans la plupart des cas le caractère inachevé de la ville qui s’étale plus qu’elle ne grandisse en hauteur, d’une part, et de l’appauvrissement des producteurs urbains d’autre part. C’est toute chose qui contribuent à complexifier la gestion urbaine au plan foncier, environnemental et l’implication des acteurs : producteurs, commerçants, associations de quartiers, des comités de développement. Toutefois, l’accroissement de la population et l’extension rapide de la ville conduit à un bouleversement des structures traditionnelles existantes. Il faut donc intégrer la dimension spatiale au plan d’aménagement et la réglementation municipale si l’on veut concilier les exigences de l’essor urbain avec les activités de grande valeur économique et sociale. Les parties de la ville qui ne sont pas goudronnées et qui peuvent éventuellement être utilisées à des fins de production ne s’arrêtent pas aux vergers communautaires ou aux jardins privés. Les rives des cours d’eau et des voies de circulation, les parcs, et les terrains sur lesquels on ne peut construire en raison de la proximité de lignes de haute tension ou de fosses septiques, occupent une partie importante du territoire municipal. Pour pouvoir aménager et mettre en valeur ces espaces, il est nécessaire d’apprendre à les interpréter et à évaluer leurs potentialités à l’aide d’instruments de gestion adéquats. Le présent document propose les principes à suivre pour faciliter l’intégration de l’AU à la gestion et à l’aménagement matériel du territoire. Afin de bien mener à terme cette étude sur la Planification et l’Aménagement du Territoire pour l’AU, la présente étude propose comme problématique la question suivante : « Quelle est la place de l’AU face aux enjeux de l’Aménagement du Territoire en terme de développement urbain ? ».
LES CONTRAINTES DE L’AGRICULTURE URBAINE PAR RAPPORT A LA GESTION DU TERRITOIRE
Les contraintes en superficie agricole par fokontany
L’AU ne présente pas seulement des potentialités qu’on vient de constater ci-dessus, mais aussi des contraintes, surtout en matière d’Aménagement du Territoire (Cf. Annexe VI). Les exploitants enquêtés ne possèdent que des petites parcelles dont la superficie est comprise entre 2 et 25 ares par type de spéculation. Mais la totalité de toutes les parcelles que peut avoir un exploitant peut aller jusqu’à 75 ares. On a ordonné les données par fokontany, et pour chaque fokontany, le résultat est présenté par le graphe n°3 ci-contre. La superficie agricole moyenne pour tous les fokontany étant de 31 ares, 9 fokontany sur les 24 enquêtés, soit 40% se trouvent en dessous de cette moyenne. On fait un changement d’axe en ordonnée par rapport à la moyenne obtenue. La liste des fokontany selon le résultat graphique n°3 ci-contre est dressée dans le tableau n°6 ci-après.
Les contraintes en superficie agricole par type de produit
Parmi ces divers produits, les cultures de rente sont celles qui sont pauvres en espace ressource par rapport aux cultures vivrières. La surface agricole moyenne par spéculation étant de 6 ares, 9 produits sur 14, soit 57%, ont de sérieux problèmes en matière d’espace ressource en AU. Un changement d’axe est effectué en ordonnée par rapport à la surface moyenne de 6 ares (Cf. Annexe VI). 2.2.3. Les contraintes en propriété d’espace agricole L’analyse statistique effectuée a permis d’aboutir au résultat suivant, présenté par le graphe n°5 cicontre. En plus des petites parcelles des exploitants, l’état de propriété en terrain cultivable s’ajoute aussi aux contraintes de l’AU en Aménagement du Territoire. Malgré la majorité de ceux qui sont propriétaires de terrain agricole, les métayers ne sont pas non plus négligeables avec leur effectif de 46%. Donc, l’AU est assez emblématique des difficultés de Planification et d’Aménagement du Territoire face à des dynamiques fortes, dominées par l’informalité et la précarité (Cf. Annexe VII).
PLANIFICATION DE L’AGRICULTURE URBAINE PAR UNE ANALYSE PROSPECTIVE
Résultats de l’analyse statistique
Résultats de l’AFD
La classification par la méthode de nuée dynamique a permis d’obtenir trois groupes lesquels ont été revérifiés par l’Analyse Factorielle Discriminante. On a obtenu le graphe n°6 cicontre (Cf. Annexe VII). Les trois groupes de fokontany se distinguent selon les taux de croissance de la production, mais aussi selon le relief car les fokontany qui se trouvent dans les parties de la plaine de Betsimitatatra ont un avantage sur la fertilité du sol par rapport aux autres fokontany. En effet, les rizières qui se trouvent dans ces parties de plaine sont souvent victimes de remblayage pour cause de développement que ce soit en construction routière ou en bâtiment.
Résultats de l’analyse des groupes
Les trois groupes obtenus par l’analyse statistique sont présentés dans le tableau n°7 qui suit (Cf. Annexe VIII).On peut dire que les productions du Groupe 1 sont très faibles, à l’exception du taro et de la pomme de terre. Les paysans dans ce groupe seront ainsi caractérisés de paysans pauvres. Parmi ces spéculations, ils font un peu de tout, mais se distinguent par les cultures vivrières. Pour le Groupe 2, les productions sont moyennes, sauf pour celles du haricot et du riz qui sont élevées. Ces paysans se différencient donc par la culture intermédiaire, c’est-à-dire culture de rente avec une complémentation vivrière. Ils seront dans ce cas dénommés paysans moyens. Tandis que pour le Groupe 3, les productions sont meilleures, et ce sont donc des paysans aisés. Ils se caractérisent par les cultures de rente.
Résultats de l’analyse systémique par le processus de Markov
La méthode de simulation de Markov permet de voir l’évolution dynamique des spéculations dans le temps et dans l’espace. La connexité des variables met en exergue la typologie de la tendance agricole dans chaque groupe. Il n’y a pas d’interdépendance entre les variables et les spéculations qui se referment à elles mêmes. Ces spéculations sont appelées « isolées » et sont présentées par une sorte de boucle.
Groupe 1 : Paysans pauvres
L’analyse prospective a été effectuée avec un seuil de corrélation 0,25. Le système7 du groupe est présenté par le graphe n°7 ci-contre. Ce graphe montre l’interdépendance entre les divers variables. La flèche signifie qu’une spéculation est en relation avec une autre. On distingue : – un sommet isolé : le pois de cap, – des états connexes : en fonction de la tête de chaîne8 , on a 7 classes9 dont 4 sont équivalentes, et 15 sous classes10 dont 7 sont aussi équivalentes. Pour le cas des cultures vivrières qui spécialisent ce groupe, on a pris 2 classes vivrières avec 3 sous classes
DEDICACE |