Plan de développement pour de l’éducation des filles

Situation de l’éducation

Interventions du Ministère de l’éducation

La première démarche de systématisation de la scolarisation des filles remonte à 1995 avec la mise en œuvre du PDRH2 (Banque Mondiale) et la création du projet SCOFI. Le niveau central était chargé de l’orientation, de l’impulsion et de la coordination des actions et était appuyé en cela par l’unité de coordination des projets (UCP) du Ministère de l’Education. Il avait également pour mission de veiller aux normes de construction des établissements scolaires prenant en compte les spécificités de la jeune fille et principalement les constructions de blocs sanitaires séparés. Au niveau décentralisé, le projet a mené des actions de plaidoyer, d’information, d’éducation et de communication en collaboration avec les comités départementaux sur la scolarisation des filles, présidés par les préfets. Les inspecteurs départementaux de l’Education assuraient la coordination. Les principales actions étaient des mesures incitatives (octroi de bourses, distribution des prix aux meilleures filles) et des activités de renforcement de capacités en direction du personnel enseignant.
Le projet gouvernemental de scolarisation des filles a reçu l’appui de plusieurs partenaires tels que la Banque Mondiale, l’UNICEF, l’ACDI, l’UNESCO, le PNUD, l’UNIFEM, le FNUAP, le Comité Norvégien, la Coopération Française. Il a également reçu des appuis des Ministères de la Femme, de l’Enfant et de la Famille; de la Santé Publique et de l’Action Sociale et celui de l’Intérieur. Dans les zones proches de foyers religieux, où les filles n’allaient pas du tout à l’école, le Ministère de l’Education a apporté une innovation majeure en intensifiant d’abord l’enseignement de l’arabe et plus récemment en 2003 en mettant en place des écoles franco arabes. Cette stratégie a connu de grands succès et la demande d’éducation a connu d’importants progrès (exemple, dans le département de Kaffrine). Plus récemment encore, la Direction des Ressources Humaines du Ministère de l’Education a mis en place un bureau genre (2004) dans le but de cerner toutes les difficultés inhérentes à la prise en compte totale de la dimension genre dans le système éducatif. Ce bureau a pour objectifs, entre autres, de veiller à l’élargissement de l’accès des femmes à la fonction enseignante et aux postes de responsabilité, et au renforcement de leurs capacités académique et professionnelle. Dans cette perspective, en collaboration avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), un guide de formation sur l’intégration du genre dans le système éducatif en général et plus particulièrement dans les référentiels de formation des enseignants a été conçu à l’intention des formateurs et formatrices. Des formations en genre ont déjà ciblé le corps d’encadrement, les rédacteurs-trices des supports du curriculum et les enseignants-tes chargé(e)s de l’expérimentation du curriculum de l’éducation de base, et un plan d’action triennal a été élaboré en adéquation avec la troisième phase du PDEF consacrée à la qualité.

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Quelques interventions des partenaires de l’Etat

Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance – UNICEF

L’UNICEF a accompagné le Gouvernement du Sénégal dans la mise en œuvre du projet SCOFI. Les résultats se sont traduits par une augmentation des taux de fréquentation à l’école primaire pour les enfants des deux sexes. Actuellement, en Casamance en particulier et ceci depuis sept ans, l’UNICEF déploie d’ambitieux programmes de scolarisation dans lesquels l’eau et l’assainissement jouent un rôle déterminant. En effet, pour épargner aux enfants les corvées d’eau et favoriser la scolarisation des filles, un puits à pompe est construit à proximité des classes ainsi que des blocs sanitaires séparés pour filles et garçons. Des cantines, tenues par les parents d’élèves et approvisionnées au départ par la coopération italienne et le PAM, ont été instituées. A cet effet, des jardins potagers ont été créés à des fins pédagogiques, mais aussi pour approvisionner en partie les cantines.

Le comité national des enseignantes pour la promotion de la scolarisation des filles (CNEPSCOFI).

Le CNEPSCOFI regroupe aujourd’hui 2500 enseignantes à travers onze comités régionaux, quarante trois comités départementaux et des cellules d’arrondissements. Dès sa création, lors du forum de Fatick en 1995, il s’est fixé comme objectifs de favoriser l’accès des filles à la scolarisation, d’améliorer les performances scolaires et de maintenir les filles dans le système scolaire. Ses activités principales tournent autour d’actions de mobilisation et de sensibilisation lors des campagnes annuelles d’inscription au CI. Ces activités de mobilisation sociale dans les localités les plus reculées du Sénégal, de concert avec les IDEN, ont permis l’amélioration du taux de scolarisation des filles. Le CNEPSCOFI va plus loin en s’investissant dans le suivi des performances scolaires avec l’organisation de cours de vacances et de soutien scolaire qui ont beaucoup contribué à réduire le taux de redoublement chez les filles mais aussi l’exode dans les centres urbains pour faire les petits métiers.Pour mieux participer à la résolution des problèmes de pauvreté qui sont un des facteurs bloquants quant à l’accès et le maintien des filles à l’école, la SCOFI opte pour des activités d’appui social aux filles en organisant, à chaque rentrée des classes, surtout en milieu rural, des dons de fournitures scolaires, vêtements et médicaments aux plus démunies. Toutes ces activités ont largement contribué à la sensibilisation des parents qui prennent conscience de l’importance de l’éducation des filles. Le CNEPSCOFI reçoit l’appui financier du Ministère de l’Education, de l’UNICEF, de l’USAID, du BIT et de la BAD depuis 2004.

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