Le cancer colorectal se présente comme le deuxième cancer en termes d’incidence dans le monde (environ 1, 234,000 cas à travers le monde selon GLOBOCAN en 2008 et 342,137 cas dans 27 pays d’Europe en 2012) [5] et le quatrième cancer responsable de mortalité dans le monde (149,984 cas de décès en Europe) .
Grâce au développement des registres de cancers à travers le monde, et au développement des méthodes d’épidémiologie descriptive, il devenu possible de comparer des données d’incidence entre de nombreux pays. Il existe de très fortes variations d’incidence du cancer colorectal entre les différentes régions du monde.
Aux Etats Unis le cancer colorectal se situe au 3ème rang de tous les cancers et le 2ème cancer le plus meurtrier [10]. Différentes études avaient démontré qu’aux Etats Unis, Canada, Australie, Nouvelle Zélande et la plupart des pays Européens, l’incidence et la mortalité du cancer colorectal avait diminué depuis les années 70 ; Ceci aurait été expliqué par la diminution de l’exposition aux différents facteurs de risque, au dépistage précoce et ainsi une meilleure prise en charge [11-16]. Néanmoins, pour certains de ces pays qui auront connu une transition démographique comme l’Amérique centrale, l’Amérique du sud et les pays d’Europe de l’Est, l’incidence du cancer colorectal aurait nettement augmenté [12-19].
En France, avec 38 000 nouveaux cas par an, le cancer colorectal est le 3ème cancer le plus fréquent derrière ceux de la prostate et du sein, ce qui représente 10% de l’ensemble des cancers [20]. En 20 ans, l’incidence a augmenté de 40 % [21-23]. Cela a été également observé en Suède [24] .
En Tunisie le cancer colorectal vient au 1er rang de tous les cancers chez les 2 sexes, ce qui représente 8,2 % chez les hommes et 7,8 % chez les femmes [26]. Dans le centre de la Tunisie, l’incidence standardisée du cancer colorectal est de 6,5 sur 10 0000 habitants par an chez l’homme et de 6,1 sur 100 000 habitants par an chez la femme. Au fil du temps, il y avait d’importantes tendances à la hausse de +2,6 % (IC 95 %: 0,1 %—5,1 %) et +5,3 % (lC 95 %: 2,7 %—7,9 %) pour les femmes et les hommes, respectivement [27,29].
Au Maroc, vu la pauvreté des études épidémiologiques dans ce sens et des registres de cancer, seules quelques études ont permis une analyse approximative de l’état des lieux en matière de cancer colorectal. Ainsi le registre des cancers digestifs de Casablanca aura placé le cancer colorectal en deuxième position chez l’homme et pôle position chez la femme après le cancer de l’estomac [30]. D’après l’étude de Pr. Guerbaoui, le cancer colorectal se positionne en 3ème place de tous les cancers (3,3 %) [31]. Selon le centre d’oncologie Al Azhar de Rabat, le nombre de cas colligés était de 433 nouveau cas sur une période allant de 1994 à 2004 et qui représente 49,6% de l’ensemble des nouveaux cas de cancers digestifs décris pendant cette période [32].
Concernant Fès, une étude réalisée par l’équipe du service d’anatomopathologie sur les cancers digestifs au CHU Hassan II de Fès entre 2004 et 2007, 432 cas de cancers digestifs ont étés hospitalisés durant cette période, représentant 18,5% de l’ensemble des cancers, Le cancer colorectal a occupé la première place avec 166 cas [33].
Seuls quelques études ont été menées sur Marrakech dont l’étude réalisée par le service de chirurgie viscérale du CHU Med VI sur une période allant de 1995 à 2008, et a placé le cancer colorectal en deuxième position parmi les cancers digestifs soit 26,8% et sixième rang de tous les cancers soit 6,7% .
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