Place des animaux de compagnie dans la société actuelle

Niveau national : engouement pour l’animal de compagnie

Un Français pour un animal de compagnie

En 2010, la France métropolitaine comptait 59,18 millions d’animaux de compagnies4 et 64 ,7 millions de Français5 soit environ un être humain pour un animal de compagnie, preuve de l’engouement des Français pour les animaux de compagnies. Ils étaient 53,4 millions en 20026 comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous (figure 1).

Localisation géographique des populations canines et félines en France : forte densité dans les unités urbaines de plus de 100 000 habitants

D’après le tableau ci-dessus 30,1 %7 des chiens vivent dans des unités urbaines de plus de 100 000 habitants (Bordeaux fait partie de ces unités urbaines) alors que ces zones rassemblent 46,55 %8 des Français et 39,3 % des chiens vivent dans des communes de moins de 2000 habitants alors que ces zones rassemblent 22,51 % des Français. Il y a donc plus de chiens en zones rurales9 que dans les unités urbaines de plus de 100 000 habitants. On peut donc se poser la question « pourquoi il y a-t-il donc autant de polémique quant à la présence du chien dans les grandes villes ? » puisque lorsque l’on compare, ils sont plus nombreux dans les zones rurales.
On trouve une réponse plausible lorsque l’on établie les densités de population de chiens selon leurs localisations. Dans les unités urbaines de plus de 100 000 habitants, la densité moyenne de chiens est de 97,16 chiens/km² tandis que la densité d’habitants est de 1223 habitants/km². La moyenne est donc d’environ un chien pour 12,59 habitants sur un km² comme on peut le voir dans le tableau cidessus (figure 3). Quant aux communes de moins de 2000 habitants, la densité moyenne de chiens est de 7,02 chiens/km² tandis que la densité humaine est de 33 habitants/km². La moyenne est donc d’environ 1 chien pour 5,4 habitants sur un km².
En analysant ces dernières données, on comprend mieux pourquoi la place du chienest sujette à polémique dans les unités urbaines car leurs densités est sept fois supérieures qu’en zones rurales. Les risques de nuisances sont donc sept fois supérie urs en ne considérant que les effectifs de populations canines et sans même prendre en compte le cadre urbain. Néanmoins, en ramenant le nombre d’habitants pour un chien, il est plus important dans les zones rurales, signe que les propriétaires de chiens préfèrent quand même acquérir un chien dans les zones rurales que dans le reste du territoire.

Marché de l’animal de compagnie en France

59 millions d’animaux de compagnies en France signifie donc 59 millions d’animaux dont il faut s’occuper. On peut distinguer les dépenses obligatoires (nourriture, frais vétérinaires) et les dépenses facultatives (accessoires, jouets, toiletteurs…) qui explosent avec l’augmentation du nombre d’animaux de compagnie.
Parmi les 5 catégories citées précédemment on attribue 43 % du marché des animaux de compagnies, soit 2,07 milliards d’euros, au marché du chien alors que la population de chiens ne représente que 12,83 % des animaux de compagnie. Le marché du chat représente quant à lui 42 % du marché total complété à 7 % par celui des poissons, à 4 % par le marché des petits mammifères et à 3 % par celui des oiseaux (figure 6). Même si aucune étude ne l’a encore démontré, on peut facilement supposer que le marché du chien est d’autant plus présent dans les milieux urbains puisque c’est là que les densités canines sont les plus importantes. Les commerçants s’installent dans les zones où ils peuvent toucher le plus de consommateurs. Cette observation est d’autant plus fondée lorsque que l’on se penche sur « l’annuaire des boutiques pour chiens, Garderie, Animalerie ou salon de toilettage » disponible sur le site : http://www.boutique-chiens.com/ où seuls les commerces des grandes villes sont listés comme on peut le voir sur leur page d’accueil (figure 7 ci-dessous).

Enjeu de la place importante du chien en ville

L’animal de compagnie a donc une place privilégiée dans les zones urbaines actuelles puisqu’il y est très présent et entraîne un marché de l’animal de compagnie non négligeable. Néanmoins, cette présence peut entraîner des nuisances qui entrainent des problèmes de cohabitations entre les populations urbaines et les animaux de compagnie. Seul le cas du chien sera développé car les problèmes de propreté d’origine animale, sont majoritairement d’origine canine.
En effet, les problèmes de propreté liés aux chats sont minoritaires dans les rues pour plusieurs raisons :
– Contrairement au chien, le chat cherche un endroit où il pourra enfouir sa déjection, il n’est pas dans les habitudes du chat de déféquer à n’importe quel endroit.
– Les déjections de chats sont moins grosses que celles des chiens. Un chat pèse en moyenne entre 2,5 et 4,5 kg et mesure en moyenne entre 46 et 51 cm12 contre par exemple une taille moyenne de 56 cm9 pour le labrador (1er chien de race possédé en France13) et un poids allant de 25 à 50 kg14. Les déjections étant proportionnelles aux animaux, une déjection d’un labrador sera beaucoup plus grosse et odorante que celle d’un chat. Les nuisances seront donc beaucoup plus perceptibles.
– Les propriétaires de chats éduquent beaucoup plus leurs animaux à déféquer dans une litière. Les déjections sont plus petites, le chat les enfouie dans la litière donc les désagréments olfactifs sont moins importants que si c’était celles d’un chien. Il n’y a cependant pas de contre indication à apprendre à un chien à déféquer dans une litière15

Problèmes engendrés par la présence du chien à Bordeaux

Problèmes récurrents et origine de ces problèmes

Nuisances : désagrément visuel, olfactif, sonore et hygiénique

Les principaux problèmes liés aux chiens en ville sont les pollutions visuelles et olfactives. Il n’est agréable pour personne de marcher dans une déjection.
En 2007, Alain Jupé, le maire de Bordeaux, disait même lors d’une interview que « s’agissant des crottes de chiens, pas un seul conseil de quartier ne se déroule sans que cela ne soit évoqué »20. Le problème des déjections canines est donc bien réel à Bordeaux.
Mis à part la gêne visuelle et olfactive, les aboiements peuvent également poser des problèmes de voisinage.
Pour revenir aux déjections, il faut savoir qu’elles sont des nids à parasites (vers intestinaux, ronds ou plats)21 qui peuvent être transmis à l’Homme ou aux autres chiens. Les propriétaires sont ils conscients des dangers des déjections ? Les inciviques le seraient-ils toujours s’ils étaient conscients des dangers des déjections ?
Les déjections sont aussi un risque plus immédiat pour la santé car les passants peuvent glisser sur les déjections et tomber.

Insécurité

Mis à part les problèmes liés aux déjections canines, il est également important de préciser que les chiens peuvent être un danger pour l’Homme, mais aussi pour les autres chiens. L’Etat, conscient de ce problème a mis en place des réglementations pour essayer de lutter contre les chiens dangereux. Ces réglementations sont visibles en Annexe 1. Je trouvais qu’il était important de montrer que l’Etat, lorsqu’il le décide, peut prendre des décisions politiques et promulguer des lois relatives aux chiens.

Potentiel danger pour la nouvelle image souhaitée par la municipalité

Résultat d’enquête sur les touristes

Depuis le lancement d’un nouveau projet urbain en 1996 par Alain Jupé, Bordeaux se veut plus attractive culturellement et économiquement. De nombreux projets ont été lancés : aménagement des quais, tramway, ravalement de façades22 … Cette politique a entraîné le classement de Bordeaux au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 20078 . On peut donc se demander si les touristes ressentent les problèmes liés à la présence canine en ville.

Résultat d’enquête sur les Bordelais

Pour évaluer ce que pensent les Bordelais de la propreté de Bordeaux, j’ai effectué un micro-trottoir sur la période du 27 Février 2012 au 4 Mars 2012 dans les rues de Bordeaux. L’objectif était d’établir une tendance du ressenti des passants vis-à-vis de la pollution. 100 passants ont été interrogés. Le questionnaire complet est visible en Annexe 3. 76,0 % des passants pensaient que la propreté de Bordeaux dépendait des quartiers (figure11).
Lors des interviews, à la question « quels quartiers de Bordeaux vous semblent les plus sales », les sondés pouvaient citer plusieurs zones. D’après le graphique précédent (figure 13), les quartiers cités ont été : « Saint-Michel » (avec 30 mentions), « Gare » (avec 30 mentions), « Capucins » (avec 27 mentions), « Victoire » (avec 18 mentions), « Quai de Paludate » (avec 6 mentions) et « Victor Hugo » (avec 3 mentions).
Ces quartiers n’ont pas de réelles limitations administratives. Il s’agit généralement d’un nom de place ou rue que les Bordelais ont associé à des « quartiers » qui en réalité n’en sont pas réellement. Les quartiers bordelais ayant une limite définie sont au nombre de huit et sont visibles en Annexe 4. Néanmoins, lorsque l’on localise ces « quartiers » cités par les sondés sur la carte de Bordeaux, on remarque que les « quartiers » considérés comme « sales » sont tous localisés dans une même zone (figure 14 ci-dessous).

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