PISTES DE REFLEXION
RENFORCEMENT DE CAPACITÉ DE L’ADMINISTRATION FORESTIÈRE
L’administration forestière est chargée d’une mission régalienne de contrôle des exploitations forestières pour assurer une bonne préservation de ces dernières. Actuellement, la politique de gestion des ressources forestières est à la premièreloge du programme environnemental. La mise en application de cette politique nécessite un renforcement des capacités humaines, des matériels et d’une régularité de contrôle. La préservation de la forêt comprend au moins six étapes : 1. la définition du fonctionnement d’un écosystème forestier, 2. le diagnostic des perturbations, 3. l’identification de l’origine des perturbations, 4. la recherche de solutions adaptées pour résoudre ces perturbations, 5. la mise en œuvre de ces résolutions, 6. le suivi-évaluation de cette mise en œuvre. Les activités à entreprendre doivent être à la hauteur des problèmes. Elles recensent les problèmes rencontrés sur le milieu avant d’avancer aux solutions. 2. REBOISEMENT À l’heure actuelle, le rythme de reboisement n’arrive pas à suivre celui du déboisement. Dans les communes rurales environnantes d’Ambohimahasoa, le reboisement n’est pas fréquent, notamment dans la commune rurale d’Ialatsara. La population riveraine des forêts se montre réticente quant au reboisement. Aussi, faudrait-il avoir une nouvelle stratégie et définir de nouveaux termes de référence avant d’aborder la notion de reboisement ? La législation a prévu une incitation pour cette initiative mais la mise en œuvre n’est pas encore assez bien définie.
LE DINA COMME OUTIL DE PROTECTION DU MILIEU NATUREL
Dans le cadre de la protection du milieu naturel, les villageois habitant à proximité des zones sensibles ont adopté des stratégies traditionnelles de préservation pour maintenir en place la forêt. Le « dina » qui renferme les règles de conduite dans une société villageoise permet de sanctionner ceux qui refusent d’y obéir (« vonodina » ou sanction en espèces ou en nature, voire l’exclusion de la communauté). L’exclusion du groupe a été un moyen efficace dans les sociétés traditionnelles malgaches ; certaines zones rurales du District 65 d’Ambohimahasoa conservent encore cette pratique séculaire. Beaucoup de sociétés rurales croient encore que certaines forêts sont sacrées. Le « dina » exige de la part de celui qui porte préjudice à la forêt une sorte de réparation dont la plus fréquente est le reboisement forcé. Par cette méthode, les communautés villageoises espèrent maintenir la forêt dans son état actuel et mettre un terme aux feux de forêts. Le refus d’obtempérer pourrait conduire les autorités compétentes à une traduction des infractions devant la justice. Les feux de cultures non contrôlés sont parfois les causes principales de la dégradation du milieu naturel. En principe, une surface à défricher doit être circonscrite afin d’éviter les incendies de forêts. Dans ce cas, il faut intégrer dans les clauses du Dina l’obligation de mise en place de pare-feu (largeur de 10 mètres) pour empêcher les feux de se propager en dehors de la parcelle prescrite.
UTILISATION DE LA NOUVELLE TECHNOLOGIE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
Dans le cadre du suivi spatial de l’état des forêts, une opportunité est offerte par la nouvelle technologie : l’utilisation des drones. Ils permettent une prise de vue réelle et en hauteur sur un espace assez étendu, sans avoir recours à une présence humaine. Les images enregistrées peuvent être directement exploitées pour prendre les dispositions nécessaires en un temps réduits. Ces images peuvent aussi être transmises en fichiers électroniques aux personnes intéressées, grâce à une autre opportunité : l’internet. Les archives pourront être mieux tenues si elles sont numérisées. Les coûts consentis pourront être favorables par rapport aux dispositifs actuels qui ont montré ses limites.
LE SCHEMA D’AMENAGEMENT COMMUNAL POUR GERER LE FUTUR
Sans aucune projection, il n’y aura pas développement. Le schéma d’aménagement devra traduire dans l’espace et dans le temps la vision de développement de la Commune. Il présente un intérêt majeur sur les futures occupations de l’espace à travers le zonage. En absence de cet outil, l’extension de la ville, les nouveaux champs de culture, les sources en eau et les réseaux de distribution vont être menés d’une manière anarchique et posera certainement problème aux générations futures.
CONCLUSION GENERALE
Durant ces études, un bref synthèse des concepts donnent une valeur universelle et nationale à la forêt, et justifie ainsi la nécessité de mettre en œuvre les connaissances pour assurer une bonne préservation des ressources naturelles en général, et des ressources forestières en particulier. L’objectif général l’étude de l’évolution spatio-temporelle de la surface forestière d’Ialatsara vis-à-vis de la population riveraine et la compréhension des rapports des riverains avec la station forestière concernée. Cela afin de rendre compatible leurs besoins et la conservation des ressources par des mesures considérant les pratiques actuelles et les effets induits constatés Ainsi, de déterminer que la pression anthropique exercée sur la forêt d’Ialatsara et se manifestant sous diverses formes telles que la coupe de bois, les pratiques de feux sont les premières causes de la dégradation de cette forêt. Ces pressions aboutissent à des conséquences difficilement réversibles, qui ne sont pas conformes aux principes définis dans le cadre de la Politique Forestière, eux-mêmes découlant des grands principes universels du Développement Durable. Grâce à l’exploitation du SIG reconstituer une partie de la dynamique. Si pendant l’époque coloniale, la dynamique souhaitée était le développement de la forêt, malheureusement la dynamique actuelle constatée est la dégradation. Les recherches forestières entreprises dans la station forestière étaient prévues pour apporter les solutions à la régénération de la forêt primaire existante, et à la promotion des essences adaptées au milieu pour les besoins de la conservation du sol et de la population. Mais les réalités constatées nous renseignent que cette forêt est en train de disparaître si aucune mesure ne sera prise. Les parties Sud et Ouest sont en train de partir et la partie Est longtemps préservée est elle aussi en train de suivre cette voie. Cette disparition ne sera pas tout simplement une perte en matière de biodiversité, mais sera conséquente sur la vie de la population environnante car le manque d’eau et le départ de sol par l’érosion commence à se faire sentir. Ainsi, une recommandation sur une prise de décision pour au moins freiner cette dégradation est primordiale, mais si possible inverser la tendance actuelle et reconstruire cette forêt. La population consciente de la nécessité de la forêt devra être plus sensibilisée, informée sur les risques encourus, et responsabilisée par rapport aux actions à entreprendre. Des leçons sont tirées des essais de transfert de gestion sous forme de location gérance 67 entrepris, il est considéré que c’est à la population de prendre les mesures nécessaires à travers une élaboration participative d’un schéma d’aménagement, et le renforcement des DINA. Peut-être en tenant compte de ces propositions, on pourra redonner son sens à Ialatsara « dans une belle forêt » et par cette action Ambohimahasoa « dans une ville qui fait du bien ». Le présent travail n’est qu’une contribution à une recherche de développement, et ne prétend pas avoir tout approfondi. Nous espérons que le contenu puisse servir de tremplin pour une poursuite de recherche de solution pour le développement local, régional et national.