PIDR et risque de crise : la solution du régime de sélectivité

PIDR et risque de crise : la solution du régime de sélectivité

 Le principe de sélectivité

La solution d’un PIDR est envisagée sur la base d’une sélection préalable des pays. Les pays non éligibles, eu égard à leurs fondamentaux, macro et microéconomiques, et à leurs dispositifs prudentiels, ne peuvent être renfloués. Par analogie avec Bastidon (op. cit.), on propose donc d’appuyer les conditionnalités en question sur une notation préalablement établie82 . Un système de cotation, dont les critères définissent la conditionnalité ex ante, permet au PIDR d’intervenir rapidement. Il intègre les fondamentaux microéconomiques à la base des mouvements de défiance suite à des erreurs de gestion avérées, ou présumées par les opérateurs internationaux. 

Prévenir et gérer les crises

L’asymétrie informationnelle sur les marchés financiers explique les phénomènes de mimétisme (en particulier de défiance contagieuse) à la base de paniques bancaires. La fonction régulatrice d’un système de cotation ne se limite pas aux seuls comportements bancaires porteurs de risque. A un instant T caractérisé par le déclenchement d’une crise, la cotation est une grille de lecture pour le PIDR, lui permettant de dissocier les établissements et les systèmes bancaires de façon à gérer les crises en contenant le risque moral,malgré les distorsions induites par des liens financiers complexes – malgré l’imperfection de l’information –.

En période stable, c’est aussi une ligne de conduite composée d’un ensemble de critères, qui favorise une discipline bancaire en orientant la gestion des risques, c’est-à-dire qui revêt une dimension préventive. Alors, le système de cotation procure une information, assimilable à un signal en mesure de conditionner – coordonner – les comportements des investisseurs privés, voire d’éviter les retournements d’opinion massifs et brutaux. La progressivité des seuils d’intervention, associée aux révisions régulières des notations, permet de concilier le principe d’un renflouement sélectif avec celui d’ambiguïté constructive afin d’endiguer le risque d’aléa moral.

La crédibilité de l’émetteur et l’universalité des règles sont indispensables. Dans un contexte de rationalité limitée des opérateurs privés, de non optimalité de leur coordination spontanée, et de crédibilité du régulateur public, la recherche d’une polarisation des anticipations vers la réalisation du bon équilibre, donc d’une dynamique de confiance, essentielle pour la régulation du système bancaire, légitime pleinement l’action du PIDR telle que conçue dans le régime de sélectivité.

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Présentation du régime de sélectivité

L’optimalité de l’intervention du PIDR nécessite de spécifier deux niveaux de sélectivité du renflouement : d’abord, l’éligibilité ou non des pays en crise (i), puis celle des banques des pays récipiendaires (ii). On définit alors deux motifs au renflouement : la recapitalisation des bilans et l’évitement de la propagation systémique de la crise. (i) Le niveau macroéconomique Sur la base d’Eisenberg & Noe (2001) et d’Elsinger & al. (op. cit.), nous discriminons les pays candidats au prêt international en dernier ressort à l’aide d’une évaluation (rating) de leur capacité à honorer leurs dettes selon une logique du type défaut contagieux vs défaut fondamental.

Soit une économie monde caractérisée par un ensemble N = {1,…, N} de pays émergents et avancés, conformément à la classification du FSAP (FMI), soit des pays qui, d’une part, présentent un risque systémique 84 , d’autre part,fournissent une information de qualité similaire : ils respectent, en particulier, les normes et codes bancaires internationaux, et acceptent la supervision du FMI. Et soit un PIDR disposant d’un montant (Z ) de liquidités (fini, conformément au modèle présenté lors de la partie I, lui-même validé par les enseignements tirés de la littérature lors du chapitre précédent), afin d’assurer un éventuel prêt en dernier ressort(X ).

Celui-ci dispose donc aussi des informations fournies par les pays de notre économie monde. Chaque pays (i) est caractérisé par une position donnée ( ) Ei , solde des opérations financières de la balance des paiements (débitrice ou créditrice), et par les dettes ( ) ij l contractées par le secteur bancaire domestique auprès des autres pays( du système, arrivées à échéance à la période coura j)∈ N nte. Cette économie monde est ainsi caractérisée par une matrice (L) de dimension (N × N) et un vecteur(E). On note ce système (L,E).

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