PHYTOTHERAPIE ANTI-HEPATITE

PHYTOTHERAPIE ANTI-HEPATITE

LA PHYTOTHERAPIE 

Mythologie Dans la mythologie grecque, Orchamos roi de Babylone, avait une fille prénommée Leucothée. Cette dernière fut aimée d‘Hélios, dieu du soleil et de la lumière. Mais la jalouse Clytia, sa rivale, la dénonça à son père qui l‘a fit enterrer vive. Prit de remords, Hélios transforma Leucothée en arbre à encens. Et Clytia qui ne mangeait ni ne buvait se transforma en héliotrope, dont la fleur se tourne désespérément vers le soleil… Cette légende expliquait pourquoi dans l‘Antiquité, les médicaments étaient considérés comme « la main des Dieux » (Vons, 2001).

Préhistoire

A cette époque, les ancêtres vivaient en symbiose avec la nature. Leur médecine était basée sur l‘empirisme et l‘observation de la nature, particulièrement des animaux. La légende dit que mordu par un serpent, un loup déterra la racine de bistorte ou serpentaire aux propriétés cicatrisantes pour soigner ses blessures. 6 Les Hommes-médecins aussi nommés guérisseur, chaman, ou sorcier regroupaient les informations médicinales issues de la mémoire collective et du savoir oral. L‘héritage de la médecine par les plantes date de l‘époque de l‘Homme de Neandertal, il y a plus de 250 000 ans…

Antiquité (-3000 avant J-C à 476 après J-C)

Dans l‘Antiquité la Médecine était très liée à la magie. En Asie, la première trace écrite des pratiques de la phytothérapie fut le PEN TS‘AO écrit par CHEN NOUNG en Chine en -2900 avant JC. Il s‘agissait d‘un grand herbier répertoriant les espèces de plantes connues pour leurs vertus médicinales. La Pharmacopée chinoise témoignait de leur usage. Cette médecine se basait sur le Taoïsme (« enseignement de la voie »), philosophie populaire de l‘extrême Orient à laquelle on doit le YIN et le YANG et la recherche d‘une vie en harmonie avec la nature. Un des principes appliqué était la thérapeutique des « signatures ». Les haricots (en forme de rein) traitaient les dysfonctionnements des reins. Le safran (jaune) pouvait améliorer l‘ictère. En Inde, l‘AYURVEDA (ayur : vie, veda : connaissance) était un traité de la médecine, un mélange de phytothérapie et de magie. Ses auteurs, CHARAKA et SUCRUTA exerçaient la médecine. Dans cet ouvrage, ils développèrent le lien nécessaire entre le macrocosme (l‘univers) et le microcosme (l‘Homme). Et exposèrent notamment l‘intérêt du poivre, du gingembre et du ricin contre la lèpre. Sur le Bassin Méditerranéen, à Babylone on utilisait comme référence la Tablette d‘argile de NIPPUR (à 160 km de Bagdad), datée de -2500 ans avant JC, et le Code d‘HAMMOURABI (-1750 av J-C) en basalte noir. Le saule était déjà connu comme traitement de la fièvre des marécages (paludisme). En Egypte, le papyrus d‘EBERS, plus ancien « papier » décrivant l‘usage des plantes dans la médecine. Retrouvé dans les ruines du temple de Louxor, il fut 7 écrit à Thèbes en -1600 av JC. Notre mot actuel « papier » vient du latin « papyrus » et du grec « paporus » signifiant «roseau d‘Egypte » dénommé plus tard Cyperus papyrus par les botanistes. Il décrivait l‘usage de plus de 500 plantes dans la médecine et de 700 « recettes de médicaments ». Le pavot soulageait les maux de tête et les végétaux pouvaient être utilisés lors d‘incantations. Des modes d‘administration ingénieux y étaient aussi décrits comme les tisanes, les potions, les pommades et les collyres à instiller à l‘aide d‘une plume de vautour (Gourdol, 2013). Dans cette civilisation médecine et divinités ne se dissociaient pas. La légende dit que Sekhmet, déesse à tête de lionne, est pourvoyeuse de mort, en furie elle répand les épidémies tandis que Seth, le dieu calomniateur, les combat. En Perse, l‘AVESTA de Ahura Mazda constituait le livre sacré de la médecine. On y trouvait une nouvelle notion : « il y aurait autant de plantes que de maladies en l‘occurrence 999 999 ». En Grèce vers 400 ans avant J-C, l‘un des plus connus des médecins de l‘époque, Hippocrate, écrivait CORPUS HIPPOCRATICUM : répertoire de 200 drogues. Il considérait que « la nature était le premier médecin ». Et à l‘origine d‘une locution latine : « primum non nocere », « d‘abord ne pas nuire », concept encore d‘actualité en médecine. Il contribua à la séparation de la médecine, de la magie et de religion. Dioscoride lui succéda, et écrivit le TRAITE DE MATIERE MEDICALE, en cinq livres dans lesquels il répertoriait près de 520 plantes médicinales, à l‘origine de la pharmacopée et utilisé jusqu‘à la Renaissance. Dans les années 150 après J-C, Galien, médecin d‘origine Turque, influença énormément la médecine de par ses découvertes anatomiques et pharmaceutiques en composant la PHARMACOPEE GALENIQUE. Ouvrage sur les médicaments et l‘importance de leur mise en forme. Galien aurait mis au point une thériaque (formule à base d‘opium comptant 52 composants) pour soulager les migraines de l‘empereur romain Marc Aurèle. 8 En gaule, les druides (de « dru-wid-es » qui signifie « très savants ») nommés Eubages ou Ovates (anciens pharmaciens) utilisaient la théorie des « signatures » tout comme en Chine. Ainsi le gui qui ressemblait à une tumeur dans les arbres était utilisé contre la prolifération des cellules tumorales. La médecine était divisée en trois domaines : la médecine incantatoire (magie), sanglante (chirurgie) et végétale (plantes médicinales). Le thermalisme autre médecine naturelle tenait une grande place dans la médecine.

Moyen-Age (476 – 1492)

A Byzance (Istanbul) en Orient, Alexandre de Tralles écrivit LE GRAND TRAITE composé de douze livres aux thèmes variés comme les maladies de la tête, de la bouche, du cœur, les vers intestinaux… Il s‘inspira du TRAITE DE MATIERE MEDICALE de Dioscoride. Au VI siècle il était un des premiers médecins à proposer le vinaigre de colchique pour traiter la goutte (Lile, 1997). En Occident la médecine était pratiquée par les moines qui la voyaient comme un acte de miséricorde plus qu‘une discipline intellectuelle. Au VIIIème siècle, Charlemagne promulgue le Capitulaire de Villis et impose la culture de 94 plantes (Lile, 1997). C‘est le développement des jardins médicinaux dans les monastères. Certains monastères recevaient des manuscrits romains, les scribes les recopiaient : début de la diffusion de la médecine monastique. Au IXème siècle les jardins des simples font leur apparition. Détenant alors le savoir et les plantes médicinales, les moines étaient les garants de la médecine. Les femmes la pratiquaient aussi. La plus célèbre d‘entre elle est l‘abbesse Sainte Hildegarde de Bingen qui fonda une école de sœurs infirmières et de nombreux monastères (Lile, 1997) Au XIème siècle, la médecine sort du domaine religieux avec la fondation de l‘école de Salerne (Italie) abritant un jardin botanique et de la faculté de médecine de Montpellier accueillant les érudits juifs et arabes. Le bassin méditerranéen est alors le pilier de la connaissance médicale. En 1241, 9 l‘édit de Salerne promulgué par Fréderic II, roi de Naples puis empereur d‘Allemagne, sépara définitivement la profession de médecin et celle d‘apothicaire (« boutiquier » en latin) (Guitard, 1968). En 1343, l‘épidémie de peste accéléra la séparation entre médecine et religion. Les monastères ne suffisant plus à accueillir tous les pestiférés, les structures laïques voient le jour. La religion interdit finalement de s‘intéresser à la médecine, vue comme préjudiciable.

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Renaissance (XVème siècle – fin XVIème siècle)

En 1484 sous Charles VII, les officines durent se différencier des épiceries en affichant un mortier, symbole des préparations pharmaceutiques, ou un crocodile sur leur devanture. Selon les sources, le crocodile serait le symbole de la théorie des signatures utilisée par Paracelse, médecin suisse, qui utilisait le crocodilée (larmes de crocodile) pour traiter les affections ophtalmiques (Montoy). D‘autres pensent plutôt à une représentation d‘un des saints patrons des apothicaires : Saint Michel Figure 1 : Représentations de Saint Michel (Devaux, 1981) 10 Saint Michel était parfois représenté avec une balance, instrument de mesure des apothicaires qui l‘ont assimilé à leur profession. Selon la traduction des textes de la Bible de Jérusalem : « Après qu‘une femme eut mis au monde un enfant mâle et qu‘il fut élevé vers Dieu, une bataille éclata dans les cieux. Michel et ses anges vainquirent le dragon des cieux et le jetèrent à Terre. L‘énorme dragon assimilé à l‘Antique Serpent, le Diable ou Satan, que les apothicaires considérèrent alors comme le Mal et la maladie alors que Saint Michel en était le « guérisseur » (Devaux, 1981). Les dragons étant considérés comme autre forme fantastique du crocodile (Poursat, 1976); l‘enseigne du crocodile pouvait représenter la puissance des remèdes (Saint Michel) contre les maladies (Dragon/Crocodile). Ce n‘est qu‘en 1777 que la déclaration royale de Louis XVI créa le Collège de pharmacie définissant le monopole pharmaceutique. L‘apothicaire délivrait plantes, drogues ou préparations à but médicinal alors que « les épiciers continueront à avoir le droit et la faculté de faire le commerce en gros des drogues simples, sans qu‘ils puissent en vendre et en débiter au poids médicinal… » (Extrait de la déclaration royale de 1777) (Fouassier, 1998). En Amérique précolombienne, d‘autres drogues végétales furent découvertes. Le coca, le maté et le cacao furent identifiés comme stimulants. Le datura et la mandragore comme des narcotiques, la valériane et le Péyolt comme sédatifs, et l‘ipéca comme émétique et anti-diarrhéique. En 1492, Christophe Colomb exporta nombre de plantes comme la coca, le quinquina, la salsepareille (contre la Syphilis), le tabac, l‘ipéca ou les citrons grâce auxquels il combattait le scorbut sur ses bateaux. Le quinquina fut ensuite exporté en Espagne sous le nom « d‘écorce du Pérou » ou «poudre de la comtesse ». Ca n‘est qu‘au XVII siècle que Louis XIV fit importer cette « poudre des Jésuites » pour traiter le Paludisme (Dousset, 1985). 

Table des matières

 INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. DEFINITION DE L‘HEPATITE VIRALE
II. LA PHYTOTHERAPIE
II.1. Un peu d‘histoire
II.1.1. Mythologie
II.1.2. Préhistoire
II.1.3. Antiquité (-3000 avant J-C à 476 après J-C)
II.1.4. Moyen-Age (476 – 1492)
II.1.5. Renaissance (XVème siècle – fin XVIème siècle)
II.1.6. Les temps modernes : du XVIIème siècle à nos jours
II.2. Définitions
II.3. Préparations et formes galéniques en phytothérapie
II.3.1. Préparations aqueuses
II.3.2. Préparations alcooliques
II.3.3. Préparations glycérinées
II.3.4. Autres formes galéniques
III. RAPPELS ANATOMIQUES ET FONCTIONNELS DU FOIE
III.1. Anatomie
III.2. Fonctions
IV. SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE ET BIOLOGIQUE
IV.1. Hépatite aigue fulminante
IV.1.1. Etiopathologie
IV.1.2. Signes cliniques
IV.1.2.1. Signes neurologiques
IV.1.2.2. Insuffisance rénale
IV.1.2.3. Troubles de la coagulation
IV.1.2.4. Complications infectieuses
IV.1.2.5. Complications cardiovasculaires
IV.1.2.6. Troubles métaboliques
IV.1.2.7. Diagnostic positif
IV.1.2.8. Traitement
IV.2. Hépatite chronique
V. LES DIFFERENTES HEPATITES VIRALES
V.1. Hépatite A
V.1.1. Répartition géographique
V.1.1.1. Zones à taux élevé d‘infection
V.1.1.2. Zones à taux intermédiaire d‘infection
V.1.1.3. Zones à faible taux d‘infection
V.1.2. Transmission
V.1.3. Symptômes
V.1.4. Quelles sont les personnes à risque?
V.1.5. Traitement
V.1.6. Prévention
V.1.7. Vaccination
V.2. Hépatite B
V.2.1. Répartition géographique
V.2.2. Transmission
V.2.3. Quelles sont les personnes les plus exposées au risque d‘hépatite chronique?
V.2.4. Symptômes
V.2.5. Diagnostic
V.2.6. Traitement
V.2.7. Prévention
V.3. Hépatite C
V.3.1. Répartition géographique
V.3.2. Transmission
V.3.3. Symptômes
V.3.4. Diagnostic
V.3.5. Traitement
V.3.6. Prévention
V.3.6.1. Prévention primaire
V.3.6.2. Prévention secondaire et tertiaire
V.4. Hépatite D
V.4.1. Répartition géographique
V.4.2. Transmission
V.4.3. Symptomes
V.4.4. Diagnostic
V.4.5. Traitement
V.4.6. Prévention
V.5. Hépatite E
V.5.1. Répartition géographique
V.5.2. Transmission
V.5.3. Symptômes
V.5.4. Diagnostic
V.5.5. Traitement
V.5.6. Prévention
V.6. Hépatite G
V.6.1. Histoire naturelle
V.6.2. Transmission
V.7. Hépatites virales non alphatique
V.7.1. Les hépatites à virus Epstein Barr
V.7.2. Les hépatites à Cytomégalovirus (CMV)
V.7.3. Les hépatites à Virus Herpès hominis type 1 ou 2
DEUXIEME PARTIE ENQUETE ETHNOBOTANIQUE
I. PRESENTATION SOMMAIRE DE LA REGION DE DAKAR
I.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
I.2. Population
I.3. Division administrative (Au-Sénégal.com)
II. METHODOLOGIE
II.1. Cadre de l‘étude
II.2. Type de l‘étude
II.3. Population d‘étude
II.4. Echantillonnage
II.5. Instrument de collectes de données
II.6. Difficultés rencontrées
II.6.1. Difficultés Liées aux Conditions de l‘enquête
II.6.2. Difficultés liées au mutisme professionnel
II.6.3. Difficultés Liées aux Dénominations de l‘espèce
II.7. Exploitation des données
III. RESULTATS ET COMENTAIRES
III.1. Considérations générales
III.1.1. Répartition des Acteurs en Fonction du Sexe
III.1.2. Répartition des Acteurs en Fonction de l‘ethnie
III.1.3. Répartition des Acteurs en Fonction de l‘Age
III.1.4. Répartition des Acteurs en Fonction de l‘ancienneté
III.1.5. Répartition des Acteurs Selon le Niveau d‘instruction
III.2. Inventaire des plantes utilisées dans la prise en charge des hépatites virales
III.3. Monographie de quelques plantes des plus citées lors de l‘enquête
III.3.1. Tinospora bakis (A. Rich.) Miers
III.3.2. Gardiena ternifolia Schumach. Thonn
III.3.3. Calotropis procera (Ait.) Ait. F
III.3.4. Cochlospermum tinctorium Perr.ex A. Rich

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