Physiopathologie du VHB

APPORT DE LA QUANTIFICATION DE LA CHARGE VIRALE DANS LA PRISE EN CHARGE DES PORTEURS CHRONIQUES DE L’HEPATITE B.

L’hépatite B est une infection du foie potentiellement mortelle, causée par le virus de l’hépatite B (VHB). Elle représente un problème de santé publique et peut prendre une forme aiguë ou chronique en exposant les malades à un risque de décès par cirrhose ou par cancer hépatique. Le virus se transmet par contact avec le sang ou d’autres fluides corporels issus d’une personne infectée [1]. Cependant, La présence du VHB dans les divers liquides biologiques des patients infectés tels que le sang, le sperme, les sécrétions vaginales, la salive et le lait maternel, reflète les différents modes de transmission de l’infection : – la contamination par voie sexuelle survenant lors de rapports non protégés avec une personne porteuse de l’Antigène HBs. – la contamination horizontale survenant lors d’un contact étroit (lésions cutanées, muqueuses) avec des porteurs chroniques au sein d’une collectivité ou d’un foyer. – la contamination verticale survenant chez les mères porteuses chroniques, majoritairement en période périnatale (accouchement, maternage) et rarement in utero. – la contamination par voie parentérale survenant chez les consommateurs de drogues par voie intraveineuse ou pernasale, lors des dons de sang ou des accidents d’exposition au sang [2]. On estime que deux milliards de personnes dans le monde présentent des preuves sérologiques d’infection passée ou actuelle au VHB et 360 millions présentent une infection chronique et courent le risque de souffrir d’une maladie du foie résultant du VHB [3]. En fonction du taux de portage chronique de l’Antigène de surface de l’hépatite B (AgHBs), On distingue trois situations épidémiologiques :

– les zones de forte endémie où la prévalence de l’AgHBs est supérieure à 8% avec un risque d’infection par le VHB supérieur à 60%. Ces zones représentent 45% de la population mondiale (Afrique subsaharienne, Asie du Sud-est, Chine méridionale, bassin amazonien). Le plus souvent, il s’agit de transmission mère-enfant ou transmission horizontale intrafamiliale. – les zones de moyenne endémie où la prévalence est comprise entre 2 et 7 % avec un risque d’infection compris entre 20 et 60%.Ces zones représentent 43% de la population mondiale (les départements français d’Outre-mer, le Proche-Orient, l’Amérique Centrale et du Sud, l’Asie Centrale, le sous-continent indien, certains pays de l’Europe de l’Est et du Sud. – les zones de faible endémie où la prévalence est inférieure à 2% avec un risque d’infection inférieur à 20%, en particulier en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest et du Nord y compris la France hexagonale et dans le Pacifique; soit 12 % de la population mondiale..

Le VHB est à l’origine de 60 à 80% des cancers primitifs du foie dans le monde. En Afrique, la prévalence est estimée à 65 millions de personnes en 2007, soit 56 à 98% de la population. On estime aujourd’hui à près de 400 millions le nombre de porteurs chroniques du VHB et 1,2 millions de morts / an sont attribuées à ce virus, soit 15 à 25% de la population [5], ce qui fait du virus la 10ème cause de mortalité dans le monde et une des trois premières causes de décès en Afrique [6]. Depuis près de 20 ans, le Sénégal est un des pays qui ont réalisé de nombreuses études pour circonscrire l’endémicité de l’hépatite B. Les premières études menées dans les années 90 faisaient état d’une prévalence de 13,8% de portage de l’AgHBs chez des femmes parturientes [7]. De plus faibles taux de prévalences du portage de l’antigène HBs (10,8%) ont été retrouvés chez des militaires sénégalais [8]. Aujourd’hui, le Sénégal est un exemple des pays d’Afrique de l’Ouest qui sont fortement endémiques, avec une prévalence estimée à 11% de porteurs de l’AgHBs. La morbidité et la mortalité liées aux infections chroniques sont très élevées, 25% des porteurs chroniques évoluant vers la cirrhose et le cancer du foie est le premier cancer de l’homme au Sénégal. Dans ce statut, le Sénégal a mis en place en 1999 un Programme National de Lutte contre l’Hépatite B (PLHB).

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Ses missions ont été élargies aux autres hépatites en 2007. Par la suite, 2 plans nationaux ont été élaborés et mis en œuvre ayant comme objectif la réduction de la morbidité et de la mortalité liées au VHB ainsi qu’une baisse de la prévalence et de l’incidence de cette infection [9]. Le vaccin contre l’hépatite B est la clé de voute de la prévention de la maladie. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande d’administrer ce vaccin à tous les nourrissons, après la naissance, et de préférence dans les premières 24 heures qui suivent. Une série vaccinale complète induit l’apparition d’une concentration d’anticorps chez plus de 95% des nourrissons, des enfants et des jeunes adultes. Cette protection acquise dure au moins 20 ans.

Physiopathologie du VHB.

Après contact avec le VHB, la période d’incubation varie de trois à quatre mois, mais peut aller de 6 semaines à 6 mois. L’infection initiale est souvent asymptomatique. Dans 10 % des cas, elle est symptomatique et se présente rarement sous forme d’hépatite fulminante gravissime (0,1% à 1% des cas). Après cette phase de primo-infection, l’infection évolue vers la guérison de l’hépatite dans 90 % des cas chez l’adulte avec acquisition d’une immunité protectrice. Dans 10 % des cas, elle évolue vers la chronicité.

_ L’infection aigue est souvent transitoire et caractérisée par le portage de l’AgHBs pendant une durée inférieure à 6 mois. Bien que la réplication virale soit intense, dans la plupart des cas, mais la mise en place d’une réponse immunitaire forte et spécifique caractérisée par l’apparition des anticorps neutralisants anti-HBs permet une diminution rapide de la charge virale et une résolution de l’infection. Dans 75% des cas, l’infection aiguë passe inaperçue et n’est associée à aucun signe clinique. Dans certains cas, la jaunisse ou des variations des transaminases sériques (ALAT, ASAT) apparaissent lors de l’infection mais ils ne seront que passagers. _ L’infection chronique est définie par la persistance de l’AgHBs pendant une durée supérieure à 6 mois. Les mécanismes impliqués au portage chronique sont multiples et dépendent de l’âge de primo-infection, du système immunitaire et de la souche virale impliquée. Chez plus de 90% des adultes, l’infection se résout par elle-même tandis qu’un portage chronique s’initie chez un faible pourcentage. Il a été montré chez des chimpanzés adultes que la charge virale au moment de l’infection était déterminante dans l’établissement de l’infection chronique. Dans 1% des cas, des infections fulminantes sont caractérisées par une forte atteinte hépatique pouvant mener à la mort : c’est probablement une dérégulation intense de la réponse immunitaire cellulaire qui conduit à une destruction massive des cellules du foie.

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