La neuropathie diabétique est l’une des complications les plus courantes du diabète, qui touche près de la moitié des diabétiques [8,9], et elle est le plus souvent asymptomatique. La neuropathie diabétique englobe plusieurs syndromes, dont la polyneuropathie distale sensitivomotrice « longueur dépendante » (PCSM) représente la forme la plus fréquente, et la principale cause des ulcérations des pieds [8,10,11].
La présentation clinique principale étant une perte de la sensibilité que le patient n’en est pas conscient ou la décrit comme un engourdissement ou d’impression de pieds morts. Pourtant, certains diabétiques éprouvent des sensations sensitives désagréables à type de : fourmillements, brûlures, élancements, décharges électriques…etc, avec un large éventail de sévérité symptomatique allant d’un simple fourmillement au niveau d’un ou de deux orteils à une douleur neuropathique sévère réfractaire au traitement [11].
La douleur neuropathique au cours du diabète ou NDD, est une complication qui concerne les petites fibres, elle peut donc s’accompagner d’un test au monofilament normal et d’un électromyogramme normal. Ces deux examens ne permettent donc pas d’affirmer ni d’infirmer le diagnostic de neuropathie douloureuse [6].
Physiopathologie de la douleur neuropathique au cours du
diabète
Physiopathologie de la douleur neuropathique :
Depuis 1994, la douleur neuropathique est définie par l’association internationale pour l’étude de la douleur (International Association for the Study of Pain, IASP) comme une « douleur initiée ou causée par une lésion primitive ou un dysfonctionnement du système nerveux » [23]. Il a été plus récemment proposé de définir la douleur neuropathique comme « une douleur associée à une lésion ou une maladie affectant le système somatosensoriel » .
L’origine de la douleur neuropathique dans la NDD n’est pas complètement élucidée. L’hyperglycémie semble y jouer un rôle central vu qu’elle représente l’anomalie métabolique clé du diabète [7] .
Tout d’abord, la douleur « naît » au niveau des récepteurs plus au moins spécifiques, situés au niveau des terminaisons libres des petites fibres A-delta et surtout C . Ces terminaisons se situent au niveau de l’épiderme ou de structures profondes (notamment viscérales) et les récepteurs sont principalement de la famille des TRP, notamment TRPV ou TPRA [25-27]. Cette famille de récepteurs n’est pas spécifique à la transduction d’informations nociceptives et a pour intérêt physiologique majeur de comprendre un canal calcique. L’augmentation d’activité de ces récepteurs a donc pour résultante d’augmenter le flux calcique intra-axonal. Ces récepteurs sont sensibles au chaud (notamment, les TRPV1, TRPV3, et TRPV4), au froid (notamment les TRPA1), ou à différentes substances chimiques ou des variations de pH (notamment, les TRPV1 et TRPA1). L’activité de ces récepteurs peut être modifiée selon les conditions environnementales (notamment inflammatoires) en relation avec des changements conformationnels par phosphorylation, secondaires à l’action des molécules comme le NGF, la bradykinine, certaines prostaglandines ou autres cytokines. L’interaction entre différents récepteurs (comme le TRPV1 et le TRPA1) peut également aboutir à une augmentation globale d’activité et donc d’influx calcique intra-axonal [28].
Ensuite, le message douloureux généré au niveau des nocicepteurs situés à la terminaison axonale va pouvoir être propagé le long de l’axone vers le corps cellulaire situé dans les ganglions spinaux, grâce à la production de potentiels d’action. Ces potentiels d’action résultent d’un influx d’ions sodium à travers l’ouverture de canaux sodiques dépendant du potentiel. Ces canaux sodiques sont de la famille des Nav, les canaux de type Nav1.6 A 1.9 étant les types principaux exprimés au niveau des petites fibres du système nerveux périphérique .
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