Physiopathologie de la cardiopathie sénescente

Physiopathologie de la cardiopathie sénescente

Les projections statistiques anticipent un doublement de la population âgée de plus de 65 ans aux USA entre 2000 et 2030,59 reflet du vieillissement important de la population.60 Le vieillissement se définit par un processus continu de changements structurels, biologiques et biochimiques dont les conséquences restent longtemps infra-cliniques et sont souvent aspécifiques de la sénescence. Plusieurs éléments rendent difficile l’examen de la sénescence dont la durée des études longues par nature et donc coûteuses, la variabilité interindividuelle, les mécanismes complexes et multifactoriels mis en jeu et la difficulté d’établir un seuil dichotomique.

Le seuil de sénescence retenu dans les études est variables, 65ans62 selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé mais plus volontiers 75ans dans les nouvelles études menées dans les pays développés selon la définition gériatrique actuelle de la sénescence. Les patients âgés sont globalement 4 fois plus exposés à la chirurgie et aux hospitalisations que les patients jeunes et ils sont plus fréquemment sujets aux complications en particulier sur le plan cardiovasculaire. Indépendamment de toute comorbidité, le cœur du sujet âgé présente des modifications importantes au niveau cellulaire et tissulaire qui altèrent sa fonction et se révèlent cruciales lors d’une situation de stress.

Le cardiomyocyte dans le cœur sénescent

Des changements complexes sont observés dans la morphologie, la structure et le fonctionnement des cellules cardiaques sénescentes et en particulier des cardiomyocytes. La sénescence cellulaire est définie par l’arrêt du cycle de croissance et de multiplication cellulaire et le maintien en stade G0, la cellule poursuivant une activité métabolique.63 Le Physiopathologie de la cardiopathie sénescente 40 tissu cardiaque comporte ainsi des cellules capables de division cellulaire, ou cellules progénitrices, et des cellules en voie de sénescence. Le renouvellement cellulaire cardiaque et le fonctionnement des progéniteurs cardiaques sont particulièrement contrôlés par la voie de l’Insulin Growth Factor 1 (IGF-1). 22 Une surexpression cardiaque de l’IGF-1 améliore les performances du cœur sénescent et corrige partiellement l’hypertrophie et la dilatation des cavités cardiaques.

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Altérations génétiques au cours de de la sénescence

A chaque multiplication cellulaire, des altérations génétiques se produisent sous forme de dégradation de l’ADN ou de raccourcissement des extrémités des chromosomes aussi appelées télomères.59 Les télomères sont constitués de séquences répétées d’ADN qui forment des complexes avec des protéines à l’extrémité des chromosomes. Leur but est de maintenir la stabilité du génome chromosomique et de contrôler les étapes du cycle cellulaire. La longueur initiale des télomères est héréditaire et elle diminue à chaque cycle de division cellulaire, aboutissant à une longueur critique qui caractérise la sénescence de la cellule.

Les télomères constitueraient une sorte d’horloge biologique interne, en partie déterminée héréditairement,64 l’inflammation et un stress oxydatif accru étant deux mécanismes importants d’accélération de la réduction de longueur des télomères. Le raccourcissement progressif des télomères à chaque division cellulaire aboutit à des cellules progénitrices cardiaques qui deviennent de plus en plus rapidement sénescentes.64 L’accumulation de ces défauts contribue au vieillissement de la cellule et au phénotype de sénescence.

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