Physiopathologie artérielle
Rappel de physiologie cardiaque
Anatomie cardiaque Le cœur, ou myocarde, est le seul muscle creux de l’organisme. Il mesure douze à treize centimètres pour un poids approximatif de trois cents grammes. Il comporte deux oreillettes et deux ventricules, séparés par des valves cardiaques, qui permettent d’assurer l’irrigation sanguine de l’ensemble des autres organes mais également du cœur lui-même par le biais des artères coronaires. La figure 1 schématise les différents secteurs cardiaques avec les flux sanguins associés. Figure 1 : Schéma du myocarde (3) L’aorte ascendante, issue du ventricule gauche, donne naissance à l’artère coronaire droite et au tronc commun qui irriguent respectivement les oreillettes et ventricules droits et gauches du cœur. Physiopathologie artérielle 4 Le tronc commun se divise en deux branches : l’artère InterVentriculaire Antérieure (IVA) et l’artère circonflexe.
Ces artères se divisent à nouveau afin de former un véritable réseau qui permet l’irrigation de l’ensemble du myocarde comme montré sur la figure 2. Figure 2 : Schéma des artères coronaires (4) 5 2) Structure et fonction artérielle Comme indiqué sur la figure 3, une artère est constituée de trois feuillets concentriques : l’intima, la média et l’adventice. Figure 3 : Structure de l’artère (5) Le système vasculaire a pour fonction première l’irrigation de l’ensemble des organes, permettant ainsi l’homéostasie grâce à l’apport de gaz, nutriments et métabolites. Il constitue une véritable surface d’échange pour les organes. Les différents feuillets des artères possèdent également des fonctions qui leur sont propres : Intima
L’intima est constituée d’une couche de cellules endothéliales pavimenteuses en contact avec le sang, reposant sur une lame basale et sur une couche de tissu conjonctif. L’endothélium permet tout d’abord la filtration des éléments nutritifs qui pénètrent dans le milieu intérieur. D’autre part, un équilibre se crée pour réguler le phénomène de la coagulation : les cellules endothéliales permettent d’inhiber la coagulation, alors que la lame basale la favorise. Ainsi, la coagulation est inhibée au sein du vaisseau sanguin alors que la moindre brèche de l’épithélium est immédiatement contrôlée par une coagulation locale par la lame basale. L’endothélium établit ainsi une balance entre les facteurs pro-coagulants et les facteurs anti coagulants.
L’endothélium est réceptif aux hormones qui influent sur la vasomotricité : les cellules épithéliales peuvent sécréter des molécules engendrant la vasoconstriction (endothéline 1, thromboxane A2) ou la vasodilatation (monoxyde d’azote (NO), prostacycline) des vaisseaux. Les cellules endothéliales expriment également différents types de récepteurs (sélectines, molécules d’adhésion) permettant la diapédèse lors de l’inflammation (6) (7). Dans certains organes, comme le cerveau, l’endothélium est légèrement modifié avec des jonctions plus serrées qui participent à l’étanchéité de la barrière hémato encéphalique. Media
La média est composée de cellules musculaires lisses ainsi que de composants extracellulaires comme le collagène, l’élastine, le protéoglycane et les fibres élastiques. La structure exacte des artères varie selon le diamètre de l’artère considérée. L’ensemble de ce feuillet musculo élastique est délimité par une limitante élastique interne et une limitante élastique externe séparant ainsi la média de l’intima et l’adventice. Il existe majoritairement trois types de fibres dans la média : les fibres musculaires, les fibres élastiques et les fibres de collagène. Les cellules musculaires lisses peuvent induire une contraction des fibres musculaires afin de provoquer une vasoconstriction en cas d’afflux sanguin réduit afin de maintenir une pression sanguine adaptée.
La présence de fibres élastiques confère aux artères la capacité de vasodilatation nécessaire pour canaliser un afflux sanguin important entrainant une pression sanguine excessive. Enfin, les fibres de collagène permettent à l’artère de s’opposer aux augmentations importantes de volume. Adventice L’adventice est le feuillet externe de l’artère qui enveloppe la média. Elle est composée de fibres élastiques et de tissu conjonctif ainsi que des vaisseaux irriguant la paroi artérielle et les terminaisons nerveuses du système nerveux autonome sympathique et parasympathique. L’adventice est la partie la plus externe du vaisseau, elle comporte les terminaisons nerveuses qui seront à l’origine de la vasomotricité. Les artères les plus importantes sont irriguées par des vasa vasorum qui sont des micro vaisseaux permettant d’alimenter les cellules de la paroi. Son tissu conjonctif fibrocellulaire mince et résistant joue le rôle mécanique de soutien de la paroi.