PETROGRAPHIE DES ROCHES PLUTONIQUES BASIQUES ET ULTRABASIQUES
Les roches plutoniques basiques
L’étude pétrographique porte sur douze lames minces confectionnées au groupe laboratoire de la DMG de l’IST. Quatre faciès pétrographiques ont été identifiés sur les principaux échantillons : – les gabbros mélanocrates à pyroxènes – les gabbros mélanocrates à grands cristaux d’amphibole – les gabbros mésocrates – les ultrabasites Le terme moyen de chaque faciès a été choisi parmi les échantillons les plus représentatifs ayant des paragenèses primaires les mieux préservées.
Pétrographie des gabbros mélanocrates à pyroxènes
Le terme moyen des gabbros mélanocrates à pyroxènes est représenté par l’échantillon D903 prélevé à 15.9km de la piste de Diakhali vers Bérola. Il apparaît aussi entre Diakhali et Kéniékéniébandi (D904D), entre Bérola et Marougou (D9024Bo), à l’Est de Niamaya ( D908B2), à l’Est de Kobokhoto (D9011B2)et à Ségoto (D9036B).C’est un gabbro à grain moyen. Il passe à un faciès fin au Nord (D903G) qui contient des enclaves ovalaires digérés par ce gabbro ; et à un faciès à grain plus grossier (D903G2). L’encaissant est une roche vert clair à feldspaths et amphibole et serait une diorite structurée et diaclasée.
La composition minéralogique est représentée par du plagioclase, de l’amphibole, du clinopyroxène, de la calcite, de l’épidote, de la chlorite et des minéraux opaques. -Lames D903 et D9036B : (G :2.5 x 0.05) : Elles contiennent plus de plagioclases que les gabbros mélanocrates à grands cristaux d’amphibole (presque 50% du volume de la lame).Ces plagioclases sont épidotisés et calcitisés, ce qui atteste leur caractère basique. Des plagioclases à macles polysynthétiques, et très souvent en saussuritisation sont observables. Les plagioclases se présentent sous deux générations : – les plagioclases en grandes sections hexagonales et automorphes de 0,4 x 2,5mm de dimension moyenne, plus ou moins masqués par les produits d’altération ; – la deuxième génération de plagioclases, de petite taille (1 x 0,4mm) beaucoup plus altérés avec l’apparition de l’épidote. Les plagioclases occupent généralement les espaces laissés libres par les minéraux ferromagnésiens.
Les clinopyroxènes sont en voie d’ouralitisation ; ils peuvent persister sous la forme de fantômes entourés par des recristallisations d’amphibole. Deux générations d’amphibole sont présentes : – la horneblende de première génération, automorphe et en mégacristaux de taille moyenne 1×1,8mm. – la horneblende de deuxième génération, automorphe recristallise sur la horneblende de première génération. Très peu de chlorite se forme au dépens des minéraux ferromagnésiens.
Les minéraux opaques, de taille variable et automorphes occupent préférentiellement les plans de clivages des minéraux ferromagnésiens. Les plagioclases sont en inclusion dans la horneblende, ce qui induit l’ordre de cristallisation suivant : plagioclases, clinopyroxènes. La paragenèse secondaire est à horneblende ± calcite ± épidote ± chlorite ± minéraux opaques. Les lames D904D et D9024Bo présentent des paragenèses métamorphiques à horneblende ±calcite ± épidote ± chlorite, Cependant quelques reliques de clinopyroxènes existent dans ces lames. Les plagioclases sont en saussuritisation et en damouritisation.
Petrographie des gabbros mélanocrates à grands cristaux d’amphibole
Le terme moyen des gabbros mélanocrates à grands cristaux d’amphibole est représenté par l’échantillon D906D3, prélevé à 5km à l’Ouest de Diakhali sur la route de Dendifa , qui apparaît aussi à 15,9km de Diakhali sur la piste vers Bérola (échantillon D903G2), entre Diakhali et Diégou (D9010A51) et à Kobokhoto (D9017A). La composition minéralogique comprend de l’amphibole, du plagioclase, du clinopyroxène, de la calcite, de l’épidote, de la chlorite et des minéraux opaques. La lame D906D3 : (G : 2,5 x 0.05) : renferme essentiellement deux générations d’amphibole : – la horneblende de première génération, de grande taille (1 x1,5mm) et automorphe formant des agrégats de plusieurs millimètres de plus grand axe. – la horneblende de deuxième génération recristallise au dépens de la précédente.
Le clinopyroxène, automorphe et assez abondant avec des clivages très nets, se transforme en amphibole de première génération. Peu de plagioclases existent dans cette lame (moins de 20%). Ils se présentent en petites baguettes en inclusion dans la horneblende. Les sections de plagioclases sont calcitisés en petits grains disposés entre les cristaux de ferromagnésiens. De l’épidote apparaît également soit dans les amphiboles, soit dans les plagioclases. De la chlorite apparaît sur les plans de clivages de la horneblende et des clinopyroxènes. Elle occupe également l’espace laissé libre entre les différents minéraux ferromagnésiens. Les minéraux opaques, de petite taille et automorphes sont localisés sur les plans de clivage de la horneblende et des clinopyroxènes.
L’ordre de cristallisation est le suivant : plagioclases, clinopyroxènes. La paragenèse secondaire est à horneblende ± calcite ± chlorite ± épidote ± minéraux opaques. La lame D903G2 présente une paragenèse métamorphique avec l’apparition de la horneblende de première génération. Les lames D9017A et D90A51 sont altérées avec une paragenèse secondaire à horneblende ± calcite ± chlorite ± épidote ± minéraux opaques. Les minéraux opaques sont de grande taille et dispersés dans la lame