La classification du type morphologique de pied constitue à l ‘heure actuelle un élément fondamental à la plupati des démarches entourant l’évaluation du membre inférieur d’un individu. En effet, il existe plusieurs applications reliées à la détermination du type morphologique et ce, que ce soit à des fins de recherche ou d’évaluation clinique.
Pertinence clinique. Il a été largement démontré dans la littérature scientifique que certains types morphologiques de pieds sont associés à la présence de pathologies (Powers, Maffucci et Hampton, 1995; Ledoux, Shofer, Ahroni, Smith, Sangeorzan et Boyko, 2003 ; Ledoux, Shofer, Smith, Sullivan, Hayes, AssaI et Reiber, 2005 ; Reilly, 2006; Reilly, Barker, Shamley, Newman, Oskrochi et Sandall, 2009; Levinger, Menz, Fotoohabadi, Feller, Bartlett et Bergman, 2010), de blessures (Loudon, Jenkins et Loudon, 1996; Korpelainen, Orava, Karpakka, Siira et Hulkko, 2001 ; Williams, McClay et Hamill, 2001 ; Yates et White, 2004; Burns, Keenan et Redmond, 2005 ; Levy, Mizel, Wilson, Fox, McHale, Taylor et Temple, 2006; Barnes, Wheat et Milner, 2008;Kosashvili, Fridman, Backstein, Safrr et Bar Ziv, 2008; Neal, Griffiths, Dowling, Murley, Munteanu, Franettovich Smith, Collins et Barton, 2014) de même que de problèmes d’équilibre et de stabilité posturale (Cobb, Tis, Johnson et Higbie, 2004; Cote, Brunet, Gansneder et Shultz, 2005; Tsai, Yu, Mercer et Gross, 2006; Cobb, BazettJones, Joshi, Earl-Boehm et James, 2014). Sur la base de ce rationnel, il a été suggéré d’utiliser le type morphologique de pied afin de guider les interventions réalisées dans une optique de prévention (de pathologies, de blessures ou autres) de sorte à ce que celles-ci soient mieux adaptées (Cain, Nicholson, Adams et Burns, 2007; Menz, Dufour, Riskowski, Hillstrom et Hannan, 2013). De plus, le type morphologique peut potentiellement être utile dans la planification des traitements (Burns, Crosbie, Ouvrier et Hunt, 2006) et dans la quantification de l’évolution inter sessions ou de la réponse au traitement (Radford, Landorf, Buchbinder et Cook, 2006).
Dû à son interrelation avec certaines déformations du pied (Ledoux et coll., 2005), la détermination du type morphologique de pied représente l’un des premiers échelons du diagnostic différentiel pour de nombreux professionnels de la santé dans le domaine de la podiatrie. L’ évaluation du type morphologique de pied représente pour certains un élément clé de l’ évaluation biomécanique podiatrique, en contribuant à la compréhension de l’ étiologie des pathologies ainsi que des déformations associées (Jarvis, Nester, Jones, Williams et Bowden, 2012). Cette information peut également jouer un rôle complémentaire dans la prescription d’orthèses plantaires (Reiley, 1995).
Pertinence en recherche. Puisque chaque type morphologique détient des caractéristiques qui lui sont propre, tant au niveau de sa structure (Ledoux, Rohr, Ching et Sangeorzan, 2006) que de sa fonction (Powell, Williams et Butler, 2013), il peut alors devenir important pour les chercheurs de subdiviser leurs échantillons à l’étude selon la morphologie spécifique. Ceci pourra être effectué dans le but de permettre des analyses dissociatives et donc plus persOlmalisées du pied de façon tributaire aux objectifs de recherche. En ce sens, Hillstrom et collaborateurs (2013) ont proposé d’utiliser le type de pied comme covariable dans l’analyse de dOlmées portant sur la fonction du membre inférieur. Certains contextes d’études en laboratoire peuvent également exiger la présence d’un type morphologique spécifique où celui-ci sera alors considéré comme un critère d’inclusion ou d’exclusion lors du recrutement de participants (MurIey, Menz et Landorf, 2009) .
Dans le domaine de l’ergonomie et de l’ ingénierie, des mesures anthropométriques du pied sont utilisées à des fins de caractérisation de la forme du pied pour la conception de chaussures adaptées (Nacher, 2006). Des études s’intéressant aux caractéristiques anthropométriques reliées à la sélection d’une chaussure ont démontré que la perception du confort dans une chaussure adaptée est fonction de la forme du pied (Hawes, Nachbauer, Sovak et Nigg, 1992) et de l’ alignement des structures osseuses (Miller, Nigg, Liu, Stefanyshyn et Nurse, 2000). Ainsi, dans le cadre de projets de recherche issus de ces domaines d’études, ces résultats soulèvent la pertinence de combiner les sources d’information renseignant à la fois sur la forme du pied (morphologie externe superficielle) et sur la relation entre les différentes structures du pied (morphologie et interaction des structures internes) .
Finalement, les recherches épidémiologiques peuvent également bénéficier de la diffusion des types morphologiques constituant l’échantillon d’une étude (Meeuwisse, 1994). En effet, rapporter cette caractéristique de l’individu permet l’apport d’informations supplémentaires dans le modèle explicatif de l’étiologie du problème de santé en question (Fletcher, Fletcher et Fletcher, 2012) .
1. INTRODUCTION |