Pertes d’informations et la traçabilité dans l’industrie du bois

Pertes d’informations et la traçabilité dans l’industrie du bois

Maintenant que la chaîne logistique de l’industrie du bois est modélisée avec les informations utiles qui en sont extraites, il est possible de comprendre comment elles sont perdues, à quels instants et quelles sont les solutions déjà mises en œuvre pour les conserver. Dans cette partie, nous étudions donc les pertes d’informations et leur nature. Ensuite, les solutions d’identification sont étudiées afin de comprendre quelles en sont les limites. Afin d’appuyer cette étude, les enjeux existants relatifs à la conservation de l’information sont finalement étudiés.

Pertes d’informations et certifications de provenance.

Le projet « the Indisputable key » (www.indisputablekey.com) est un projet européen qui a cherché à améliorer la traçabilité dans la chaîne logistique du bois. La figure 11 issue de [Ginet & Golja, 2007] montre l’accumulation des informations avec et sans stratégie de traçabilité des produits. Cette figure montre pour chaque étape du processus qu’une grande partie des informations est collectée, mais qu’elle est immédiatement perdue à la sortie des étapes si aucune stratégie de traçabilité n’est mise en place.

Figure 11 : Informations cumulables pour un produit dans l’industrie du bois avec et sans traçabilité Nature des informations Si nous faisons le parallèle entre la figure 11 et le schéma de l’annexe A, nous constatons que les pertes d’informations se situent au niveau des stocks (transports et stockages des grumes, stockages des billons, stockages des produits semi-finis). Les stocks sont des « fossés » pour le passage de l’information. Lorsqu’un produit entre en stock, il est Pertes d’informations et la traçabilité dans l’industrie du bois de caractéristiques similaires.

Si le produit n’est pas identifiable de manière individuelle, les informations spécifiques à ce produit seront dès lors perdues [Vollman, 1997]. L’étude de la courbe d’accumulation des informations dans la figure 11 obtenue en considérant une traçabilité totale, montre que l’étape de la forêt génère la majorité des informations (environ 60%).

Ces informations sont relatives à l’origine de l’arbre (parcelle, exposition, événements subits,…) et, la perte de ce type d’informations est irréversible. Les cas d’application montrent malheureusement que ces informations sont rapidement perdues car le transport et le mélange des grumes en entrée des scieries, créent ce « fossé » et bloquent le passage de l’information. Au fur et à mesure du processus les informations se font de plus en plus rares comme l’illustre la courbe dans la figure 11 qui tend vers une valeur limite.

Les données accumulées peuvent toutefois évoluer, bien que la courbe ne le fasse pas expressément ressortir. Cependant, ces informations étant d’ordre biométrique, cette perte n’est pas irréversible (des mesures peuvent être réalisées à tout instant). L’éclatement de la nomenclature impacte considérablement la perte des informations dans l’industrie du bois, et en particulier les informations originelles. En effet, une grume est débitée en un certain nombre de produits dont il est nécessaire de capitaliser les informations biométriques ou originelle.

Les informations relatives à l’origine de la grume doivent être transférées et liées au produit fini d’une manière ou d’une autre. Pour ce faire il est nécessaire de connaître l’éventuel lien de parenté entre les produits générés (et donc leur identité respective) au moment du transfert de l’information, ce qui n’est pas simple sans système de traçabilité. Une grume existe physiquement tant qu’elle n’est pas complètement sciée mais n’est plus identifiable après le premier trait de scie (du fait du manque d’information).

A l’inverse, un produit existe physiquement dès le premier trait de scie mais n’est identifiable qu’à partir du moment où il est complétement usiné. Cette vision est représentée dans la figure 12 sous les noms d’existence et identification physique. L’identification simultanée n’est donc pas possible et le lien de parenté est « perdu ». Si l’on veut connaître l’identité des deux en même temps, soit il est nécessaire de conserver l’identité de la grume après le sciage (figure 12, identification pour le transfert des informations), soit il faut connaitre celle du produit avant sciage (figure 12, identification optimale). Cette deuxième solution est bien plus avantageuse car le lien est établi avant la disparition physique de la grume et peut donc être réalisé de manière sûre. 

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