Perspectives de durabilité avec la mise en œuvre des dispositifs PSE dans un contexte de pauvreté

Perspectives de durabilité avec la mise en œuvre des dispositifs PSE dans un contexte de pauvreté

Au regard des résultats qu’on a trouvé, on peut mettre en exergue les capacités des dispositifs de paiements à conjuguer efforts de provision de SE et impacts positifs sur la pauvreté des fournisseurs de SE pauvres. Ces capacités seront cependant limitées au regard des champs d’analyses choisis ainsi que l’angle d’approche basé sur l’application d’outil d’évaluation économique de l’environnement.

Ce qu’un dispositif

PSE peut achever au-delà de la provision des SE La durabilité implique la réalisation de trois étapes : (1) la préservation du stock de capital naturel, (2) le maintien des fonctionnalités des écosystèmes à fournir des flux de SE (Gowdy, 2000), et (3) le financement de la réduction de la pauvreté en recourant aux rentes de rareté de ces fonctionnalités et services (Daly, 2007). Au regard des analyses qu’on a effectué, on peut avancer que des dispositifs PSE conçus de manière à s’adapter au contexte de pauvreté locale affectant principalement les fournisseurs potentiels de SE puissent contribuer à cette impérative de durabilité. L’approche la mieux adaptée pour concevoir un dispositif PSE dans un contexte de pauvreté, telle que nos recherches l’ont montré est celle du ‘win-settle’ (Barret et al., 2011). Cette approche se distingue par rapport aux idées pionnières qui conçoivent les dispositifs PSE comme étant uniquement un instrument dont l’unique but est de sécuriser les SE (Kinzig et al., 2011 ; TEEB, 2010 ; Wunder, 2005). En outre, l’approche ‘win-win’ des dispositifs PSE en termes d’impacts sur la pauvreté (Pagiola, 2005) est limitée au regard de la dynamique de la dégradation de l’environnement associée au contexte de pauvreté dans laquelle la majorité des fournisseurs potentiels de SE, y compris ceux du plateau Mahafaly, se trouvent. A cet effet, la participation des fournisseurs potentiels pauvres dès le commencement du processus de conception (du côté de l’offre) est impérative tout comme la nécessité d’accompagner ce processus par des investissements en actifs. Si une telle approche pourrait dans un premier temps accroître les coûts d’implémentation du dispositif, il n’est pas exclu que des citoyens qui consentent à payer pour la provision du SE consentiront aussi à payer davantage si des informations sur le contexte local, ainsi que sur la manière dont les fonds seront utilisés leur soient fournies. C’est notamment le cas qu’on a pu observer dans ce travail où les projets PSE qui favorisent davantage les familles pauvres recevraient le plus de support. Ainsi, pour le cas 124 Conclusion du plateau Mahafaly, il serait plus approprié d’inclure des objectifs de distribution, et de fournir des informations relatives aux impacts distributifs des paiements. Par ailleurs, le travail a permis d’affirmer que dans certaines circonstances, notamment d’extrême pauvreté, de fragilité des populations locales face aux risques divers, ainsi que de l’écosystème local, les dispositifs PSE peuvent constituer une alternative moins coûteuse quand les paiements peuvent agir en tant que filet de sécurité pour les fournisseurs potentiels de SE. Cet aspect pourrait aussi avoir l’avantage d’accroître l’acceptabilité du dispositif. Finalement, un dernier aspect qui ressort de nos analyses concerne les contributions qu’un dispositif PSE pourrait apporter en termes de résilience des communautés locales, fournisseurs de SE, dans un contexte de pauvreté. Il faut rappeler que la notion de résilience renvoie à l’idée de résistance face à une certaine magnitude de perturbation qu’un système peut absorber avant que les variables et les processus qui définissent ses structures ne le changent irrémédiablement (Holling, 1973 ; Gunderson, 2003). Dans une perspective de durabilité, un mode de gestion qui ‘construit la résilience’ peut soutenir les systèmes sociaux et écologiques face aux surprises (i.e. chocs environnementaux), aux imprévisibilités, ainsi qu’aux complexités (Folke et al., 2002). Cela est d’autant plus évident quand on sait que la résilience sociale et la résilience écologique sont intimement reliées par une dépendance sociale sur les ressources environnementales, et que dans certains cas évoqués dans les chapitres précédents : 1) il existe des stratégies d’adaptation qui nuisent aux ressources environnementale, et qu’ 2) un changement trop brutal du système environnemental fragiliserait à son tour et de manière inévitable, le système social. A cet effet, il est avéré que la dépendance directe des communautés locales sur les ressources environnementales influence leur résilience ainsi que leur capacité à faire face aux chocs, particulièrement en termes de sécurité alimentaire et de chocs environnementaux (Adger, 2000). Un système PSE tel qu’on l’a envisagé offre des possibilités de construire une résilience socio-écologique dans la mesure où (1) il permettrait de reconstruire les institutions locales auparavant érodées (i.e. participation et délibérations), (2) de favoriser une gestion adaptative des ressources environnementales générant les SE dans la mesure où les paiements fourniraient les signaux appropriés pour maintenir les comportements qui préservent les SE, face aux aléas (Adger, 2000 ; Folke et al., 2002 ; Gunderson, 2003). Ces résultats nous ont permis d’identifier quelques conditions d’appropriation d’un dispositif PSE dans un contexte de pauvreté et spécifiquement dans un cas similaire au plateau Mahafaly. Tout d’abord en ce qui concerne la demande de SE, que les acheteurs de SE potentiels soient informés des impacts distributifs des paiements ou plus précisément, de l’allocation des 125 Conclusion paiements. Par la suite pour ce qui concerne l’offre de SE, il apparait important que la date de paiement des fournisseurs de SE soit adaptée à leurs besoins spécifiques, notamment quand on considère les périodes de soudure vécues par ces derniers ainsi que leurs stratégies d’adaptation qui sont souvent nocives à l’environnement. En somme, impacter positivement sur la pauvreté tout en sécurisant les SE est donc faisable, ce qui offre de réelles perspectives pour une durabilité locale, tant que le contexte de pauvreté locale est minutieusement considéré par les promoteurs de ces dispositifs. Nos études ont pu effectivement révéler les potentialités des dispositifs PSE sous l’angle de la conception. Si nous nous sommes posé la problématique de savoir dans quelles perspectives les dispositifs PSE pourraient sécuriser efficacement les SE dans un contexte de pauvreté qui touche principalement les fournisseurs potentiels de SE, particulièrement les populations locales du plateau Mahafaly dans le sud-ouest de Madagascar, les analyses qu’on a effectuées ont révélé que les systèmes PSE peuvent concilier conservation de l’environnement et réduction de la pauvreté d’une part dans la mesure où ceux qui paieraient pour ces SE consentent à payer davantage pour avoir des impacts significatifs sur la réduction de la pauvreté qui affecte les fournisseurs de SE sans pour autant négliger les aspects liés à la conservation, tant qu’ils demeurent informés sur les impacts distributifs des paiements sur les fournisseurs de SE. Et que d’autre part, les fournisseurs potentiels expriment des préférences à recevoir des paiements à la date qui leur conviennent le mieux même si le niveau de ces paiements est moindre. Cela se précise surtout sur le fait que les paiements peuvent aider les plus pauvres pendant les périodes de soudure, et dans une certaine mesure, réduire les pressions sur les ressources environnementales. 

Limites et perspectives

Dans ce travail, on est initialement parti de l’idée que les impacts des dispositifs PSE en termes de conservation et de réduction de la pauvreté dépendent en grande partie de la façon dont leurs promoteurs les ont conçus. Notre recherche a permis d’ouvrir la voie sur les débats autour de l’inclusion d’objectifs socio-économiques tels que la réduction de la pauvreté, mais seulement pour le cas spécifique où les acheteurs potentiels seraient des citoyens venant aussi bien de pays développés que de pays en voie de développement. Comme on le sait, pour les pays en voie de développement comme Madagascar, le financement des activités de conservation reste un challenge majeur, et le recours à des instruments marchands comme les PSE commencent peu à peu à s’imposer. C’est le cas notamment des projets REDD+ mais dont les impacts aussi bien 126 Conclusion en termes de conservation que de développement local demeurent encore mitigés. Une possibilité de piste de recherche pourrait être orientée sur les analyses des améliorations que pourraient apportées une association de financements provenant de contributions volontaires de citoyens à ceux provenant des mécanismes REDD+ pour assurer à la fois une provision sécurisée des SE tout en bénéficiant les fournisseurs de SE, cela en maintenant les conditions que des informations sur l’allocation des paiements soient disponibles pour les contributeurs. Par ailleurs si notre étude a bien montré l’existence de possibilités de gains en coût-efficacité en payant les fournisseurs potentiels de SE au temps qui serait plus convenable pour eux, elle n’a pas pu quantifier ces gains ni associée ceux-ci à des performances en termes de SE sécurisés. Pour Madagascar, on a pu cependant relever que dans certaines régions notamment à l’Est et au sud-ouest, les stratégies de subsistance des ménages peuvent être nocives à l’environnement quand celles-ci sont adoptées de manière à faire face à des risques ou chocs environnementaux. Réaliser des dispositifs PSE pilotes où les paiements seront fournis de manière flexible au cours de l’année en tenant compte de ces stratégies d’adaptation, tout en incluant la dimension de la résilience dans les analyses des systèmes PSE actuels peut accroître nos compréhensions sur la meilleure façon de concevoir des dispositifs coûts-efficients.Dès la notification des travaux par le SE PST, un journal de chantier est établi au sein de l’Entreprise titulaire des travaux. Le BE de contrôle, qui est le représentant permanent du SE PST sur le terrain, établit un rapport mensuel dans lequel est reporté l’inventaire quotidien des actions entreprises et des améliorations constatées ainsi que l’état des avancements des réalisations techniques et environnementales. Les trois (03) premiers rapports mensuels mentionnent en général les installations de chantier et l’ouverture des carrières. Les annexes du rapport mensuel doit comporter les PV de réunion de chantier, les PV de tir à l’explosif s’il y a lieu, et les copies des autorisations d’exploitation des zones d’emprunts et les terrains privés. En cas de litige, l’objet, le déroulement et le dénouement des problèmes doivent être mentionnés dans les rapports mensuels L’analyse des éléments dans les documents consultés a permis d’élaborer des outils de vérification et d’évaluation de la méthode d’intégration de la dimension environnementale dans les travaux de réhabilitation des pistes rurales. La phase de pré-audit nous a aidé à mieux situer les objectifs de cette étude.

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