Pêche migrante des pirogues glacières basées à Ziguinchor et évoluant en Guinée Bissau

Pêche migrante des pirogues glacières basées à Ziguinchor et évoluant en Guinée Bissau

MIGRATION DES PECHEURS DANS LA SOUS REGION

La pêche artisanale, dite aussi « piroguière », a connu et continue de connaître en Afrique de l’Ouest une vigueur économique remarquable (Chauveau, 2000). Les phénomènes migratoires se sont amplifiés, tant spatialement, temporellement que numériquement. Pour Chauveau (1991) l’ancienneté relative de ces migrations de pêche remonte probablement au début du XXe siècle. Binet et al. (2010), dans le rapport n°3 de l’étude relative à l’état des lieux et l’évolution récente des migrations de pêcheurs artisans dans les pays de la Commission Sous-Régionale des Pêches (CSRP), montrent que l’essentiel des mouvements de migration de la pêche maritime est le fait de dix groupes de pêcheurs : Imraguen de la région du Banc d’Arguin, Wolofs du sud de la Mauritanie, Wolofs de Guet N’dar, Wolofs du Gandiol, Lébou de la presqu’île du Cap Vert, Nyominka du Saloum, Diolas de Casamance, Soussous de Guinée, Temnés de Sierra Léone et Fanti ghanéens.

A la fin des années 1980, le Sénégal se positionne comme l’une des plus importantes puissances de pêche artisanale en Afrique de l’Ouest (Binet et al., 2010). Les unités de pêche sont très mobiles et les migrations de pêcheurs sénégalais s’inscrivent à l’échelle du littoral ouestafricain dans son ensemble. Ces migrations des pêcheurs sénégalais ont été illustrées par les travaux de Failler et Binet (2010) dans lesquels ils retracent l’importance de ces flux, l’origine et la saisonnalité.

MIGRATION DES PECHEURS SENEGALAIS

Causes Les gestionnaires en charge des pêcheries (les administrations en particulier) ont toujours expliqué les migrations de pêche en Afrique de l’Ouest seulement par des facteurs écologiques, alimentaires, économiques et sociaux. Au cours des années 1980, les ressources halieutiques dans les zones de pêches traditionnelles notamment au Sénégal donnent des signes de raréfaction due à une pêche intensive (Failler et Binet, 2010). De ce fait, le pêcheur sénégalais est obligé d’aller de plus en plus loin en mer. C’est ainsi qu’ils vont en Mauritanie, en Gambie, en Guinée Bissau, en Guinée Conakry et en Sierra Leone.

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Failler et Binet (2013) montrent comment la pêche migrante ouest-africaine a constitué une activité économique pour des réfugiés climatiques, politiques et écologiques. Cependant, Dème et al. (2012) indiquent que les usiniers, les mareyeurs et les importateurs de produits halieutiques à partir du Sénégal influencent tout autant les stratégies de migration de pêche. La précarité des conditions de financement de la pêche artisanale a encouragé des usiniers et des mareyeurs, ainsi que certaines communautés étrangères installées au Sénégal, à aider les pêcheurs artisans à déplacer leur effort de pêche dans les pays côtiers voisins.

En tenant compte de ces différentes causes de migration des pêcheurs, l’influence des usiniers et mareyeurs sur la migration des pêcheurs sénégalais reste la plus récente. – Dynamique Le Sénégal a signé de nombreux accords de réciprocité avec ses voisins comme la Guinée Bissau, la Gambie, la Mauritanie et la Guinée Conakry. Ces accords jouent un rôle capital sur les mouvements des pêcheurs migrants sénégalais dans la sous-région. Au Sénégal, les pêcheurs migrants vivent principalement dans les centres de pêche de SaintLouis, Djiffer, Mbour, Joal, Hann, Kafountine, Elinkine et Ziguinchor, d’où ils rayonnent. Selon Dème et al. (2012), soixante-sept pour cent au moins (soit 485) des pirogues glacières basées dans ces ports de pêche opèrent dans les eaux de l’espace de la CSRP.

Espèces ciblées

Trois filières ont été identifiées : les petits pélagiques côtiers, les démersales, les raies et requins. Elles sont présentes dans presque tous les États membres de la CSRP. Dix-neuf pour cent du poisson débarqué au Sénégal en 2009 (soit 85 000 tonnes sur un total de 443 000 tonnes) provenaient des ZEE de la sous-région (Dème et al., 2012). Les démersales côtières constituent l’essentiel de ces captures. 

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