Patients diabétiques selon le genre

 Patients diabétiques selon le genre

Durant notre étude, nous avons colligés 50 cas des patients diabétiques avec une prédominance du genre féminin. Parmi eux 27 cas soit 54% sont des femmes et 23 cas soit 46% sont des hommes avec un sex-ratio 0,85 en faveur de la femme (Figure 1). Nous avons constaté aussi que les femmes ont plus de risque à devenir diabétiques dépressives que les hommes surtout avant l’âge de 39 ans (Figure 3). Sur le plan psychologique, nous avons noté beaucoup femmes diabétiques anxiodépressives par rapport aux hommes [15,28,29]. Selon l’étude réalisée dans le service de neuropsychiatrie du CHU de Mahajanga en 1998 -2000, la maladie dépressive est à prédominance féminine, elle a trouvé 59,7 % des femmes parmi les déprimés avec un sex-ratio égal à 0,97 [27]. A partir d’une enquête faite par l’INPES en 2005 sur une population générale, il parait que 23,5 % des femmes interrogées ont connu un tel épisode dépressif au cours de leur vie, contre seulement 12,0 % des hommes. Cet écart est très élevé, et il est donc très peu vraisemblable que le genre et la survenue d’un épisode dépressif majeur soient indépendants [28,30]. Ceci est en accord avec le résultat de l’étude d’Olivier M et Sultan S réalisé en 2010 qui retrouvait une prédominance féminine (73,3%) [28,31]. 40 Notre étude est encore similaire à celui de CHU de Mahajanga et des autres études. A ce propos, le genre et la dépression sont deux variables fortement liées l’une à l’autre. Plusieurs hypothèses pourraient être associées à cette prédominance féminine. Les femmes sont plus vulnérables puisqu’elles sont plus exposées au veuvage et à l’isolement affectif (espérance de vie plus longue). En d’autre terme, les hommes ont une espérance de vie plutôt courte que les femmes, celle – ci pourrait être en relation avec leur travail dure, difficile mais aussi liée au style de vie : le tabagisme et l’alcoolisme. Cette forte prévalence s’expliquerait aussi par des facteurs physiologiques sur l’intervention des facteurs hormonaux dans le trouble dépressif de la puerperalité, pré- ménopause (œstrogène, FSH) [32].

.Patients diabétiques selon les tranches d’âge

Nous avons constaté que presque toutes les tranches d’âge de notre population d’étude n’échappent pas au diabète, mais la tranche d’âge entre 50 et 59 ans en est la plus touchée soit 46% dont 33% (17 cas ) dépressifs et 18 % (9 cas) anxieux suivi de 40 à 49 ans (Figure 3 et 4). Ce résultat nous explique que les troubles anxio-dépressifs sont l’apanage du vieillissement de notre population d’étude. La comorbidité entre les troubles anxiodépressifs et diabétique augmentent avec l’âge à partir de 21 ans à 69 ans et diminue progressivement jusqu’à l’âge de plus de 76 ans [27]. Ces résultats étaient corrélés aux études faites par Christine CC et al sur une enquête de la population générale Française en 2016, que plus de la majorité des déprimés se trouvaient dans la tranche d’âge de 50 à 73 ans [27]. L’analyse statistique de nos résultats révèle que l’âge apparaît comme un puissant facteur de confusion du diabétique mais ne semble pas jouer un rôle dans la survenue des troubles anxio-dépressifs dans la mesure où nous n’avons pas trouvé une différence statistiquement significative (p>0,05). 41 La tranche d’âge de nos patients se concorde aussi avec l’étude d’Andriantseheno en 2003, il a trouvé un extrême d’âge de 20 et 84 ans et la tranche d’âge la plus touchée de cette pathologie était celle de 55 -70 ans [27]. Selon AMAMOU B. et al, en 2013 ils ont montré une moyenne d’âge de 43,4ans et la tranche d’âge la plus touché des troubles anxio-dépressifs était celui de 22 à 65 ans [27,33]. La différence entre ces tranches d’âge serait due au système culturel et l’éloignement du foyer social beaucoup plus précoce à Antananarivo, dans le pays en voie de développement où le noyau familial est encore très solide [27]. Les jeunes qui, dans cette tranche d’âge étudient seulement et ne travaillent pas encore (comme dans les pays occidentaux), ils quittent tardivement le foyer familial et donc n’ont pas beaucoup de challenges professionnels ni responsabilité sociale.

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Selon la profession

Sur le plan professionnel tous les patients diabétiques victimes des troubles anxio-dépressifs étaient presque en activité professionnelle c’est-à-dire 56% dans le secteur primaire, 22% dans le secteur secondaire et 8 % dans le secteur tertiaire ; seulement 5 cas soit 10 % étaient à la retraite (Tableau I). On peut regrouper notre population d’étude comme suit : • Secteurs primaire regroupant: Ménagère, Vendeuses, cordonnier, cultivateur… • Secteur secondaire regroupant : Commerçant, instituteur, policier bas gradés, propriétaires de petites et moyennes entreprises, • Secteur tertiaire regroupant: Homme d’affaire, propriétaires de grandes entreprises, fonctionnaire et cadre supérieur, policier haut gradés, ingénieur, etc…. Nous avons constaté, une prévalence importante des troubles anxio-dépressifs dans la population diabétique en activité professionnelle à cause de la fatigue surtout dans le secteur primaire car 46,06% des patients qui travaillent dans le secteur primaire sont déprimés et 68,75% sont anxieux. La prédominance des troubles anxio-dépressif chez les patients travaillant dans le secteur primaire est due au stress de la vie 42 quotidienne, au niveau socio-économique des certains patients diabétiques de notre étude. Cette catégorie de travailleur a le niveau socio-économique bas et n’a pas de couverture sociale suffisante. Durant notre étude, aucune série n’a révélé une différence significative concernant le niveau socio-économique chez les patients diabétiques déprimés et anxieux, malgré la relation significative qui existe entre le niveau socioéconomique, la dépression et l’anxiété. Nous pouvons signaler que le fait d’avoir un niveau socioéconomique élevé ne signifierait pas qu’on ne pourra présenter des troubles anxiodépressifs. Cette prédominance de la dépression induit par les problèmes de la vie professionnelle a été déjà soulignée par d’autres chercheurs Malgache [28]. Pour plus de précision une étude réalisée par Andriantseheno et son équipe dans l’année 1998-2000 au CHU de Mahajanga (service de neuropsychiatrie) a retrouvé que 25,7% des déprimés étaient des gens avec profession nécessitant du travail physique et basse rémunération [27]. Selon une étude faite par l’INPES, les personnes les plus touchées par la dépression étaient les personnes ayant une activité professionnelle (7,1%) et des chômeurs (12,3%) [34]. Lorsque l’on étudie la population des chômeurs et des demandeurs d’emploi qui présentent un taux particulièrement élevé d’épisode dépressif majeur, on constate que, la durée de travail semble être le principal facteur associé à la prévalence ; elle est deux fois plus élevée chez les gens qui travaillent pendant la journée sans relâche que chez ceux qui sont au chômage depuis moins longtemps (17,8% vs 8,0%). Le reste de catégorie professionnelle n’a présenté qu’un pourcentage minime. Ces données sont plus ou moins superposables à l’étude faite par Andriantseheno et son équipe qui trouvent que 7,4% pour ceux qui étaient des travailleurs à petits métiers et 3,7% pour les ménagères [27]. Cette concordance de résultats sur les travailleurs à petits métiers pouvait être expliquée par une moindre charge en matière de stress.

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