Pathologies et morbi-mortalite des malades ages de 29 jours à 5 ans

Mortalité

La mortalité constitue un des phénomènes démographiques les plus importants en santé publique. Son taux, qui représente le premier indicateur de l’état de santé, est défini comme le rapport entre le nombre de décès qui surviennent en un temps et un espace donnés, et l’effectif de la population où ceux-ci se produisent.
En fonction de l’âge de l’enfant on distingue: la mortalité infantile et la mortalité juvénile. Habituellement on met l’accent sur la mortalité infanto-juvénile.
Mortalité infantile : C’est le décès d’un enfant au cours de sa première année de vie. Le taux de mortalité infantile est le nombre total de décès de tous les enfants inférieurs à 1 an pour 1000 naissances vivantes au cours d’une année donnée. Cette mortalité infantile comporte deux groupes: La mortalité néonatale, La mortalité postnatale.
Mortalité juvénile : La mortalité juvénile est le nombre de décès d’enfants de 1an à moins de 5 ans pour 1000 enfants appartenant à cette tranche d’âge au milieu de l’année considérée.
Mortalité infanto-juvénile : C’est le taux de mortalité de tous les enfants de moins de 5 ans ou la probabilité de mourir avant le 5éme anniversaire.
Bien qu’il soit communément admis que le taux de mortalité infanto juvénile constitue l’un des principaux indicateurs sanitaires, la collecte des informations nécessaires à son établissement pose de sérieux problèmes dans les pays sous développés. Les données ne peuvent habituellement pas être réunies par les systèmes d’information de ces pays.
Mais malgré cela, beaucoup d’études ont été faites sur les décès des enfants de zéro à cinq ans dont le taux est plus important que celui des enfants de six à quatorze ans révolus.

Quotient de mortalité

A partir des informations recueillies dans l’historique des naissances, les indicateurs suivants peuvent être calculés :
Quotient de mortalité néonatale: mesure, à la naissance, la probabilité de décéder avant d’atteindre un mois exact.
Quotient de mortalité post-néonatale: mesure, chez les enfants âgés d’un mois exact, la probabilité de décéder avant d’atteindre le douzième mois exact ;
Quotient de mortalité infantile: mesure, à la naissance, la probabilité de décéder avant d’atteindre le premier anniversaire ;
Quotient de mortalité juvénile: mesure, chez les enfants âgés d’un an exact, la probabilité de décéder avant le cinquième anniversaire ;
Quotient de mortalité infanto-juvénile: mesure, à la naissance, la probabilité de décéder avant le cinquième anniversaire.

Facteurs de risque de morbi-mortalité chez l’enfant de moins de 5 ans

Le système immunitaire : Il est immature à la naissance. L’immunité innée est insuffisante et l’immunité acquise n’est pas encore réellement fonctionnelle.
L’immunité innée du nouveau-né est caractérisée par une atténuation globale des réponses mettant en jeu les récepteurs Toll-like. Ainsi les réponses immunitaires dirigées contre les virus et les pathogènes à réplication intracellulaire, la production des interférons de type I et la maturation des cellules dendritiques sont moindres. Aussi la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires dont l’InterLeukine-12 est également déficitaire.
L’immunité acquise est classiquement de deux types : l’immunité à médiation cellulaire ou à médiation humorale.
Pour l’immunité à médiation cellulaire, les cellules Natural Killer, à la naissance, n’ont que 50% d’activité fonctionnelle comparativement au jeune adulte. Ce déficit relatif se corrige rapidement dès la première année de vie.
Pour l’immunité à médiation humorale, les immunoglobulines d’isotype G, d’origine maternelle ayant traversé la barrière placentaire au cours du troisième trimestre de la grossesse protègent le nourrisson au cours des 6 premiers mois de vie.
En outre le lait maternel apporte essentiellement des immunoglobulines d’isotype A sécrétoires, contribuant à assurer une protection muqueuse. Cette immunité est limitée car elle est transitoire et elle ne protège l’enfant que vis-à-vis de pathogènes contre lesquels la mère est elle-même immunisée .
Cette faiblesse du système immunitaire rend le nourrisson sensible aux infections qui sont une cause importante de mortalité infantile. L’utilisation des vaccins dont le but est de renforcer le système immunitaire, a réduit significativement la mortalité infantile.
L’âge : Plusieurs études rapportent que le jeune âge constitue un facteur de risque de mortalité important. Le décès des enfants se concentre essentiellement au cours de la première année de vie avec une forte mortalité pendant le premier mois.
Le genre : D’une manière générale, la surmortalité masculine est très importante à tous les âges. Dès la première année de vie, les enfants de genre masculin présentent dans la majorité des populations un risque de mortalité plus élevé que les enfants de genre féminin.

Principales pathologies à l’origine de la morbi-mortalité des enfants de moins de 5 ans

Selon les estimations, cinq principales pathologies exposent les enfants dans les pays en développement à un risque de mortalité. Ce sont par ordre de fréquence : les infections respiratoires aigües (19%), la maladie diarrhéique (17%), le paludisme (8 %), la rougeole (4 %), et la malnutrition. A Madagascar, on retrouve ces mêmes causes de mortalité. Pour la morbidité, les maladies diarrhéiques représentent la première cause d’hospitalisation chez les enfants de 0 à 4 ans à Madagascar pour l’année 2003, suivies du paludisme et des affections du système nerveux. Infection respiratoire aigue (IRA)  : L’infection respiratoire aigue est l’une de cause d’hospitalisation fréquente ainsi que responsable des nombreux décès des enfants moins de 5 ans dans les pays en développement.
On estime qu’environ 25 % des décès avant l’âge de 5 ans sont imputables aux IRA dans ces pays. Les IRA basses constituent 2,61 % des hospitalisations avec broncho-pneumopathies (62,50 %), bronchiolites (10,83 %), Staphylococcies pleuro-pulmonaire.
La variation saisonnière joue un rôle important pour cette pathologie. Les IRA hautes sont plus élevées en saison de l’hiver tropical allant du mois d’Avril au mois de Septembre à Madagascar : saison marquée par un vent froid et sec favorisant la transmission des infections notamment respiratoires. Au Burkina Faso et au Sénégal, les IRA basses sont fréquemment rencontrées pendant la saison chaude et sèche (entre mois de janvier à mars), marquée par un vent de sable venu du désert, l’Harmattan.
Maladies diarrhéiques : La diarrhée aiguë est définie par une augmentation brutale de la fréquence des selles (plus de trois par jour), de leur volume, une modification de leur consistance (plus liquide) depuis moins de trois jours. Elle est souvent accompagnée de vomissements, d’où le terme de gastroentérite aiguë.
Elle constitue l’une des principales causes de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans par la déshydratation et la dénutrition qu’elle engendre. Les maladies diarrhéiques ont causé entre 1,4 et 2,5 millions de décès à tous les âges dont 1,5 à 2 millions d’enfants de moins de cinq ans (ce qui représente 17 % des causes de décès des enfants de moins de cinq ans .
Les données de l’Enquête démographique et de santé de Madagascar (EDSMD) pour 2008–2009 indiquent que la prévalence de la diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans était de 8 % en 2009. Ces maladies peuvent être provoquées par une grande diversité d’infections, en particulier les virus et aussi dues à la consommation d’aliments et d’eaux contaminés. En effet le rotavirus est responsable de 80% des épisodes de gastro-entérites des enfants de moins de un an.

Programme élargie de vaccination (PEV)

La vaccination est l’une des interventions de santé publique les plus efficaces et les plus sûres. Elle est aussi d’un bon rapport coût-efficacité.
Les vaccins fonctionnent en introduisant une forme affaiblie de bactérie, de toxine ou de virus dans le système immunitaire d’une personne en bonne santé et dont le corps reconnait le caractère inhabituel et réagit en développant une défense immunitaire afin que l’organisme puisse s’en protéger.
L’Organisation Mondiale de la Santé ou OMS a lancé le PEV en 1974. Ce programme a permis d’atteindre le quatrième objectif du millénaire pour le développement. Ceci consiste à lutter contre des différentes maladies, d’éradiquer et d’éliminer celles-ci. Il a subi de nombreuse améliorations et les maladies cibles aujourd’hui sont la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, l’hépatite B, l’infection à l’Haemophilus influenzae b, la fièvre jaune (en zone endémique), le pneumocoque, le rotavirus.

Table des matières

INTRODUCTION 
I. REVUE DE LA LITTERATURE 
1. Généralités 
1.1.Morbidité
1.2.Mortalité
1.2.1. Mortalité infantile
1.1.1.2. Mortalité néonatale
1.2.1.2. Mortalité post-néonatale
1.2.2. Mortalité juvénile
1.2.3. Mortalité infanto-juvénile
1.2.4. Taux de létalité
1.2.5. Quotient de mortalité
2. Epidémiologie 
3. Causes de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans 
3.1 Facteurs de risque de morbi-mortalité chez l’enfant de moins de 5 ans
3.1.1. Le système immunitaire
3.1.2. L’âge
3.1.3. Le genre
3.1.4. L’état nutritionnel
3.1.5. Le délai avant l’admission
3.1.6. Le lieu de résidence
3.1.7. Le statut vaccinal
3.1.8. Le niveau socioéconomique
3.1.9. Autres
3.2 .Principales pathologies à l’origine de la morbi-mortalité des enfants de moins de 5 ans
3.2.1.Infection respiratoire aigue (IRA)
3.2.2.Maladies diarrhéiques
3.2.3. Paludisme
3.2.4. Méningite
4. La stratégie de prise en charge intégrée des maladies des enfants (PCIME) dans les pays en développement 
5. Programme élargie de vaccination (PEV) 
II. METHODE ET RESULTATS
1. Cadre de l’étude 
2. Type d’étude
3. Durée et période d’étude
4. Populations d’étude 
4.1.Critères d’inclusion
4.2.Critères d’exclusion
5. Mode d’échantillonnage et taille de l’échantillon 
6. Variables étudiées 
7. Collecte de données 
8. Analyse des données 
9. Considération éthique
10. Résultats 
A. Sur la morbidité
1. Age des enfants hospitalisés
2. Genre
3. Etat nutritionnel
4. Statut vaccinal
5. Délai d’admission
6. Diagnostic de sortie
7. Mode de sortie
8. Répartition mensuelle des malades
9. Répartition annuelle des malades
B. Sur la mortalité
1. Rapport des décès avec l’âge
2. Rapport des décès avec le genre
3. Rapport des décès avec le statut vaccinal
4. Rapport des décès avec l’état nutritionnel
5. Rapport des décès avec le délai d’admission
6. Rapport des décès avec la maladie causale
7. Rapport mensuel des décès
8. Rapport annuel des décès
III. DISCUSSION 
1. Méthodologie 
2. Morbidité et la mortalité hospitalière globale
3. Age 
4. Genre 
5. Etat nutritionnel 
6. Statut vaccinal 
7. Délai d’admission
8. Diagnostic 
8.1 Les pathologies neurologiques
8.2 Les maladies respiratoires
8.3 Les affections cardiovasculaires
8.4 Les pathologies digestives
8.5 La malnutrition
8.6 Autres pathologies
9. Mode de sortie
10. Mois de l’année
CONCLUSION 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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