PATHOGENIE DE LA TUBERCULOSE MULTIRESISTANTE

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Situation en Afrique

Le poids de la tuberculose en Afrique est disproportionné. Dans la région africaine, l’incidence de la tuberculose est encore en nette augmentation suivant la propagation du VIH.
En 2012, on estimait que 13% des 8,6 millions de personnes ayant la tuberculose étaient séropositives pour le VIH et environ 75% de ces cas vivaient dans la région africaine.
L’ampleur de la pharmaco résistance est moins connue. L’OMS estime que le nombre de cas de TBMR en Afrique en 2008, vraisemblablement sous-estimé, était de 69 000 ce qui représente environ 15% du nombre total de cas estimés dans le monde qui était de 440 000 [11]. En 2013, de nouveaux cas de tuberculose multi résistante étaient rapportés soit 2,4% des patients atteints de tuberculose la même année [2]. L’Afrique a environ un quart des cas et le plus fort taux de mortalité par rapport à la population mondiale. En Afrique subsaharienne, le nombre de cas de résistance est en progression. La prise en charge des patients atteints de TBMR est absente ou inadéquate dans la plupart de ces pays.

Situation au Sénégal

Au Sénégal, depuis l’avènement du SIDA, on a constaté une tendance à la hausse de l’incidence de la tuberculose. L’incidence estimée est de 136 cas de tuberculose pour toutes formes confondues et pour 100000 habitants avec un taux de détection des tuberculoses toutes formes de 63%. Les cas attendus de coïnfection sont estimés à 1700 soit 14 cas pour 100 000 habitants. Pour cette même période le taux de mortalité a baissé de 24 à 19/100000 habitants (21%), la prévalence de 231 à 200/100000 habitants (13%) et l’incidence de 138 à136/100000 habitants (1,5%). Des disparités dans la répartition des cas selon les régions ont été notées. La région de Dakar polarise 3410 cas de TPM (+) soit 42% des malades. Elle est suivie des régions de Thiès, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor avec. Ceci s’explique par le fait qu’il y a une forte tendance à l’urbanisation entrainant une multiplication des bidonvilles. La notification de cas de tuberculose en 2012 a enregistré 8.448 nouveaux cas de tuberculose pulmonaire à frottis positifs (soit 64 cas par 100.000 habitants) pour un total de 12.819 cas de tuberculose toutes formes confondues (soit 93,5 cas par 100.000 habitants). La tuberculose reste encore un problème de santé prioritaire au Sénégal. Au Sénégal, le PNT a détecté 12810 cas de tuberculose en 2012 avec une mortalité de 3%. Une enquête de la résistance TB-MR de 2010 indique que la proportion des formes multi résistantes de la tuberculose est de 2,1% chez les nouveaux cas et de 17% chez les cas déjà traités. Le PNT s’est doté des moyens pour diagnostiquer et traiter ces patients. Leur suivi se fait en ambulatoire. De 2010 à 2012, 74 cas de TB-MR ont été mis en traitement. Au total 302 patients étaient diagnostiqués pour la TB-MR entre 2010 et 2015. Durant le premier semestre de l’année 2015, 47cas étaient diagnostiqués.

PATHOGENIE DE LA TUBERCULOSE MULTIRESISTANTE

 Aspects bactériologiques

Mycobacterium tuberculosis est l’agent de la tuberculose humaine. C’est une mycobacterie qui appartient au règne des Actinomycetates, sous ordre des Mycobacteriaceae et genre Mycobacterium. Ce dernier renferme plus de cinquante espèces dont certaines sont à croissance lente. Le complexe Tuberculosis comprend essentiellement M. tuberculosis, M. africanum et M. bovis. M. tuberculosis est susceptible d’infecter tous les tissus de l’organisme, mais seule la contamination pulmonaire est significative au plan épidémiologique car contagieux [13].

Microscopie

Mycobacterium tuberculosis est un bacille aérobie strict, non mobile. Ce sont des bactéries en forme de fins bâtonnets (2 à 5 microns de long et 0,3 microns de large) sans capsule et sans spore. La paroi cellulaire de M. tuberculosis contient de fortes concentrations de lipides le rendant résistant aux techniques de colorations standards. A l’examen direct, il a la structure d’un Gram+ et difficilement colorable par cette technique. La coloration de Zhiel Nielsen est une technique particulière utilisée pour identifier les organismes acido-résistants, principalement des mycobactéries. Le frottis est coloré à la fuchsine phéniquée puis décoloré successivement par l’acide sulfurique et de l’alcool. Il sera ensuite recoloré avec du bleu de méthylène. Le bacille est coloré en rouge par fuchsine et cette coloration résiste à l’acide et à l’alcool d’où le nom de Bacille Acido-alcoolo-résistant ou BAAR. Avec la méthode fluorescente, la fuchsine est remplacée par l’auramine et au microscope à fluorescence sous lumière bleue ou rayonnement UV, les BAAR apparaissent comme des bâtonnets jaunes-verts brillants sur fond sombre. Au microscope électronique, la paroi est épaisse, constituée de 2 couches, l’une interne rigide qui détermine la forme de la bactérie et l’autre externe et diffuse. Cette recherche peut être réduite à 2-3 minutes par la recherche en microscopie à fluorescence de BAAR devenus fluorescents après coloration par l’auramine [16].

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE REVUE DE LALITTERATURE
I. DEFINITIONS
II. EPIDEMIOLOGIE DE LA TUBERCULOSE MULTI
RESISTANTE
II.1 Situation dans le monde
II.2 Situation en Afrique
II.3 Situation au Sénégal
III. PATHOGENIE DE LA TUBERCULOSE MULTIRESISTANTE
III.1 Aspects bactériologiques
III.1.1 Microscopie
III.1.2 Culture
III.1.3 Biochimie
III.1.4 Constitution chimique et antigénique
III.1.5 Génétique
III.2 Mode de transmission de la tuberculose
III.3 Histoire naturelle de la tuberculose
IV. DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE MULTIRESTANTE.
IV.1 Interrogatoire
IV.2 Examen clinique
IV.3 Examen paraclinique
IV.3.1 Bacilloscopie
IV.3.2 Culture
IV.3.3 Tests de sensibilité
IV.4 Facteurs de survenu de la tuberculose multi résistante
V. TRAITEMENT DE LA TUBERCULOSE MULTIRESISTANTE
V.1 Traitement curatif
V.1.1 But du traitement
V.1.2 Moyens
V.1.3 Indications
V.1.4 Suivi du traitement
V.1.5 Gestion des effets indésirables(IE)
V.1.6 Issu du traitement
V.2 Prévention
DEUXIEME PARTIE TRAVAIL PERSONNEL
I. PATIENTS ET METHODE
I.1 Type et durée d’étude
I.2 Cadre d’étude
I.2.1 Région de Ziguinchor
I.2.2 Hôpital de la Paix
I.2.3 Le centre de santé de Bignona
I.2.4 Centre de santé de Ziguinchor ou Hôpital silence
I.2.5 Le centre de sante d’Oussouye
I.3 Population d’étude
I.3.1 Critères d’inclusion
I.3.2 Critères de non inclusion
I.4 Déroulement de l’étude
I.5 Recueil des données
I.6 Paramètres étudiés
I.7 Saisie et analyse des données
I.8 Difficultés rencontrées
II. RESULTATS
II.1 Répartition selon les districts
II.2 Répartition sociodémographique
II.2.1 Selon les origines
II.2.2 Selon l’âge
II.2.3 Selon le sexe
II.2.4 Selon la situation matrimoniale
II.2.5 Selon la profession
II.3 Répartition selon l’année de traitement
II.4 Facteurs favorisants
II.4.1 Répartition selon le type de patient
II.4.2 Répartition selon le délai de diagnostic
II.4.3 Répartition selon le délai de mise sous traitement
II.4.4 Répartition des patients selon la sérologie rétrovirale au VIH
II.5 Répartition des patients selon le traitement utilisé
II.6 Répartition des patients selon la clinique
II.7 Répartition selon la bactériologie
II.7.1 Répartition selon la bacilloscopie
II.7.2 Répartition des patients selon l’examen de cultur
II.7.3 Genexpert
II.8 Suivi des patients
II.8.1 Suivi bactériologique
II.8.2 Données de la culture
II.8.2 Issue du traitement
III. DISCUSSION
III.1 Données
sociodémographiques
III.1.1 Prévalence de la TB-MR
III.1.2 Répartition selon l’âge
III.1.3 Répartition selon le sexe
III.1.4 Réparation selon la profession
III.1.5 Répartition selon l’origine des patients
III.1.6 Répartition selon la structure de prise en charge
III.2 Réparation selon clinique
III.3 Les facteurs favorisants
III.3.1 Le délai de diagnostic
III.3.2 Le délai de mise sous traitement
III.3.3 Types de patients
III.3.4 Sérologie rétrovirale au VIH
III.4 Suivi bactériologique
III.4.1 Résultats de la bacilloscopie
III.4.2 Résultats de la culture
III.4.3 Les résultats du Genexpert
III.5 Evolution clinique
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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