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PASSAGE A LA MODERNITE de la Unión de Pequeños Productores de la Sierra
En 1980, les paysans s’organisent pour rallier ce mouvement, l’Union des Petits Agriculteurs de la Sierra; ils dénoncent les injustices subies par les plus démunis :
– le déséquilibre entre les prix exercés à la vente du café et le prix d’achat du maïs et du frijol, aliments de base,
– le prélèvement pratiqué par les intermédiaires lors de la pesée du café, problème soulevé auprès d’INMECAFE directement,
– la lenteur administrative de BANRURAL, la banque agricole, pour l’obtention de prêts; cette lenteur les oblige à emprunter à des particuliers qui pratiquent des taux d’intérêt allant jusqu’à 25% ou qui, pour se rembourser, achètent la récolte à moitié prix;
– le problème sanitaire: une unité médicale IMSS-COPLAMAR au service de la population défavorisée et marginalisée a été créée en 1979 à Huehuetla; or, d’après les autorités municipales, il faut participer à dix corvées pour avoir droit au service de la clinique; quant au médecin particulier, il n’est pas rare qu’il se renseigne auprès du malade sur ses propriétés ou sa plantation de café…
La répression contre ces paysans qui s’organisent est brutale et peut aller jusqu’au crime. (Le 6 août 1980, le militant José L.G., instituteur bilingue, a été assassiné; le crime reste impuni, les autorités compétentes n’ont effectué aucune recherche pour retrouver les tueurs.)
Malgré tout, en 1982, cette organisation inaugure sa première coopérative, dans le hameau de Chilocoyo. Les autres hameaux vont suivre peu à peu. Les tensions se sont apaisées, mais tous les problèmes ne sont pas résolus.
Ce sont les femmes qui prennent la relève et crée le mouvement des Mujeres organizadas de la Sierra Norte de Puebla.
Une première rencontre a lieu à Jonotla en décembre 1986; Cinq communautés y sont représentées – Tzicuilan, Tzinacapan, Huehuetla, Chilocoyo et Jonotla. Dix communautés participent à la deuxième rencontre en juillet 1987. L ‘utilisation simultanée de l’espagnol, du totonaque et du nahuat facilite la compréhension entre les groupes.
Une de leurs principales revendications concerne la présence régulière de médecins dans les centres IMSS-OPLAMAR; en effet, ces centres sont souvent délaissés, car peu valorisant et peu payant pour le médecin qui y travaille. Elles essayent de créer un « comité de santé » (cf cadre juridique et politique).
Ces femmes se battent pour qu’il existe une formation des mères de famille afin de résoudre les problèmes de santé les plus urgents, faire prendre conscience de l’importance de la santé au niveau de chaque communauté, améliorer l’alimentation, encourager l’idée du jardin potager, faire construire des citernes pour l’eau potable.
Elles demandent que la vente d’alcool soit restreinte, car le taux d’alcoolisme est très élevé chez les hommes, qui, de ce fait, ralentissent leurs activités. La femme travaille souvent beaucoup plus que l’homme.
Ces femmes, totonaques ou métisses, paysannes avant tout, s’accordent pour dénoncer la dévalorisation culturelle de l’ethnie totonaque; elles considèrent que c’est déjà à l’école qu’il faut promouvoir un enseignement adéquat respectant ces valeurs. Un de leurs désirs, par ailleurs, est de donner l’égalité des chances aux filles comme aux garçons face à l’éducation.
Du système national d’enseignement, on peut retenir quelques dates, les dates de l’implantation des organismes scolaires dans la commune de Huehuetla.
1954 : créationde l’école primaire tout d’abord à Huehuetla, puis dans les villages et hameaux environnants.
1972 : enseignement secondaire, premier cycle, soutenu par la télévision (telesecundaria) à Huehuetla; puis à Ozelonacaxtla en 1982.
1982 : maternelle à Huehuetla
1984 : deuxième cycle du secondaire (preparatoria) à Huehuetla.
En ce qui concerne spécifiquement la population totonaque, il faut attendre 1982, pour que commence à s’organiser un programme d’alphabétisation pour adultes.
En effet, c’est à cette époque que l’INEA (Instituto Nacional para la Educación de los Adultos) lance un vaste programme dans toute la Sierra Norte de Puebla1.
L’alphabétisation se faisait auparavant en espagnol sur une période de six mois: ce fut un échec et pour y remédier, il fallut la reconduire à huit puis dix mois, mais les résultats restèrent négatifs1 : toujours resurgissait le problème de la langue maternelle, associé au manque de formation des enseignants. En septembre 1983, on décida d’encourager cinq personnes de différentes communautés totonaques à apprendre à lire et à écrire leur langue. Le groupe constitué par ces cinq personnes, un promoteur et le coordinateur, commencent par s’affronter aux instituteurs de l’INI (Instituto Nacional Indigenista) qui déclarèrent qu’il était impossible d’écrire le totonaque! Enfin, en présence du chercheur totonaque, Crecencio GARCIA RAMOS, qui leur dispensait des cours de linguistique, la réunion de Mirasol (1984), à Amixtlán créa un alphabet totonaque.
La méthode d’alphabétisation choisie par l’INEA est celle de Paulo FREIRE basée sur la notion de « mots générateurs » (cf l’article mentionné dans la note2). Il s’agit de tirer parti de l’optique psychosociale de la méthode: les mots sont choisis en fonction des intérêts particuliers des personnes enseignées; d’autre part, des syllabes simples, on passe peu à peu à des syllabes plus complexes.
Quand l’apprentissage de l’écriture ainsi que quelques notions de grammaire totonaque sont dominés par l’élève, on commence l’enseignement de l’espagnol en tant que deuxième langue.
En 86-87 (après une période d’interruption due à des problèmes administratifs, les crédits n’étant pas reportés systématique-ment), on passa donc à cette nouvelle étape et le bilan fut positif: plus de 80 % des personnes enseignées dominaient à 85 % les capacités suivantes: copie, dictée, lecture de compréhension, rédaction.
Mis à part l’alphabétisation, le programme de l’INEA consiste également à promouvoir une éducation de base, une promotion culturelle et une formation spécialisée.
L’éducation de base correspond à l’enseignement dispensé en primaire et en secondaire, un enseignement ouvert et destiné aux adultes.
La promotion culturelle vise à encourager les communautés à s’organiser elles-mêmes en comité pour trouver un lieu où se produiront des manifestations culturelles. Par exemple à Putaxcat, une exposition graphique sur le maïs a été traduite en totonaque et montée dans la « salle » de la localité.
La formation spécialisée consiste à donner des notions de comptabilité, d’économie, ainsi qu’ un apprentissage technique. Pour les hommes cela peut être la menuiserie, la maçonnerie, la boulangerie,… Pour les femmes, les premiers secours, le tissage, la broderie, la coupe et la confection… Les cours ne sont programmés que sur la demande des communautés. A Leacaman, vingt-six personnes ont suivi des cours pour apprendre à tisser des ceintures en commençant par teindre la laine… Ces ceintures en laine rouge marquent l’appartenance à l’ethnie et entrent dans la composition du costume traditionnel.
DU MYTHE D’ORIGINE A LA REALITE DIALECTALE
D’après le mythe d’origine rapporté par Torquemada (Monarquía Indiana), les Totonaques auraient émigré de Chicomoztoc (« les sept grottes »), en laissant derrière eux les Chichimèques. Leur premier séjour aurait été Teotihuacán où ils auraient érigé les pyramides du Soleil et de la Lune. Puis ils se seraient dirigés vers Atenamitic (Zacatlán), peuplant toute la serranía jusqu’à Cempoala pour se protéger des ennemis, et auraient rejoint ensuite Mizquihuacán (San Frco Ixquihuacán). Il est fort probable que les Xalpaneca leur ressemblaient tant par la langue que par les coutumes, chaque groupe étant constitué par des « partialités ou familles » ; ce qui laisse supposer que les Tepehua, voisins apparentés aux Totonaques du Nord, pourraient être ces fameux Xalpaneca (KRICKEBERG p. 134).
Or le totonaque et le tepehua apartiennent à la même famille linguistique, rattachée à une certaine époque au groupe maya-totonaque*.
Toute la polémique autour de cette hypothèse nulle part développée ni justifiée sérieusement a été reprise par García Rojas (GARCIA ROJAS pp 12-13).
Et il en résulte qu’en fait la famille totonaque fait partie des langues isolées du Mexique.
Le travail de dialectologie totonaco-tepehua de García Rojas fait surgir comme hypothèse quatre zones dialectales importantes, qui sont établies à partir de 24 villages représentatifs de toute l’aire géographique et par regroupement selon la variation lexicale :
– Nord-Est : Tepehua
– Nord-Ouest : Totonaco Papanteco (autour de Papantla)
– Sud-Est :Totonaco Misanteco (autour de Misantla)
– Centrale :Totonaco de la Sierra
Cette dernière recouvre la région la plus vaste et il semblerait que l’on puisse y délimiter non pas une mais plusieurs variétés de totonaques. Or García Rojas dispose de données insuffisantes pour y distinguer avec exactitude les différents groupes dialectaux.
C’est dans la Sierra de Puebla que j’ai décidé d’enquêter, très exactement dans la commune de Huehuetla. Les informateurs choisis (ou plutôt qui m’ont choisie) vivent dans différentes localités – Chilocoyo, Francisco I. Madero, Lipuntawáca (Las Chacas), Leaqama toutes situées sur la même commune de Huehuetla. Je n’ai noté aucune différence dialectale, parfois des habitudes linguistiques propres à chacun, selon l’âge et le degré de bilinguisme avec l’espagnol; mais je n’ai pas tenu compte de ces particularités trop proches de l’idiolecte pour l’analyse linguistique présentée plus loin. Elles apparaissent, par contre, dans les récits qui ont été retranscrits dans leur totalité.
DE L’ENQUETE
Ma première enquête sur le terrain a pu être menée, grâce à une bourse de recherche d’une année (1980-1981) attribuée par le Ministère des Relaciones Exteriores du Mexique, en coordination avec le Ministère des Affaires Etrangères français. Cette enquête s’est répartie sur plusieurs séjours de trois semaines sur le terrain; je devais rendre compte de mon travail tous les mois, à Mexico, ce qui m’obligeait à entrecouper les séjours.
Le hameau de Chilocoyo se divise en trois quartiers: le Barrio de la Esperanza, le Barrio del Carmen et celui de Guadalupe. Mon lieu de résidence se situait à Chilocoyo del Carmen, à 6 ou 7 km de Huehuetla – une évaluation précise des distances est difficile à établir: elles sont toujours désignées en temps de marche, ainsi Chilocoyo se situe à une heure de marche de Huehuetla, une heure de marche autochtone! car en ce qui me concerne (comme tout autre citadin d’ailleurs!), cette marche durait une heure trente et même deux heures sous un soleil de plomb.
Par contre pour redescendre, une heure était suffisante en effet et à une allure tranquille -. C’est donc à Chilocoyo del Carmen que réside mon premier contact dans la zone totonaque, Don Simitrio Cruz Cruz qui fait partie de l’organisation des Petits Agriculteurs de la Sierra. Lui-même n’est pas totonaque, mais étant un peu moins démuni que tant d’autres paysans, ce fut plus facile d’accepter son hospitalité. Avec Domitila, sa femme, nous avons échangé de multiples conversations sur la vie quotidienne des paysans, le partage des tâches, les recettes culinaires, les problèmes d’alphabétisation qui touchent plus souvent les femmes qu’elles soient métisses ou totonaques, les problèmes de santé… des échanges fructueux qui m’ont permis de comprendre une réalité bien éloignée de la nôtre!
Don Simitrio est très actif au sein de l’organisation, et sa maison, à une petite distance du centre du hameau, est un lieu de passage, très fréquenté par de nombreux paysans. Parallèlement, les femmes aussi aiment às’yarrêter; Domitila leur réserve toujours un accueil chaleureux et c’est même elle qui, ne sachant lire, les incitera à commencer un apprentissage de la lecture et fournira le lieu. Leur maison n’est pas très grande, mais Domitila, dynamique et motivée, sait vite résoudre les détails pratiques. Ceci malgré ses quatre enfants et bientôt le cinquième!
C’est donc chez eux que j’ai fait la connaissance de pratiquement toutes les personnes qui m’ont aidée à mener l’enquête proprement linguistique. Tout d’abord Carmen Rodríguez Rodríguez (18 ans) et Valentina C. Degante Vázquez (17 ans) ont répondu à un questionnaire phonologique. J’avais élaboré moi-même ce questionnaire de mots isolés lors de la recherche concernant le DEA*: dans ce travail, j’avais essayé de tirer une phonologie d’après le dictionnaire de Aschmann (ASCHMANN, 1973) et je voulais donc commencer par la vérifier en notant également les différences dialectales puisqu’il s’agissait du totonaque de la côte. J’avais fait également une étude de la morphosyntaxe verbale, d’après quelques documents (à cette époque, je n’avais à ma disposition que ceux disponibles à Paris) et disposais donc d’un certain nombre d’éléments pour démarrer l’enquête.
Diplome d’Etudes Appliquées, soutenu en juin 1980, à Paris IV département de lingüistique, sous la direction de Monsieur Bernard POTTIER.
Par précaution, je m’étais munie du questionnaire de Ray Freeze*. Les réponses à ces questionnaires ont toutes été enregistrées. En août 1984, Angela Ochoa, linguiste chargée de cours à l’ENAH (Escuela Nacional de Antropología e Historia) envoya une élève, Blanca H. Castellanos, faire sa première étude de terrain dans la commune de Huehuetla; son enquête linguistique consistait à enregistrer et transcrire ce même questionnaire; ce qu’elle fit avec Bonifacio Esteban Méndez, 19 ans, originaire de Leacaman. J’ai pu facilement accéder à un matériel comparatif très enrichissant pour ma propre enquête.
Puis, je fis la connaissance de José Juan García Espinoza, un des rares Totonaques à être instituteur: il exerçait à Chilocoyo, dans la section préscolaire. Il était perpétuellement confronté au problème de l’enseignement en espagnol à des enfants qui ne parlaient que leur langue maternelle, le totonaque. José Juan avait choisi de parler presque essentiellement totonaque, car, en effet, à cet âge-là les enfants indigènes sont majoritaires dans ces écoles de hameau et monolingues totonaque à 100 %. Cet instituteur montra très vite un vif intérêt pour ma recherche et me mit en contact avec un « vieux » de son village; je passai donc quelques jours
Francisco I. Madero (Tsijiłtukún) et enregistrai, entre autre, l' »Adam et Eve » de la voix de Francisco Garcia Gómez, alors âgé de plus de 80 ans. J’en fis la retranscription avec José Juan, en abordant toutes les questions linguistiques au fur et à mesure qu’elles surgissaient.
Ce questionnaire fait partie d’un travail de recherche coordonné par le Colegio de México en vue d’établir El Archivo de Lenguas indígenas de México; voir dans ANNEXE 2 l’introduction de Jorge A. Suárez sur les objectifs de cet ouvrage.
Les récits « L’enfant-singe » et « Mémoire paysanne » furent racontés par Miguel Rodríguez Pérez,(environ 65 ans), originaire de Leacaman. Il vit à Chilocoyo avec sa femme; ils ont quatre enfants. Ces deux récits furent enregistrés et leur transcription faite avec les neveux de Miguel, José (26 ans) et Bonifacio (33 ans) R. Rodríguez (frères de Carmen). Leur mère, Guadalupe R. Pérez, est la soeur de Miguel; leur père, Pedro R. Rodríguez est originaire de Huehuetla où ils vécurent quelque temps en rancho ajeno (ferme ne leur appartenant pas). Ils achetèrent un terrain à Chilocoyo, où ils vivent actuellement (voir le plan de leur maison); Carmen, José et Bonifacio, surnommé Pasión, vivaient en 1981 tous trois chez leur parents; Pasión était le seul à être marié et à vivait sous ce même toit avec sa femme et ses six enfants.
Lors de ma mission de trois mois en 1982, Carmen était México, José travaillait au dépôt de la coopérative, et Pasión était surchargé de travail à la ferme. En 1987, lors du dernier séjour de deux mois, Bonifacio avait neuf enfants; il vivait dans la maison familiale avec ses parents, sa femme et huit de ses enfants, sa fille aînée travaillant à Mexico dans la même maison que sa tante Carmen; – en effet, beaucoup de jeunes filles vont chercher du travail, souvent comme femme de service, dans les grandes agglomérations; c’est un apport non négligeable au budget familial -. José, lui, était marié et père d’un enfant; il vivait dans une petite maison construite sur le terrain familial, tout à côté de la maison parentale.
Durant cette dernière mission, Guadalupe me raconta comment elle faisait les comales ; elle me montra également les éléments vestimentaires du costume traditionnel, et Rosa, la femme de Pasión, y ajouta quelques détails. Pasión m’apporta tous les éléments du plan de la maison et les détails de la charpente.
Table des matières
1. INTRODUCTION
2. PHONOLOGIE
2.1. Inventaire des unités phonologiques
2.2. Structure de la syllabe
2.3. l’accent
2.4. Description et distribution des phonèmes
2.4.1. Les consonnes
Remarques
2.4.2. Les voyelles
Remarques
3. PREDICATION
3.1. Enoncés à prédicat nominal
3.1.1. Généralités
3.1.2. Possession
3.1.3. Localisation
3.1.4. Quantification
3.1.5. Temps-Aspect
3.1.5.1 L’auxiliaire ‘wan
3.1.5.2. Particules aspectuelles
3.2. Enonces à prédicat verbal : le verbe-énoncé
3.2.1. Propriétés actiancielles des radicaux
3.2.2. Actance
3.2.2.1. Paradigmes des indices personnels
3.2.2.2. Modification de l’actance
1. Augmentation actancielle
2. Causatif
3. Intégration actancielle de circonstants
4. Réduction actancielle
5. Constructions réflêchies
3.2.3. Temps :aspect -Modalité
3.2.3.1. Le temps
3.2.3.2. L’aspect
1. Aspect 0
2. L’imperfectif
3. Le parfait
4. L’aoriste
3.2.3.3. Valeurs et emplois
3.2.3.4. Autres affixes modaux
1. Le volitif
2. Le terminatif
3. L’itératif
3.2.4. Les verbes d’état et la déixis
3.2.5. Particularités verbales
3.2.6. Dérivation / Composition / Incorporation
4. RECITS
Pučítni « Le Broyeur »
Lakun’λa λawa’kan ‘pałka « Comment fabrique-t-on un comal ? »
Múšni sqáta$ « L’Enfant-singe »
Adán ču Eva « L’origine de l’homme »
5. Recherches Bibliographiques
Annexe : La numération
Liste des morphèmes
Liste des abréviations