Particularités des secteurs bancaires des trois pays du Maghreb

Particularités des secteurs bancaires des trois pays du Maghreb

Aperçu sur le secteur bancaire algérien

Dans cette première section de ce chapitre, nous essayons de revoir le secteur bancaire algérien d’une façon générale. Nous procédons par un rappel des mutations et développement réglementaire du secteur bancaire en Algérie depuis l’indépendance. Ensuite, nous présentons la composition de ce secteur avant d’énumérer quelques-unes de ses caractéristiques qui le distinguent des secteurs voisins ; marocain et tunisien.

Mutations et développement réglementaire du secteur bancaire en Algérie

Le secteur financier au lendemain de l’indépendance

Au lendemain de l’indépendance, l’Algérie a entamé une phase de nationalisation massive du secteur bancaire. A la veille des réformes de 1988, le secteur financier se composait de cinq banques publiques, des compagnies d’assurance et des caisses de retraites appartenant toutes à l’Etat. Donc, l’intermédiation financière était totalement contrôlée par les pouvoirs publics. Avant les réformes de 1988, il n’y avait aucune relation entre l’évaluation des risques et l’octroi du crédit. Les banques commerciales avaient le rôle de financer l’activité économique à travers le crédit accordé principalement au secteur publique.

Les ressources collectées par les banques étaient constituées principalement par des dépôts à vue. A cette période, les tarifs appliqués par les banques (taux d’intérêt et commissions) étaient déterminés fixés par les autorités à un niveau artificiellement bas. Le pivot du secteur financier était le Trésor Public qui en plus du financement des dépenses publiques, exerçait un rôle monétaire et financier très important. En effet, la majorité de l’épargne collectée par cette institution, servait à financer les investissements publics à long terme.

En cas d’insuffisance des ressources de financement du trésor public, la Banque Centrale d’Algérie s’engage à combler ce déficit. En plus, la réglementation des taux d’intérêt engendrait des taux réels négatifs pour la banque centrale. Globalement, le marché monétaire souffrait de plusieurs problèmes en plus du déficit imminent. Les banques publiques comptait des créances non performantes très importantes des entreprises publiques et devait se refinancer auprès de la banque centrale.

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En plus, la politique de domiciliation (chaque entreprise publique devait traiter ses opérations avec une banque précise) et la  politique de spécialisation des banques restreignaient la concurrence et l’expérience des banques publiques1 . La loi n° 86-12 du 19 août 19862 , bien qu’elle souligne le début de la refonte du système bancaire algérien, elle n’apporte aucune innovation. Le secteur bancaire constitué par la banque centrale et les banques commerciales est toujours une propriété étatique. Cette loi précise que l’état utilise ce secteur comme un instrument de politique pour financer l’économie nationale. 

Effet des réformes économiques de 1988 sur le secteur financier algérien

Les réformes économiques de 1988, avaient pour but de changer radicalement le système financier. Ce dernier devait jouer un rôle plus efficace dans la collecte et l’allocation des ressources financières, au lieu d’être un simple moyen de secours pour les entreprises publiques. Cette première mutation s’est traduite par:3 – La redéfinition des relations banques- entreprises : définies jusqu’ici comme une logique d’une régulation administrative, devaient être gérées par les règles de « commercialité » dans le cadre d’engagement contractuel.

– Une meilleure mobilisation des ressources : les réformes engagées ont accordé une marge d’initiative aux banques pour fixer les tarifs bancaires. La Banque d’Algérie (banque centrale) devait alors déterminer uniquement les taux directeurs. Le principe de flexibilité entre alors en vigueur dans le système financier algérien. – Recul graduel du trésor public de l’activité bancaire. – Sont maintenues uniquement les opérations et les activités traditionnelles du trésor public sont maintenues. En plus, le trésor public était autorisé à opérer sur le marché monétaire pour financer ses besoins en liquidités.

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