PARTICIPATION PAYSANNE ET DEVELOPPEMENT RURAL
PARTICIPATION ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
D’une part, Kwaja (2001) montre que les infrastructures issues d’un projet participatif disposent d’une meilleure maintenance que les infrastructures étatiques, et donc logiquement d’une meilleure viabilité sur le long terme. Ainsi, Katz et Sara (1997) affirme qu’il y a une forte association entre participation et viabilité. D’après son expérience en Afrique subsaharienne et dans le Sud de l’Inde, Cleaver (1999) montre que les communautés peuvent avoir du mal à maintenir les projets auxquels elles n’ont pas contribué des ressources financières ou matérielles adéquates. Ainsi, la plupart des auteurs observent que les projets issus de processus participatifs disposent d’une meilleure maintenance et sont donc davantage viables sur le long terme, mais à condition que les communautés disposent d’une formation adéquate ; et les agences d’aide et l’Etat fournissent une assistance technique et matérielle sur le long terme pour permettre de les fonctionner. D’autre part, Chretien (1983) affirme que le développement des milieux ruraux est évalué en termes de croissance, de productivité. Prenons l’exemple de la convention Vietnam-Sénégal-FAO signée en 1997. Ce fut une expérience novatrice menée en matière d’approche participative. Un programme pilote appelé PSSA (programme spécial pour la sécurité alimentaire) est instauré au Sénégal. Des quarantaines d’experts vietnamiens en matière de riziculture, d’apiculture, d’horticulture, et de pêche artisanale ont rejoint le Sénégal pour enseigner leurs pratiques à une soixantaine groupe de paysans sénégalais. Comme résultats, on a vu que les villageois sénégalais ont bien assimilé ces pratiques-là. Et après le départ des experts vietnamiens, les Sénégalais ont pu assurer eux même le développement des secteurs cités précédemment. Ils ont pu trouver les moyens et la volonté nécessaire à la pérennisation des activités entreprises, à la formation de leur propre expert. Cependant, les paysans sénégalais sont bien soutenus par l’Etat dans leurs efforts. Ils ont pu eux même assurer l’augmentation de la productivité chez eux. Pour preuve, les rendements et la productivité ont augmenté de façon spectaculaire à partir de 1997. A titre d’illustration, la production dans les rizières de la Vallée du Sénégal a augmenté de 70% en 1997-1998. Ce type d’approche participative mérite donc d’être étudié et développé car il est porteur d’espoir en matière de rentabilité et de développement. De plus, ce projet a permis aussi le transfert des techniques. De plus, la participation paysanne permet aussi une efficacité technique des interventions dans la mesure où elle prend en compte tous les aspects et la complexité de la situation et de la société locale. Selon Farrell (1957), l’efficacité technique reflète l’habileté d’un agent (entreprise, communauté, etc.) à obtenir un output maximum avec un niveau d’inputs donnée. L’adhésion des populations aux projets les concernant est effectivement une condition d’efficacité. La démarche participative peut avoir pour effet d’aboutir à des choix qui seront économiquement plus pertinents et avec des couts économiques moindres grâce à une meilleure coordination de l’information provenant de différentes sources qui est assurée par le dialogue direct entre les différents acteurs. En d’autre terme, la participation favorise donc une meilleure pertinence des choix du point de vue économique.
PARTICIPATION ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
La participation aux actions de développement notamment dans la gestion des ressources naturelles engendre des avantages environnementaux importants. Elle permet d’améliorer la qualité de la décision environnementale. Parlons le cas de Gandon qui est une communauté rurale dans la région de Saint Louis, et qui se situe dans la partie sud-ouest du département de Dagana, et à l’ouest par le fleuve Sénégal et l’océan Atlantique. Dans cette région, les femmes victimes de l’exode de leur mari participent beaucoup dans la prise en charge de leur famille. Les femmes occupent une place importante dans les stratégies de lutte contre la pauvreté et dans la gestion des ressources naturelles notamment la protection de l’environnement. L’agriculture, l’élevage et le maraîchage4 sont les activités de productions auxquelles effectuent les femmes. Ces activités sont en rapport étroit avec les ressources naturelles. Dans ces activités, les femmes sont présentes et actives dans l’utilisation des ressources naturelles. Et ils ont pratiqué des techniques de culture comme la rotation (succession de culture sur une même surface dans le temps et dans l’espace), l’assolement (répartition des cultures dans l’espace), l’association des cultures et la jachère. Ces techniques sont réalisées pour protéger les ressources naturelles. La participation des femmes dans les activités procurent donc des bienfaits sur l’amélioration du niveau de vie mais aussi des bienfaits sur l’environnement du fait qu’elles se soucient de la protection de l’environnement dans ses activités. Dans cette région, les femmes participent aussi aux travaux de reboisement dans le but de protéger l’environnement. Divers techniques comme la pépinière et l’élagage sont utilisées individuellement ou collectivement par les femmes. De plus, la communauté rurale de Gadon pratique le foyer amélioré. C’est une technique qui consiste à conserver plus de chaleur et permet d’économiser la quantité de bois utilisé. Il est à noter que l’usage du bois comme source de combustible présente de lourds impacts sur l’environnement. Elle figure parmi l’une des principales causes de déboisement et source de pollution de l’air. Réduire la quantité des bois utilisés dans la préparation des repas grâce aux foyers améliorés, permet de maintenir la ressource en bois en quantité suffisante autour du village. Culture jardinière de légumes et des primeurs .La participation des femmes dans la communauté rurale de Gandon s’est aussi renforcée par le projet CERES au niveau des villages. Ce projet comporte : des séances de sensibilisation organisées et des sessions de formation organisées au centre communautaire de Gandon. Seuls les leaders dans le village assistaient à cette session de formation. A leur tour, ils transmettent ensuite les connaissances reçues aux autres membres du village. L’intervention du projet a renforcé le niveau de connaissance des techniques de protection de l’environnement. On a vu que les femmes participent directement à la protection et à l’entretien des ressources naturelles à travers diverses activités. Et la participation présente un impact durable et bénéfique pour les populations et leur environnement .
REMERCIEMENTS |