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Physiologie
La physiologie du tube digestif repose essentiellement sur deux processus : la digestion mécanique et la digestion chimique. Ainsi, la digestion est la transformation des molécules complexes en molécules plus simples appelées nutriments. En effet, il faut noter que la digestion mécanique a lieu dans chaque étape du tube digestif. Par contre, la digestion chimique ne se fait pas dans le pharynx, l’œsophage et le gros intestin. Cela est du tout simplement au fait qu’il n’y a pas de glandes associées à des sécrétions dans ces parties du tube digestif.
Digestion mécanique
La digestion mécanique permet de modifier les aliments tout en conservant leur nature. Le but principal est de réduire la taille des aliments pour qu’ils soient assimilables par l’organisme et aussi d’augmenter la surface de contact pour faciliter le travail des enzymes [27].
Au niveau de la cavité buccale
La mastication est la première étape de digestion mécanique, c’est un acte semi-volontaire et rythmique. Les dents sont en places dès 2 ans. Elles se chargent de déchirer et d’écraser la nourriture en petites particules permettant d’augmenter la surface de contact de la nourriture avec les enzymes. La langue permet d’humidifier et de ramollir la nourriture grâce à la salive facilitant la digestion chimique. Cette nourriture porte alors le nom de bol alimentaire. De plus, elle permet de pousser la nourriture vers le pharynx, point de départ de la déglutition. Par ailleurs, la salive facilite la gustation par la solubilisation des particules, nettoie la bouche assurant une action antibactérienne, neutralise le reflux gastrique acide dans l’œsophage grâce à son pH alcalin [28]. Ainsi, chez l’enfant de moins de 3 ans, le risque de survenu du syndrome de pénétration caractérisé par un accès brutal de suffocation et de toux, suivi de signes d’atteinte bronchique est fréquent à cause de la fragilité du pharynx. La digestion mécanique de la cavité buccale est en place à partir de 3 ans [27, 28].
Au niveau du pharynx
Le pharynx est le point de départ de la déglutition qui est l’action d’avaler de la nourriture et/ou la salive. Pour amorcer ce phénomène, la langue pousse volontairement le bol alimentaire vers le pharynx. La luette remonte pour bloquer l’accès aux fosses nasales et l’épiglotte s’abaisse afin de bloquer l’accès à la trachée. Finalement, le bol alimentaire traverse le pharynx et arrive dans l’œsophage. Chez l’enfant, la digestion mécanique au niveau du pharynx est immature avant 3 ans [6 ;18 ;27].
Au niveau de l’œsophage
L’œsophage est un long conduit assurant le transit de la cavité buccale à l’estomac. Grâce aux mouvements péristaltiques de l’œsophage qui correspondent à des mouvements de contraction et de relâchement successifs, le bol alimentaire est poussé du début de l’œsophage jusqu’à l’estomac [27- 29]. Chez l’enfant, le mouvement péristaltique œsophagien est en place depuis la naissance. Le sphincter œsophagien atteint sa maturité entre 3 et 6 mois [30].
Au niveau de l’estomac
Les parois de l’estomac se contractent et créent ainsi ce que l’on appelle le brassage. Ces contractions font que le bol alimentaire est bien mélangé avec les sucs gastriques. Après quelques heures de brassage, le bol alimentaire devient une masse plutôt liquide qui porte le nom de chyme. Grâce au péristaltisme, ce chyme poursuit son trajet en direction de l’intestin grêle [27]. Ainsi, il faut noter que les mouvements péristaltiques de fortes intensités, se produisent au niveau de l’antre pylorique provoquant la progression du chyme vers le pylore. A ce niveau, les particules solides du chyme sont refoulées vers le fundus via une pression qui provoque la fermeture du pylore et permettant un rebrassage de ces particules pour une meilleure digestion [31]. L’évacuation du chyme s’effectue essentiellement sous l’effet d’un gradient de pression fundo-duodenal. Le pylore ne s’ouvre que quand le contenu gastrique aura atteint un certain degré d’acidité [28].
Au niveau de l’intestin grêle
Elle se caractérise par deux types de mouvements : brassage et péristaltisme. Les mouvements de brassages permettent le mélange et facilitent l’absorption alors que les mouvements péristaltiques permettent la progression du chyme gastrique. Ces mouvements se déroulent simultanément et sont involontaires. Par ailleurs, les molécules de lipides contenues dans le chyme, ne peuvent pas se mélanger à l’eau. Elles se lient entre elles formant une masse importante ; ce qui rend difficile l’action des enzymes. Chez l’enfant, on note un péristaltisme actif qui peut être expliqué par une légère augmentation des contractions de l’antre gastrique [27].
Au niveau du gros intestin
La digestion mécanique au niveau du gros intestin permet l’absorption de l’eau et des électrolytes contenus dans l’effluent iléal et de stocker les résidus de la digestion au niveau du caecum. Comme au niveau de l’intestin grêle, le gros intestin a également deux types de mouvements : le brassage et le péristaltisme. Le brassage favorise l’absorption des nutriments alors que le péristaltisme permet l’expulsion des nutriments hors de l’organisme [27]. Chez l’enfant, ces mouvements sont en place.
Digestion chimique
La digestion chimique est principalement associée à l’action des enzymes et de sucs digestifs sur les aliments. Ceci a pour objectif de détruire les molécules complexes des aliments afin de produire des nutriments qui pourront être absorbés et utilisés par l’organisme. A cet effet, les glucides (l’amidon) sont transformés en glucose, les lipides sont transformés en acides gras et en glycérol et les protéines sont transformées en acides aminés [27].
Au niveau de la cavité buccale
Dans la cavité buccale, la salive, produite par les glandes salivaires, contient une enzyme digestive nommée amylase salivaire. Cette enzyme débute la digestion chimique des aliments en transformant l’amidon en sucres simples comme le glucose et le fructose. Chez l’enfant, le pH de la salive est égal à celui de l’adolescent et de l’adulte (pH compris entre 6 et 7,8) [27;32-35].
Au niveau de l’estomac
La digestion chimique au niveau de l’estomac fait intervenir deux types de sécrétions enzymatiques : une sécrétion exocrine et une endocrine [6 ; 18 ; 36].
Sécrétion endocrine
Elle est assurée par les cellules G qui secrètent la gastrine. Elle stimule d’une part, la sécrétion de l’acide chlorhydrique (HCl) par les cellules pariétales et celle du pepsinogène et de la lipase gastrique par les cellules principales ; d’autre part, elle contracte le cardia, augmente la motricité de l’estomac et relâche le pylore pour libérer le chyme gastrique dans l’intestin grêle [6 ; 18 ; 36]. La lipase gastrique est active à un pH optimal situé entre 3 et 7 chez l’adulte, et 3,0 et 5,5 chez l’enfant et son rôle est d’initier l’hydrolyse des triglycérides dans l’estomac pour la digestion des lipides [37].
Sécrétion exocrine
Elle est assurée par les glandes gastriques qui produisent le suc gastrique. Ce suc gastrique est principalement constitué d’acide chlorhydrique, d’enzymes (la lipase gastrique et la pepsine), de mucus et de bicarbonates [38]. Chez l’enfant, la lipase gastrique atteint les taux de l’adulte vers 3 mois [39]. Ici, une partie de l’acide chlorhydrique sécrétée, interagit avec le pepsinogène pour donner la pepsine qui dénature les protéines et l’autre partie stimule la sécrétion pancréatique. Chez l’enfant, la sécrétion de l’acide chlorhydrique atteint les taux de l’adulte vers 18 mois [39]. Les taux adultes de la lipase gastrique sont atteints dès 3 mois de vie. Les cellules à mucus secrètent du mucus qui forme une barrière protectrice de la paroi de l’estomac vis-à-vis de l’acidité gastrique.
Les cellules accessoires de la muqueuse gastrique secrètent des bicarbonates qui participent à la neutralisation de la sécrétion gastrique [39]. Le tableau II représente la variation du pH de l’estomac chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Généralités sur l’anatomie et la physiologie des appareils digestif et urinaire chez l’enfant et l’adolescent
I. Appareil digestif
I.1. Anatomie
I.1.1. Cavité buccale
I.1.1.1. Langue
I.1.1.2. Dents
I.1.2. Pharynx
I.1.3. OEsophage
I.1.4. Estomac
I.1.5. Intestin grêle
I.1.6. Gros intestin
I.1.7. Foie
I.1.8. Pancréas
I.2. Physiologie
I.2.1. Digestion mécanique
I.2.2. Digestion chimique
II Appareil urinaire
II.1 Anatomie
II.2. Physiologie
I.2.1 Fonction hormonale
I.2.2 Fonction excrétrice.
I.2.2.1 Filtration glomérulaire
I.2.2.2 Réabsorption tubulaire
I.2.2.3 Sécrétion tubulaire
Deuxième partie : Paramètres physico-chimiques influençant la pharmacocinétique et la pharmacodynamie des médicaments administrés par voies orales chez l’enfant et l’adolescent
I. Pharmacocinétique des médicaments
I.1 Définition du médicament
I.2 Définition et classification de la population pédiatrique
I.3 Définition de la pharmacocinétique
I.4 Paramètres influençant la pharmacocinétique des médicaments administrés par voie orale
I.4.1 Paramètres influençant l’absorption
I.4.2 Paramètres influençant la distribution
I.4.3 Paramètres influençant la métabolisation
I.4.4. Paramètres influençant l’élimination rénale
II. Paramètres influençant la pharmacodynamie des médicaments chez l’enfant et l’adolescent
II.1 Généralités sur la pharmacodynamie des médicaments
II.2 Paramètres influençant la pharmacodynamie des médicaments chez l’enfant et l’adolescent
II.2.1 Particularité liée à l’effet thérapeutique
II.2.2 Particularités liées aux effets indésirables
CONCLUSION
REFERENCES