Paradigmes théoriques et pédagogiques un regard historique

Paradigmes théoriques et pédagogiques un regard historique

Décrypter et créer des médias 

approches artistiques et culturelles L’approche sémiologique En France, une approche artistique et culturelle se développe dans les années 1960145 . L’approche sémiologique constitue un tournant théorique important en éducation aux médias : elle les envisage comme des systèmes figuratifs et symboliques à analyser et dénaturaliser, en s’inspirant notamment des travaux de Roland Barthes146 . Elle oriente l’éducation aux médias vers l’étude de la publicité et de la télévision et s’éloigne des questions purement esthétiques pour s’intéresser aux aspects culturels des médias.

Elle est appliquée en contexte éducatif par René La Borderie, alors directeur du Centre Régional de Documentation Pédagogique (CRDP) de Bordeaux. Celui-ci développe un cours d’Initiation à la Communication Audio-Visuelle (ICAV) sous l’influence des travaux de Roland Barthes et de Umberto Eco, obtenant un support important de la part de Christian Metz. Offrant une formation aux enseignants, par le biais des écoles normales d’instituteurs et des brochures sur l’image, à une période où se développent aussi beaucoup de travaux autour de la réception, ils sont à l’origine des premières expériences systématisées et généralisées en éducation aux médias, qui s’inscrivent dans une approche sémiologique.

Les années 1970 se caractérisent par l’émergence d’approches actives en éducation aux médias, liées aux paradigmes théoriques qui se développent à cette période. Le contexte de production des messages médiatiques et le rôle central de l’interprétation des publics voient leur importance s’accentuer. Les facteurs de genre, l’origine sociale et ethnique, le milieu géographique ou social interviennent dans ce processus d’interprétation.

En éducation aux médias, un intérêt croissant est porté aux publics et aux gratifications que ceux-ci peuvent tirer de leurs usages médiatiques. Cela offre de nouvelles manières de considérer l’éducation aux médias, d’amener les jeunes à réfléchir à leur consommation, s’assurer que la relation qu’ils entretiennent avec les médias est « une expérience culturelle enrichissante » et leur donner des clés pour comprendre comment les produits médiatiques sont conçus147 . L’éducation populaire a ici une influence central

Approches actives et créativité

Les années 1970 voient l’émergence d’une idéologie pratique nouvelle, celle de l’animation148, un mouvement amorcé sous le Front Populaire et actif dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale, qui agit comme point de rencontre entre le sommet (les ingénieurs culturels) et la base (militants puis professionnels intervenant dans de nouvelles structures). Un nouveau corps d’intermédiaires émerge : les animateurs, indépendant des médiateurs jusqu’alors liés aux institutions.

L’ensemble des techniques valorisées et légitimées par un savoir psycho-sociologique constitue une « idéologie pratique », qui privilégie le travail en groupe de pair à pair, à l’individu exerçant seul sa raison. D’après Léo Vennin, les techniques d’éducation populaire entendent également remettre en cause le rapport hiérarchique, vertical, entre enseignant et enseigné, entre « sachant » et ignorant, pour y substituer des rapports de coopération et des situations d’éducation mutuelle : elles se déploient en-dehors d’une éducation normative jugée inhibante.

Les « méthodes actives » sont alors convoquées pour leurs vertus émancipatrices et citoyennes, dans le cadre d’un accompagnement plutôt que d’une transmission directe. Si les « centres d’entraînement aux méthodes actives » (Céméa) sont fondés dès 1937, le contexte de Mai 68 peut avoir joué un rôle dans le « tournant » des années 1970150 . L’

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