Paludisme et Complexité

Paludisme et Complexité

Épidémiologie du paludisme et biologie

Quelques définitions

Taux d’inoculation entomologique Dans le cas du paludisme, ce taux est défini comme étant le produit du nombre moyen journalier de piqûres infectantes que reçoit un humain susceptible par la probabilité que cet humain devienne infecté. Humidité relative L’humidité relative est définie comme le rapport, pour une température donnée, entre la quantité d’eau que contient l’air et la quantité effective qu’il peut contenir. Elle est souvent mesurée à l’aide d’un hydromètre.

Indice de végétation normalisé Meneses [5] définit l’indice de végétation normalisé (NDVI) comme une mesure entre l’énergie reçue et celle qui est émise par des objets sur la terre; elle est très sensible aux variations atmosphériques. Processus d’évolution d’un individu Nous appelons processus d’évolution d’un individu, l’ensemble constitué de la séquentialité des différents états de cet individu.

Par exemple un humain initialement Susceptible (S), peut ensuite devenir Infecté (E) après piqûre par un moustique Infectieux; quelques jours après, il devient Infectieux (I) et peut à son tour infecter un moustique Susceptible; par la suite, en fonction des conditions environnementales de la zone où il se trouve, l’humain Infectieux peut soit Mourir, soit Guérir sans ou avec immunité (R). Nous dirons donc que le processus d’évolution chez l’humain est de type S −→ E −→ I −→ R. Le moustique quant à lui n’a pas de processus de guérison; son processus d’évolution est donc sous la forme S −→ E −→ I dans tous les cas

Le paludisme : les acteurs en présence

Connaître le fonctionnement de ce que l’on veut modéliser est essentiel pour une modélisation efficace; la modélisation en épidémiologie dépend ainsi fortement des connaissances en biologie. Nous présentons, dans le cas de notre modélisation liée au paludisme, les acteurs en présence : le moustique, le parasite et l’hôte du parasite (l’humain). Chez l’humain, l’agent responsable du paludisme est un parasite unicellulaire appelé plasmodium. Il existe cinq formes de plasmodium dans la littérature : le plasmodium falciparum, le plasmodium vivax, le plasmodium ovale, le plasmodium malariae et le plasmodium knowlesi. • le plasmodium falciparum, plus fréquent en Amérique du sud, Afrique et Asie du sud-est, est présenté dans la littérature comme étant l’espèce la plus dangereuse, provoquant les cas les plus avancés de paludisme; 

• le plasmodium vivax, désigné comme étant le plus répandu en zone tropicale et sub-tropicale, il est responsable de formes bénignes du paludisme; • le plasmodium malariae, plus rare, est plus présent sous les tropiques et en zone tempérée; • le plasmodium ovale, l’espèce la plus rare, généralement rencontrée en Afrique tropicale et en Asie du sud-est, provoque des formes bénignes du paludisme; • le plasmodium knowlesi, plus proche génétiquement du plasmodium vivax et de manière microscopique du plasmodium malariae, a été découvert récemment chez l’Homme, en Malaisie (mais était connu antérieurement chez le singe), et n’est pas encore assez répandu.

Le paludisme est une maladie dont le mauvais air des marais (malaria en italien) fut suspecté comme étant la cause originelle. Plus tard, les travaux de Louis Pasteur permirent d’émettre une hypothèse microbienne comme cause du paludisme. En 1880, Alphonse Laveran découvrit le protozoaire responsable de l’infection; il observa des cellules rondes ou en croissant pigmentées dans le sang des paludéens; il constata la présence de filaments grêles et très transparents qui se mouvaient avec une grande agilité et donc la nature animée n’était pas contestable (phénomène d’exflagellation).

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