Ouverture financière et chocs financier externes identification de la relation
Revue de la littérature sur le lien entre l’intégration financière et les chocs externes
Au cours des deux dernières décennies, une attention particulière a porté sur les thèmes suivants : (i) les effets des chocs externes* sur la croissance économique du pays et sur le processus d’intégration financière entre un groupe de pays, (ii) les circonstances dans lesquelles un secteur financier fragile ou irrationnel peut être exposé aux différents chocs extérieurs et, par là même, affecter l’économie réelle d’un pays, et (iii) le degré selon lequel les chocs qui se produisent dans le système financier peuvent se propager à d’autres systèmes financiers et déstabiliser, ainsi, les liens entre les systèmes financiers des pays différents.
En d’autres termes, une attention accrue a été portée récemment sur le lien entre la fréquence croissante des chocs financiers et les effets éventuels engendrés par la libéralisation du compte de capital. Une variété de facteurs peut conduire à l’émergence d’une crise financière dans un pays donné. Dans un contexte de plus en plus, marqué par la mondialisation financière et l’ouverture grandissante des comptes de capitaux, les événements dans d’autres pays peuvent avoir un impact sur l’intégration et la stabilité financière d’un pays donné.
Depuis les contributions pionnières de Mundell (1961) et McKinnon (1963), de nombreuses études dans la littérature économique ont mis l’accent sur les relations de coopération (entre les pays) qui peuvent être entravées par l’adoption d’une monnaie commune et l’intégration économique suite aux chocs externes. Il est généralement admis que la corrélation des chocs est le critère déterminant dans la décision d’un pays pour joindre une union commerciale, financière ou monétaire. Mundell (1961)1 soutient l’idée que l’existence d’une corrélation positive entre les chocs économiques permet aux pays de coordonner leurs politiques structurelles afin d’éliminer les éventuels déséquilibres existants et, par conséquent, d’établir une vraie union économique.
En fait, les déséquilibres qu’ont connus différents pays pendant les crises financières des années 90 ont contribué de manière significative à l’émergence de l’idée selon laquelle la libéralisation du compte de capital augmente le risque de l’instabilité financière. Dans ce contexte, les études faites sur les crises financières ont examiné si la libéralisation et l’intégration financière augmentent le risque de chocs financiers. En outre, pour étudier l’effet dynamique des chocs financiers extérieurs sur les économies, plusieurs études ont utilisé des modèles économétriques, en particulier les modèles VAR (Vector AutoRegressions),
pour décomposer les effets directs des chocs extérieurs sur plusieurs variables macroéconomiques, notamment celles générées par les réponses endogènes de la politique monétaire comme indiqué dans les études de Hamilton (1983)1 ; Bernanke et al. (1997)2 , etc. Dans cette perspective, les travaux empiriques élaborés par Demirgüç-Kunt et Detragiache (1998)3 , Kaminsky et Reinhart (1999)4 , et Glick et Hutchinson (1999)5 constatent que la propension aux crises bancaires et monétaires augmente à la suite des politiques de libéralisation financière.