Outils de mesure du développement durable quelques évaluations

Les indicateurs phares de développement durable et implication de l’Algérie

La publication annuelle de listes d’indicateurs (tableaux de bord) couvrant les multiples dimensions du développement durable tend à se généraliser afin de dépasser la juxtaposition d’indicateurs et d’articuler ceux-ci dans un cadre cohérent, fondé sur les indicateurs de la CDDNU (Commission de Développement Durable des Nations Unies).

Depuis la conférence de Rio, le programme Action 21 dans son chapitre 40, a appelé les pays à définir la notion d’indicateurs du développement durable, par la suite, les organisations internationales (CDD-ONU, PNUE, OCDE, Commission européenne, Banque mondiale…) et de nombreux pays ont beaucoup travaillé afin d’identifier une batterie d’indicateurs qui prendraient au mieux les aspects économiques, sociaux et environnementaux du développement. Cependant, le fait que les pays n’ont pas tous les mêmes politiques de développement durable, ces indicateurs doivent être mis en relation avec les thèmes de la politique et la stratégie du pays. 

Indicateur de la CDDNU (Commission de Développement Durable des Nations Unies) 

L’Action 21 oblige les gouvernements, les organismes internationaux et ONG à élaborer et à employer des indicateurs de développent durable. En 1995, la CDDNU a adopté un plan de travail sur les indicateurs de développent durable. Comprenant une liste de 140 indicateurs, représentés dans le tableau n°32, ils sont regroupés en fonction des chapitres de l’Action 21 en quatre grandes catégories sectorielles : société, économie, environnement et institutions (ces dernières forment la structure horizontale d’une matrice).

La structure verticale de cette matrice regroupée en trois catégories d’indicateurs (chaque groupe contient un ensemble d’indicateurs) : Force de pression (FP) qui correspondent aux activités humaines qui influencent le développement durable, les indicateurs de l’état (E) qui reflètent la condition et l’état du développement durable et les indicateurs de réponse (R) reflétant les possibilités associées aux politiques ainsi que les changements qui touchent l’état du développement durable intitulé le cadre FP/E/R.

Dans la mesure du possible, des indicateurs sont élaborés pour mesurer chaque composante. Par exemple, dans le cas d’un indicateur de l’environnement (chapitre 9 d’Action 21), traitant de la protection de l’atmosphère5 : o Force de pression, correspond aux émissions de gaz à effet de serre ou l’émissions de CO2 comme indicateur ; 

L’implication de l’Algérie par une formalisation d’indicateurs

En Algérie, pour emboiter le pas, l’Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable(ONEDD) proposait en 2012 une séries d’indicateurs qui expriment les diverses dimensions du développement durable tout en répondant chacun à un objectif donné. Le tableau ci-dessous rassemble cette série d’indicateurs en deux sousgroupes intitulés : « indicateurs disponibles » et « indicateurs à moyen et long termes ».

Cet assemblage d’indicateurs s’est imposé par la disponibilité des données et le stade de développement de leur calcul. Autrement dit, les indicateurs qui ont trait à certains paramètres, comme la croissance de la population ou le taux d’épuration des eaux usées… ont des antécédents de recherche plus longs, par conséquent, leurs calcul est effectué à court terme, ils sont ainsi classés dans le sous-groupe d‘Indicateurs disponibles.

Par contre s’agissant d’autres paramètres comme la prévalence des maladies professionnelles ou les espèces menacées de disparition, les indices en sont à une étape préliminaire, possible même inexistants, leurs calculs exigent une durée importante pour produire d’abord, la donnée, puis, la collecter et finalement la traiter, raison pour laquelle ces indicateurs ont été classés dans le sous-groupe d‘Indicateurs à moyen et long terme comme le montre le tableau n°33.