Origine et répartition géographique de l’oignon

Origine et répartition géographique de l’oignon

L’oignon provient de la zone géographique comprenant la Turquie, l’Iran, l’Irak et le Pakistan (Hanelt, 1990). L’espèce Allium cepa n’a pas été retrouvée à l’état spontané. Son parent le plus proche, A. vavilovii Popov & Vved., peut encore être observé à l’état spontané dans la région sise entre l’Iran, le Turkménistan et la Mongolie (Hanelt, 1990; Foury et Schweisguth, 2014). Les traces des peintures sur les anciennes tombes égyptiennes témoignent que l’histoire de l’oignon remonte au moins à 3 200-2 800 avant Jésus-Christ. Ainsi, l’oignon était déjà une source de nourriture importante pour les habitants de l’Égypte ancienne (Doré et Varoquaux, 2006). Selon Rouamba et al.,( 2001), les variétés de l’oignon d’Afrique tropicale ont pu être introduites à partir du sud de l’Égypte ou de l’Inde, via le Soudan, vers l’Afrique centrale et occidentale sous forme de graines ou de lots de bulbes génétiquement hétérogènes et ensuite sélectionnés par les agriculteurs locaux pour fournir des oignons mieux adaptés aux conditions écologiques de ces régions et des besoins des populations.

L’oignon est cultivé dans environ 175 pays dans des conditions climatiques tempérées, subtropicales et tropicales. La production mondiale est d’environ 64 millions de tonnes de bulbes pour 3.45 millions ha (FAOSTAT, 2007). Les principaux pays produisant de l’oignon sont la Chine, l’Inde, les USA, l’Iran, la Russie, l’Egypte, la Turquie, le Pakistan, le Brésil et la Hollande (FAOSTAT, 2014).

Importance de l’oignon

Depuis plus de deux décennies, la production d’oignon a connu une hausse spectaculaire au Sénégal. Avec une production annuelle passée de 70 000 Tonnes en 2003 à plus de 230 000 Tonnes en 2012 selon la direction de l’horticulture, le pays occupe la troisième place au rang des plus grands producteurs d’oignon d’Afrique de l’Ouest.
A l’échelle locale, la culture d’oignon constitue une source importante de revenus et contribue à la sécurité alimentaire et financière des producteurs. L’oignon est souvent la plus grande source de revenus monétaires et permet de faire face aux besoins des familles. La culture de l’oignon, étant une activité de contre-saison, contribue, par ailleurs, à atténuer le phénomène de l’exode rural dans les grands bassins de production. La rentabilité financière de l’oignon incite beaucoup de paysans à rester au village plutôt que d’être tenté par l’exode rural.

Les maladies de l’oignon

Bactériennes : La Pourriture bactérienne brunâtre est la maladie bactérienne la plus rependue et est Causée par Pseudomonas gladioli pv. alliicola La pourriture bactérienne brunâtre sévit de manière sporadique dans toutes les régions productrices d’oignon; cependant, elle est favorisée par les températures élevées.
En champ, la bactérie provoque le flétrissement d’une ou deux feuilles au centre du bouquet. Par la suite ces feuilles flétries deviennent jaune pâle à blanc cassé et dépérissent à partir de la pointe. Les feuilles les plus âgées et les plus jeunes demeurent généralement vertes. Les bulbes qu’on arrache sont mous et déliquescents; lorsqu’on les pince à la base, les portions internes qui sont pourries sont expulsées par le collet, d’où le nom de slippery skin en anglais.
La maladie progresse habituellement de façon lente de sorte que les bulbes affectés semblent sains à la récolte. Cependant, lorsqu’on le coupe transversalement, les tuniques internes sont translucides. Le col de ces bulbes est mou et la pourriture progresse vers les tuniques internes jusqu’au plateau. De là, le parasite envahit tout le bulbe et les tuniques centrales semblent gorgées d’eau comme si ils étaient cuits. (La Société Canadienne De Phytopathologie [SCP], 2014). Cryptogamiques : Nous avons deux principales maladies cryptogamiques à savoir le Mildiou de l’oignon et la maladie des racines Roses.

Mildiou de l’oignon : Le mildiou de l’oignon causé par Peronospora destructor (Berk.) apparaît sporadiquement, dans les régions productrices d’oignons. Les épidémies dans les champs d’oignons sont potentiellement explosives et lorsque les conditions climatiques sont favorables, elles peuvent être destructrices.
Le premier signe de la présence du mildiou est l’apparition d’un feutrage velouté sur les feuilles qui demeurent vertes. Tôt le matin, le feutrage paraît violacé à cause de la pigmentation des spores (sporanges) formées durant la nuit à la surface de la feuille. Par la suite, la plus grande partie des spores est dispersée dans l’air et un feutrage blanchâtre demeure sur la feuille. Au cours des deux à quatre jours suivants, les feuilles infectées deviennent vert pâle puis jaunes et finalement s’affaissent et meurent.(SCP, 2014)

Maladie des racines roses : La maladie est causée par Pyrenochaeta terrestris, elle se reconnaît facilement par la coloration caractéristique rose foncé à bordeaux des racines infectées. Celles-ci se dessèchent en partie ou entièrement et plus tard virent au brun rougeâtre à mesure qu’elles meurent. Les plantes gravement atteintes de la maladie des racines roses sont rabougries, ont de nombreuses racines infectées, s’arrachent facilement du sol et ne produisent pas de bulbes qui puissent être mis sur le marché. C’est une maladie de plus en plus fréquente au Sénégal notamment dans le Gandiolais (Camara et al., 1997), souvent associée à la fusariose (Fusarium sp). La lutte s’effectue en recourant à des rotations longues (RECA, 2014) de façon à ne pas revenir avec une culture de Liliaceae ou Gramineae avant 4 à 5 ans.

Conservation de l’oignon

Les maladies dues à la conservation : Pourriture du collet Les oignons sont susceptibles à la pourriture du collet causée par Botrytis pendant l’entreposage. La maladie se caractérise par une prolifération fongique grise, souvent de nature aqueuse, à la hauteur du collet et sur les tuniques externes. D’ordinaire, l’infection se propage rapidement dans l’oignon entier. La meurtrissure des bulbes pendant la récolte, l’entreposage dans des conditions humides et l’exposition des tissus internes attribuable à la rupture des tuniques externes augmentent l’incidence de la pourriture du collet causée par Botrytis. Le fanage des oignons avant l’entreposage réduira l’incidence de cette maladie.(Centre Canada-saskatchewan de recherche sur la diversification de l’irrigation, 2009). La moisissure noire : La moisissure noire, causée par Aspergillus niger, se caractérise par une décoloration noire à la hauteur des collets des oignons. Une décoloration noire est parfois observée sur les tuniques externes. Les oignons meurtris sont plus susceptibles à ce champignon. La moisissure noire rend les tissus aqueux, ce qui provoque souvent la pourriture molle bactérienne. Bien que l’entreposage à une température basse retarde la croissance du champignon, l’exposition des oignons infectés à une température supérieure à 15°C, comme cela survient pendant la vente, accélérera sa croissance(Centre Canada-saskatchewan de recherche sur la diversification de l’irrigation, 2009).

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La pourriture bactérienne : Les pourritures molles bactériennes causées par Erwinia se manifestent souvent pendant l’entreposage. Les oignons atteints de ces pourritures paraissent souvent sains de l’extérieur, mais lorsqu’ils sont coupés, certaines des tuniques internes sont brunes, aqueuses et paraissent cuites. L’oignon dégage souvent une odeur infecte caractéristique et le cœur sort souvent lorsqu’une pression est exercée au plateau.(Centre Canada-saskatchewan de recherche sur la diversification de l’irrigation, 2009).

Les techniques post récoltes : Le seul traitement après récolte à prévoir pour l’entreposage de longue durée des oignons est un séchage rigoureux des bulbes. Il s’agit de sécher complètement le col et les pelures extérieures des bulbes, pour prévenir la perte d’eau et la décomposition en cours de stockage. L’opération peut se faire dans le champ même, à condition que le temps soit sec, en alignant les oignons. Pour un bon séchage, il est indispensable d’avoir de la chaleur et une bonne ventilation, avec de préférence un air sec. Cela dessèche le col et les deux ou trois couches externes du bulbe. La couche la plus extérieure, souvent souillée de terre, s’enlève facilement lorsque les oignons sont secs, faisant apparaître la sous-couche sèche, qui doit être lisse et propre. S’il est impossible de sécher les oignons dans le champ, ils peuvent être séchés sur des claies que l’on placera dans une enceinte chaude et couverte, bien aérée.
Dans les climats froids et humides, les oignons placés dans des entrepôts ventilés sont séchés à la chaleur artificielle, au moyen d’une soufflerie qui envoie sur les oignons en vrac de l’air à 30 °C. On peut également sécher les oignons en les liant en bottes que l’on suspend à une perche horizontale, dans un endroit bien aéré (FAO, 1992).

Taxonomie

La position taxonomique du genre Allium a fait l’objet de controverses. Dans la première classification des angiospermes, ce genre a été placé dans la famille des Liliaceae. Sur la base de la structure des inflorescences, Allium a été inclus dans les Amaryllidaceae. Cependant, avec l’avènement des marqueurs moléculaires, Allium est maintenant positionné au niveau d’une famille distincte, Alliaceae, proche de celle des Amaryllidaceae. Ainsi, le genre Allium appartient à la classe des Liliopsida, la sous-classe des Liliideae, le super ordre des Liliianae, l’ordre des Amaryllidales, la famille des Alliaceae, la sous-famille des Allioideae et la tribu des Allieae (Fritsch, 2002). Croissance et développement : Le cycle de développement de l’oignon comprend 3 phases: 1ère phase (C, D, E, F) : un développement végétatif avec à la clé une formation de bulbe. 2ème phase (G et H) : une période de repos commençant à la chute des feuilles et qui marque le début de la maturité des bulbes. Cette étape se poursuit par le dessèchement des dernières feuilles. A ce stade l’oignon peut être récolté comme légume, sinon les réserves bulbaires sont utilisées pour la poursuite du cycle(Camara et al., 1997).

3ème et dernière phase (I) correspond à la reproduction sexuée utilisant les réserves du bulbe. Cette étape dépend fortement de la floraison, cette dernière est principalement induite par les basses températures pendant la croissance. La précocité ou non de la floraison est variable et dépend des cultivars (Camara et al., 1997).

Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 
1. Généralités 
1.1. Origine et répartition géographique de l’oignon
1.2. Importance de l’oignon
1.3. Principes actifs et propriétés
2. Botanique 
2.1. Biologie
2.2. Taxonomie
2.3. Les variétés
2.4. Croissance et développement
3. Ecologie
4. Les maladies de l’oignon
4 .1. Bactériennes
4.2. Cryptogamiques
Mildiou de l’oignon
Maladie des racines roses
4 .3. Virales
4 .4. Insectes
5. Conservation de l’oignon
5.1 Les maladies dues à la conservation
Pourriture du collet
La moisissure noire
La pourriture bactérienne
5.2. Les techniques post récoltes
CHAPITRE2 : MATERIELS ET METHODES
1. Description du site
2. Matériels utilisés
2.1 Matériel biologique
2.2 Matériel d’échantillonnage
3. Méthodologie 
3.1 Dispositif expérimental
3.2 Conduite de l’essai
a) La pépinière
b) Préparation du terrain
c) Repiquage
d) Irrigation
e) Entretien et défenses des cultures
f) Fertilisation
g) Récolte
4. Paramètres à étudier
4.1. Les variables étudiées avant la récolte
4.2 Les variables étudiées après la récolte
CHAPITRE 3 : RESULTATS
A. Comportement des variétés en conditions hivernales
1. Taux de mortalité après repiquage
2. Nombre de feuilles à 30 jour après repiquage (JAR)
3. Hauteur des plants à 30 JAR
4. Diamètre des bulbes
5. Rendement biologique
6. Rendement économique
B. Impact des conditions hivernales sur la stabilité des variétés 
7. Taux de floraison
8. Taux de bulbe double
CHAPITRE 4 : DISCUSSION
CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 
ANNEXE 

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