Ces dernières décennies, la question autour des défis de l’urbanisation a bénéficié d’un attention croissant tant sur le plan international que national . De plus en plus de personnes préfèrent habiter dans les villes. Aussi, selon les Nations Unies, une personne sur deux y habite actuellement contre 30% de la population mondiale en 1950, et ce taux pourrait atteindre les 70% en 2050 . Et, 95% de cette croissance urbaine se fera dans les pays en développement (PED) de l’Asie et de l’Afrique. Ce qui est interpellant c’est que 80% de cette croissance prendront la forme de bidonvilles . Cette bidonvilisation entraîne alors de nombreux problèmes liés essentiellement à l’accès, tel l’accès inadéquat à l’eau potable et à l’assainissement, la précarité du logement, le surpeuplement ainsi qu’une forte pression foncière dans les zones d’occupation informelle et une extrême pauvreté. S’ajoute à cela les problèmes de congestion et de mobilité urbaine qui mettent en jeu le développement durable des villes, surtout celles des pays en développement. La mobilité peut en effet influer les conditions de vie de la population grâce à l’accessibilité qu’elle offre. De plus, la mobilité, motorisée influence l’environnement urbain par la pollution qu’elle engendre. Et, le problème de transport est, accentué par l’accroissement des populations urbaines, Elle soulève ainsi des questions majeures en termes de développement urbain durable.
Origine des préoccupations sur la mobilité urbaine
Définition de la mobilité urbaine
La mobilité est, dans le sens courant, un changement de place ou de position dans un espace défini . La mobilité spatiale peut alors être différenciée selon deux dimensions : la temporalité pendant laquelle elle s’effectue (longue ou courte) et l’espace dans lequel elle se réalise (interne ou externe au bassin de vie ) .
La mobilité urbaine concerne alors les déplacements des individus dans un environnement urbain. Ainsi, elle intéresse l’ensemble des déplacements effectués de manière quotidienne par les individus en milieu urbain. Cette mobilité urbaine exclut par conséquent, les déplacements exceptionnels comme les déplacements professionnels de longue distance ou les déplacements pour vacances. Elle concerne au contraire les déplacements récurrents liés au travail, aux achats et aux loisirs.
Il y a ainsi différentes formes de mobilité dans le milieu urbain qui interagissent entre elles telle la mobilité quotidienne, la mobilité résidentielle et la mobilité professionnelle.
Mobilité quotidienne
a) Définition
La mobilité quotidienne est la possibilité pour un individu de se déplacer sur une échelle de temps courte, de l’ordre de la quotidienneté dans l’espace . Cette aptitude à se déplacer les aide à participer aux activités économiques et sociales. Elle est alors porteuse de progrès et d’évolution car elle permet la réalisation des activités qui procurent des ressources, de se divertir et de rencontrer d’autres personnes. Ainsi, la mobilité est à la fois un facteur d’enrichissement et de diversification des expériences individuelles. Elle se caractérise par le nombre moyen de déplacements effectués, leur longueur, le budget temps de transport , les motifs de déplacements et les modes utilisés.
b) Mesure de la mobilité quotidienne
Mesurer la mobilité quotidienne des citadins se fait par la détermination du nombre de déplacements qu’ils effectuent par jour, des distances parcourues et du budget temps de déplacement . Ces informations sont obtenues à partir des enquêtes ménages effectuées auprès d’un échantillonnage de citadins. Ces enquêtes intègrent un module récapitulant les déplacements de la veille.
– Le nombre de déplacements en un jour de semaine constitue le niveau de mobilité. Le déplacement se fait ici d’un seul trait, du lieu de départ au lieu de destination. Cependant, il peut se décomposer en différents trajets quand il nécessite une ou plusieurs correspondances sur un ou plusieurs modes. Ce nombre reste cependant une moyenne des déplacements au sein de la société.
– Les distances parcourues témoignent de l’étendue des territoires fréquentés. Elles peuvent donc traduire la rareté ou l’absence de services ou d’emplois dans la proximité immédiate des citadins concernés.
– Le budget-temps de déplacement c’est la somme des durées de déplacements journaliers d’un individu. Zahavi note l’existence d’une contrainte de budget-temps de transport dont la moyenne ne doit pas excéder une heure à une heure et demi , et d’une contrainte de budget monétaire qui ne doit pas dépasser un certain pourcentage du revenu disponible (5% chez les ménages non motorisés et 15% chez ceux qui sont motorisés).
Mobilité résidentielle
La mobilité résidentielle quant à elle désigne le changement de lieu de résidence d’un ménage. Elle est dictée principalement par la faculté de déplacement dont il dispose .
Mobilité professionnelle
Nous entendons ici par mobilité professionnelle le déplacement lié au travail effectué dans un espace défini. Elle concernera alors le déplacement d’un individu de son lieu de résidence vers son lieu de travail. Une mobilité professionnelle peut se traduire par l’accroissement des distances physiques entre le domicile et le lieu de travail . Aussi, elle inclura le changement d’entreprise ou d’établissement d’un employé. De ce fait, elle s’accompagne toujours d’une mobilité géographique et diffère dès lors de la mobilité sectorielle (changement de branche professionnelle) et de la mobilité socioprofessionnelle (changement de métier ou de statut : salarié, fonctionnaire, indépendant, chef d’entreprise…).
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