Tentative du dépassement du caractère rentier à travers les processus de la transition économique et du changement institutionnel
Orientations des économies rentières et leurs attentes de la transition économique
Orientations des pays pétroliers et leurs objectifs de diversification
Les mutations des pays pétroliers à l’âge d’or : « L’âge d’or »1 correspond à la décennie 1970 qui a connue trois évènements qui ont changé le cours de l’histoire. Le premier évènement correspond à la période 1971-1973 connue par la révolution pétrolière,
à laquelle la majorité des pays exportateurs de la région du MOANAP2 (Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Iran, Irak, Koweït, Lybie, Oman, Qatar, et Yémen) se sont engagés vers la nationalisation des hydrocarbures transformant ainsi l’OPEP en un cartel de pays producteurs.
Quant au deux autres évènements, il s’agit des deux plus importants chocs pétroliers de l’histoire de l’économie mondiale. Le premier intervient en 1973. A la suite de la guerre entre Israël, l’Egypte et la Syrie, les pays arabes de l’OPEP décident pour des raisons politiques de diminuer la production afin de créer des complications sur les exportations à destination des Etats Unis.
En quelques mois, le prix du pétrole du Golfe monte de 3 dollars à 12 dollars le baril. Le second choc revient à l’année 1979. Il résulte de la crainte du risque de rupture du pétrole provenant du Golfe à cause du début de la guerre entre l’Irak et l’Iran (1980-1988). Ces circonstances politiques ont engendré une augmentation du prix de l’or noir. Le prix du dollars. L’augmentation des revenus des pays pétroliers a débouché vers l’accroissement de l’épargne qui a conduit à son tour à l’accroissement des dépenses publiques en consommation et en investissement.
Cette aisance financière s’est traduite par une forte progression des importations et s’est accompagnée par des projets de développement dans différents domaines : éducation, infrastructures, santé, électricité, agriculture, hydraulique, industrie.. etc. La première orientation des pays pétroliers après le boom de 1973 fut de suivre le principe de l’avantage comparatif. En effet, les pays exportateurs de pétrole ont mis l’accent sur l’industrie des hydrocarbures en termes de raffinage et de pétrochimie.
L’industrie des hydrocarbures constitue dans la majorité des pays pétroliers le fer de lance de l’industrialisation. L’objectif est d’exporter des produits transformés ce qui devrait permettre l’appropriation d’une rente supplémentaire à celle de l’exportation des hydrocarbures. Seulement le plan d’une croissance par l’exploitation des ressources naturelles a rencontré un grand échec.
Ce dernier revient aux caractéristiques de l’industrie pétrochimique et de l’industrie lourde d’une façon générale (production des biens d’équipement…). En effet, ce type d’industrie exige de grands moyens financiers et cible une certaine catégorie de la demande. Le contre choc pétrolier de 1986 a mis fin à l’aisance financière sur laquelle comptaient les pays pétroliers pour financer leur plan de développement.
Ce contre choc a fait suite à l’accord entre les Etats Unis et l’Arabie saoudite concernant l’augmentation du niveau de production du pétrole afin de pouvoir satisfaire la demande de l’occident, ce qui a fait chuter le prix du baril à un niveau très bas. Ce scénario a poussé les pays pétroliers à réfléchir à d’autres orientations. Parallèlement, investir dans l’industrie lourde, notamment la production des biens d’équipement, nécessite l’acquisition du progrès technique qui est le résultat de connaissance et non pas de capitaux plus importants.
Les pays qui innovent dans la production des biens d’équipement offrent des biens à des prix plus bas et donc plus intéressants sur le marché international par rapport à ceux qui ont les moyens d’importer la technologie puisqu’elle s’ajoutera aux couts de production de ces biens. L’innovation dans les pays industrialisés leur procure un avantage comparatif qui leur permet de gagner plus de parts de marché au niveau international.
En choisissant l’investissement dans l’industrie lourde, les pays pétroliers ont du rencontrer ce genre d’obstacles en plus de l’étroitesse du marché intérieur de ces pays qui rendait l’écoulement des biens d’équipement localement produits une tâche difficile à accomplir.
La situation économique (endettement, déficit commercial….) qui a succédé au choc pétrolier de 1986 dans la majorité des pays pétroliers, notamment les pays de la région MOANAP, nous amène à conclure que suivre le principe de l’avantage comparatif n’était pas la solution la plus appropriée pour ces pays.
