Organisation et fonctionnement de la structure de production de la filière aquacole

Organisation et fonctionnement de la structure de production de la filière aquacole

Les producteurs sont ceux qui, à partir d’une combinaison de facteurs de production (terre, capital, travail), arrivent à mettre sur le marché un extrant appelé produit. On rencontre différents acteurs au niveau des producteurs de produits aquacoles : des paysans, des marabouts, des éleveurs, des  commerçants. Ces producteurs sont des promoteurs individuels ou communautaires dont certains ont un statut juridique de G.I.E ou S.A, tandis que d’autres sont sans statut juridique clair. I

Main d’œuvre au niveau des fermes de production

Le faire-valoir dans presque toutes les exploitations enquêtées est assuré par des ouvriers saisonniers communément appelés «sourgas». Le système de métayage est la forme de rémunération pour ces derniers. La main d’œuvre occupe une place de choix dans les charges de production. Les métayers sont de jeunes fils de paysans (âgés de 25 ans en moyenne), originaires de l’intérieur du pays, ou de pays de la sous-région (Mali, Burkina, Guinée Conakry, Guinée Bissau).

Ces derniers émigrant massivement dans la zone où ils pensent trouver du travail, sont embauchés par des propriétaires de la terre (à proximité d’un fleuve, d’un lac, ou d’un point d’eau). Ces braves hommes sont nourris, logés et à l’issue de la récolte, le propriétaire leur verse souvent le tiers du prix de vente (lorsqu’une moto pompe est mobilisée) auquel il a retiré les dépenses liées à l’achat d’intrants. En dehors de cette force de travail constituée par les « sourgas », les résultats ont révélé l’existence dans les exploitations enquêtées d’une autre main d’œuvre souvent composée de membres de la famille ou d’ouvriers salariés. Le salaire moyen est de 30 000 FCFA sur une durée d’embauche de six à neuf mois 

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L’Accès aux intrants

Les alevins La majeure partie des producteurs s’approvisionnent en alevins au niveau des stations d’alevinage de Richard-Toll. La station d’alevinage de Richard-Toll produisait à peine 30 000 alevins de tilapias d’eau douce par an, mais depuis 2008 avec l’appui de la FAO et du renforcement de leur personnel technique en place, la production a quintuplé. 28 Ce qui fait que dans la zone nord, l’insuffisance d’alevins n’est qu’un mauvais souvenir. La reproduction des tilapias en général, et d’Oreochromis niloticus (tilapia d’eau douce) en particulier, ne pose aucune difficulté.

o L’approvisionnement en aliment L’aliment constitue la plus grande part (avec plus de 60% des charges de production dans toutes les fermes de production enquêtées). L’aquaculture moderne requiert une alimentation artificielle de qualité, apte à subvenir aux exigences nutritionnelles des poissons en croissance. De nombreux paramètres doivent être pris en considération, pour garantir la qualité nutritionnelle de l’aliment (taux et qualité des protéines et des lipides, contenu énergétique, proportions de protéines animales et végétales) d’après certains producteurs enquêtés.

La granulation et l’appétence, la ration et la fréquence de nourrissage, ainsi que le mode de distribution (manuelle, automatique ou à la demande) sont également très importants. Dans presque toutes les fermes de production visitées dans le cadre des enquêtes de terrain, l’aliment leur est livré gratuitement par l’ANA qui en assure le suivi technique. Cette méthode de gratuité de l’aliment destiné aux poissons d’élevage reste peu prometteuse et augmente les charges de fonctionnement de l’ANA et ne garantit point la durabilité des activités piscicoles parce que les bénéficiaires n’ont pas été préparés à se prendre en charge à un moment donné. 

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