Organisation des acteurs pour la gestion des ressources naturelles à Sambandé

Les hommes et les activités socio- économiques

Le peuplement humain dans le terroir villageois de Sambandé est dû comme dans la plus part des espaces humanisés, à un certain nombre de facteurs historiques, culturels et économiques.
Cependant, le facteur économique occupe une place prépondérante depuis l’introduction des cultures de rentes dans cette espace du bassin arachidier, qui a à son tour impulsé des mouvements migratoires vers cette dernière C’est ainsi que, le terroir de Sambandé se caractérise par un peuplement assez diversifié. Les principaux groupes ethniques sont les Sérère, les Wolof, les Peulh et les Mandingue.

Les hommes et la cueillette

Identification des acteurs

L’identification des acteurs s’est réalisée à l’aide de questionnaires et de grilles de concessions, administrés à chaque membre de la concession. Ce travail, a permis de répertorier 36 acteurs qu’on peut répartir.

Dynamique organisationnelle

La gestion des ressources naturelles dans le terroir fait intervenir plusieurs acteurs dont la dynamique organisationnelle est à l’origine d’une meilleure gestion des ressources.
En effet, les intervenants sont :
• Le service forestier ;
• Le PERACOD et le PBA qui s’inscrivent dans la suite du PAGERNA qui est à l’origine de la mise en défens. Ils sont les garants qui accompagnent le processus d’élaboration du plan d’aménagement. Ils jouent ainsi le rôle de coordination qui leur permet d’assurer la mise en synergie des différents acteurs impliqués à travers les concertations périodiques qu’ils organisent.
• Les GIE de gestion qui sont les répondants du CAC, dont le plus actif est le GIE « Soukhaly Mama Kaousssou ». Leurs actions sont principalement axées sur la protection de la forêt contre les principaux facteurs de dégradation.
• La Cellule d’Action et de Concertation (CAC) qui est une structure inter villageoise dont les principales taches sont :
1-Coordonner les mesures de protection forestière avec l’ouverture de pare-feu et l’organisation de patrouille ;
2-Gérer sous le contrôle d’un comité de suivi, comprenant des représentants du service forestier et de 2 conseils ruraux ;
3-rechercher avec l’assistance du service forestier, des débouchés aux divers productions obtenues ;
4-Veiller sous le contrôle du comité de suivi, à la répartition des recettes et autres revenus issus d’application de l’aménagement préconisé suivant la clé de répartition retenue.
* Le chef de village ;
* Le conseil rural ;
* Le sous préfet ;
* Les amodiataires ;
* Les ONG et projets de développement rural comme ANCAR, PAPEL, DMP…
Toutefois, il importe de noter que, la CAC constitue la structure n°1 de contrôle et de gestion des ressources naturelles dans la zone, avec l’assistance du service forestier18.

Infrastructures et services sociaux de base

Sambandé est un terroir très mal équipé en infrastructures et services sociaux de base. Sur le plan sanitaire, elle ne dispose pas de poste de santé. C’est ainsi que, les populations vont soit à Keur Socé, à Keur Madabel ou à Kaolack (en cas de situation critique). Sur le plan hydraulique, le terroir de Sambandé ne dispose pas de forages. Par contre, il bénéficié d’une adduction d’eau a partir du forage de Keur Socé. C’est ainsi que Sambandé village dispose à cet effet, de 3 bornes fontaines.
Sur le plan éducatif, il dispose d’une école primaire avec 5 salles de classes dont 3 sont des abris provisoires.

Les autres activités socio économiques

Les activités de productions

L’analyse des résultats de l’enquête auprès des ménages de Sambandé montre que les revenus des populations s’articulent autour de l’agriculture, de la cueillette, de l’élevage et du commerce.

L’agriculture

Elle est réduite à sa plus simple expression dans la mesure où elle est essentiellement pluviale et compte sur les bras des femmes, des personnes âgées et des enfants pour appuyer les quelques chefs de familles qui ont choisi de rester dans le village. Elle reste cependant l’activité principale qui est accompagnée par l’élevage, la cueillette et le petit commerce.
Cependant, cette agriculture est toujours traditionnelle et utilise des outils rudimentaires.
On distingue ainsi :
* Les cultures de rente constituées essentiellement par l’arachide ;
* Les cultures vivrières représentées par le mil, le mais, le sorgho…
Toutefois, il faut noter les cultures de contre saison (maraîchage), pratiquée par 8,5% des ménages restent tributaires du manque d’eau, avec le tarissement précoce des mares.
Ainsi, les superficies de terres disponibles sont très variables d’un ménage à l’autre. Mais, en général chaque famille dispose en moyenne de 8 hectares.
L’agriculture dans le terroir de Sambandé souffre aussi de nombreux maux :
• La variabilité des précipitations ;
• Le coût élevé des intrants ;
• L’érosion et la dégradation des sols ;
• Etc.

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L’élevage

Pratiquée en association avec l’agriculture, l’élevage est une activité extensive et concerne les bovins, les caprins, les ovins. Elle est pratiquée par certaines ethnies comme les Peulh et les Sérère. Toutefois, il importe aussi de noter l’importance des transhumants dans la zone, qui est le faite des pasteurs venant du Ferlo21. Cela s’explique surtout par la disponibilité des ressources fourragères.
Cependant, les principaux maux dont souffre cet élevage extensif sont :
• Le manque d’eau après l’hivernage ;
• Le vol de bétail ;
• Etc
L’intervention d’acteurs, comme le PAPEL, fait que les techniques de stabulation sont de plus en plus adoptées dans la zone, ce qui donne des perspectives assez prometteuses pour le développement de l’embouche bobine mais aussi pour l’aviculture rurale22.

L’apiculture

L’apiculture est une activité non moins négligeable dans la zone. Elle est essentiellement assurée par des ONG comme le PAGERNA et PAPEL. Cependant, l’exploitation est sous le contrôle du GIE « Soukhaly Mama Kaoussou » affilié au CAC.

L’exploitation du bois d’énergie

L’exploitation du bois d’énergie se fait avec le contrôle et l’autorisation de la CAC. Ainsi, c’est la CAC en collaboration avec l’agent forestier qui met en place les zones de production de charbon en fonction de la disponibilité et l’octroi aux exploitants. Etant une zone protégée, elle dispose de potentialités en matière de bois d’énergie. Ainsi, 7 espèces forestières sont classées bois d’énergie. Il ya en moyenne 867 tiges de bois d’énergie (BE) à l’hectare pour un volume de 24,319 m3 dont 22,832 pour Acacia seyal.
La cueillette occupe la seconde activité créatrice de revenus, après l’agriculture pour les ménages24. Les principaux produits de cueillette qu’on y retrouve sont :
• Les fruits : Balanites aegyptiaca, Adansonia digitata, Diospyros mespiliformis, Zizyphus mauritania, Tamarindus indica, Cordyla pinnata…
• Les gousses : Acacia nilotica…..
• La gomme : Acacia seyal, Sterculia setigera….
• Les écorces : Cordyla pinnata, Sclerocarya birrea, Khaya senegalensis, Adansonia digitata…
• Les feuilles : Guiera senegalensis, Adansonia digitata…
• Etc.

Le commerce

Le commerce dans le terroir de Sambandé est très peu développé d’où le qualificatif de « petit commerce ». C’est une activité pratiquée par le plus souvent par les femmes et concerne surtout la commercialisation en détail du thé, du sucre, des cigarettes, des bonbons, etc., dans l’enceinte du village.

CONCLUSION PARTIELLE

Localisé dans la région de Kaolack, département de Kaolack, arrondissement de Koumbal, et communauté rurale de Keur Baka, le terroir de Sambandé se caractérise par une population plus ou moins hétérogène et dominée par les Sérère et les Wolof. Il a une population d’environ 548 habitants largement dominée par les femmes.
Etant une zone rurale, les activés de production dans le terroir villageois de Sambandé sont à l’image de celles qui prédominent dans la presque totalité des terroirs de la région et restent tributaires de nombreuses contraintes politiques, économiques mais surtout naturelles. Appartenant au domaine soudano sahélien, caractérisé par l’alternance d’une saison pluvieuse et d’une saison non pluvieuse, Sambandé est marqué par une variabilité spatio-temporelle des précipitations avec un cumul annuel qui reste souvent inférieur à la moyenne (725,9 mm), des températures moyennes annuelles de 28,3°c et des sols fragiles et fortement dégradées par l’érosion et la monoculture arachidière.

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