Organisation de la sélection bovine allaitante française

Organisation de la sélection bovine allaitante française

L’élevage bovin allaitant français

Répartition des élevages et des races

Les élevages allaitants sont présents sur tout le territoire français, mais avec des densités différentes selon les régions. En 2019, la région Nouvelle-Aquitaine contenait 22% du cheptel reproducteur de vaches allaitantes, la région Auvergne-Rhône-Alpes 17%, l’Occitanie 13%, la région Bourgogne-Franche-Comté 13% (IDELE, 2019). Ces quatre régions partagent en commun le Massif Central, également appelée « bassin allaitant », qui concentre la majorité des exploitations bovines allaitantes.

A noter également que la région Pays de la Loire contient 10% des exploitations (IDELE, 2019). La taille des élevages allaitants est variable suivant leur degré de spécialisation, allant de la production spécifique de bovins viandes à des systèmes de polyculture élevage. Ce degré de spécialisation est influencé par la localisation géographique des élevages, suivant le potentiel de cultures des régions agricoles concernées. A la suite du recensement agricole de 2010, une typologie des élevages par département a été réalisée, en les classant en 6 grandes familles (Figure 1) (Lherm et al., 2017).  

Les différents systèmes d’élevage

Suivant la demande des marchés, le dynamisme des filières et les potentialités de productions végétales, les éleveurs font leur choix sur le type d’animaux à produire et à vendre. Différents systèmes de productions ont été caractérisés. Une première étude, publiée en 2012 par l’Institut de l’Elevage et le Centre d’Information des Viandes (CIV), visait à caractériser ces systèmes Chapitre 1 – L’élevage bovin allaitant français 19 mais également leurs profils d’alimentation et leur autonomie fourragère (IDELE, 2012).

Huit systèmes ont ainsi été étudiés. La deuxième étude a été réalisée par Agabriel et al. (2015) et consistait à traiter les résultats du recensement de 2010. Cette étude a débouché sur la définition de six systèmes d’élevage. Quelle que soit l’étude, les élevages bovins allaitants peuvent être classés en trois types, les différences provenant surtout de l’âge de commercialisation des animaux :  Naisseur spécialisé : naissance des veaux et leur vente au sevrage  Naisseur engraisseur : naissance des veaux et engraissement de jeunes bovins  Engraisseur spécialisé : achat de veaux sevrés et engraissement de jeunes bovins Entre les naisseurs et les engraisseurs, la composition des rations alimentaires ne sont pas les mêmes.

Les systèmes naisseurs utilisent essentiellement de l’herbe pâturée et des fourrages grossiers conservés pour couvrir les besoins d’entretien et de production des femelles reproductrices, ainsi que ceux des génisses de renouvellement et des veaux jusqu’au sevrage. Les engraisseurs quant à eux ont besoin que les animaux aient une croissance assez rapide pour atteindre rapidement un poids d’abattage souhaité avec une bonne finition des carcasses. Pour cela, les rations utilisées doivent être suffisamment énergétiques, le plus souvent à base d’ensilage de maïs et de concentrés. 

Les élevages naisseurs

Les mâles sont vendus au moment du sevrage entre 6 et 9 mois (veaux maigres) ou vers 10 mois et plus après une période de repousse à l’herbe post-sevrage (veaux lourds). Les moments de ventes varient selon les marchés, les régions et les races. Les femelles non gardées pour le renouvellement sont soit vendues maigres au sevrage de leur dernier veau ou après une période de repousse à l’herbe, soit finies pour la boucherie si des cultures sont disponibles sur l’exploitation. Selon l’étude de l’IDELE et du CIV, 51,7 % des élevages sont de type naisseur spécialisé et 19,8 % le sont également en couplant avec des cultures, soit 71,5 % des élevages bovins viandes français.

Dans les élevages naisseurs spécialisés sans cultures, la part de fourrages représente 92 % de la ration et celle des concentrés 8 % (Figure 3). Ces systèmes exploitent essentiellement les zones de pâturage pour valoriser l’herbe au maximum. La majorité des concentrés utilisés sont achetés et représentent 5% de la ration. La part de concentrés est plus élevée chez les naisseurs avec des cultures : 5 % de la ration est composée de concentrés produits sur l’exploitation et 6% sont achetés, soit 11 % de la ration.

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