Optimisation des ressources de réseaux hétérogènes avec coeur de réseau MPLS
FORMULATION DU PROBLEME DEMONOROUTAGE DES LSPS DANS LE CONTEXTE DES RESEAUX IP/MPLS
Introduction
Un réseau peut être vu comme un ensemble de ressources mises en place pour offrir un ensemble de services. C’est l’évolution des services et des trafics qui en découlent qui a piloté, dans les dernières années, l’évolution technologique qui a permis d’augmenter la capacité et les fonctionnalités des réseaux. Ainsi, par exemple, le succès des services de l’Internet a engendré une explosion de trafics qui a mené les opérateurs à utiliser de nouvelles technologies dans le cœur de réseau tel que l’IP (Internet Protocol) sur ATM (Asynchronous Transfer Mode), le PoS (Packet over Sonet/SDH) , ou encore MPLS (Multi Protocol Label Switching). Dans ce qui suit nous allons nous intéresser à IP et MPLS. Nous commencerons par décrire les réseaux traditionnels fédérés par IP. Nous introduirons par la suite le protocole MPLS et ce qu’il apporte comme avantage par rapport à IP. Nous allons aussi souligner les interactions entre ces deux protocoles ainsi que leur mode de cohabitation. Comme nous l’avons présenté la gestion des ressources d’un réseau est devenue un point crucial dans le processus de planification. A la lumière des nouvelles possibilités offertes par la technologie MPLS nous abordons dans ce chapitre ce problème. Nous proposons une première formulation du problème de mono-routage des LSPs dans les réseaux MPLS. Cette formulation est basée sur l’approche bande passante.
Quelques éléments sur IP
IP est un protocole qui permet l’adressage des machines et le routage des paquets de données [RFC791]. Il correspond à la couche 3 (réseau) de la hiérarchie des couches ISO. Son rôle est d’établir des communications sans connexion de bout en bout entre des réseaux, de délivrer des trames de données (datagram) « au mieux (best effort) », et de réaliser la fragmentation et le ré-assemblage des trames pour supporter des liaisons n’ayant pas la même MTU (Maximum Transmission Unit, c’est-à-dire la taille maximum d’un paquet de donnée).
L’adressage IP
Un des éléments essentiels d’IP est la couverture mondiale qu’assure le protocole. Ceci est fait grâce à une gestion d’adresses uniques. L’adressage IP permet d’identifier de façon unique une interface dans une machine connectée à un réseau. Une machine ayant plusieurs interfaces est communément appelée un routeur. Elle est capable de recevoir et de renvoyer des paquets de données par le biais de différentes interfaces. Elle utilise pour cela une table de routage qui, dans sa version la plus simple, contient un certain nombre d’adresses internet complètes ou sous forme de masques (liste non exhaustive), l’interface à utiliser pour atteindre chacune d’elles, et une ou plusieurs interfaces par défaut vers lesquelles envoyer les paquets d’adresse inconnue. Un paquet IP est composé d’une en-tête et de données. La zone Data (Données) contient les données utiles provenant des applications (couches supérieures) à transférer via le réseau. Les informations principales contenues dans l’entête d’un paquet IP sont : les adresses de la source et de la destination, le type de service (ToS), et la longueur totale du paquet.
Le routage dans les réseaux IP
Le routage IP est un routage de proche en proche. Dans un routeur, une table de routage IP contient la liste des adresses connues localement afin d’associer une interface de sortie à toutes les destinations (next-hop). Lorsqu’un paquet de destination inconnue (non locale) est reçu, le paquet est envoyé vers le routeur de frontière par défaut. Le routage se compose de deux éléments essentiels : • Détermination des chemins optimaux de routage, • Envoi des paquets IP à travers des réseaux. L’envoi des paquets est somme toute une tâche assez simple. La détermination d’un routage optimal est par contre beaucoup plus complexe. Les routeurs dans l’Internet sont organisés de manière hiérarchique. Des routeurs sont utilisés pour envoyer les informations dans des groupes de routeurs particuliers sous la même responsabilité administrative. Ces groupes sont appelés des « Autonomous Systems » (AS). Ces routeurs, appelés Interior Gateway Router, utilisent des protocoles de routage appelés Interior Gateway Protocols (IGP). D’autres routeurs permettent à différents Autonomous Systems de communiquer entre eux. Ils utilisent des protocoles de routage appelés Exterior Gateway Protocols (EGP). En échangeant régulièrement des informations, les routeurs construisent une image de la topologie du réseau ce qui permet de créer les tables de routage. Les tables de routage contiennent en tout nœud, le prochain routeur à utiliser (next hop) pour une destination donnée. Le routage IP spécifie donc bond par bond (hop by hop) comment envoyer des paquets pour une adresse destination donnée. En fait, la route complète de l’origine jusqu’à la destination n’est pas connue pendant le transit du paquet. Seuls les nœuds intermédiaires sont déterminés un par un parmi les voisins d’un nœud donné. IP opère donc en mode non connecté. Les principaux objectifs à atteindre par un protocole de routage sont : – Optimisation (sélectionner le meilleur chemin selon les critères choisis), – Simplicité (le plus simple possible), – Robustesse et souplesse (faire face à toutes sortes d’imprévus), – Convergence rapide (recalculer les routes rapidement pour éviter les boucles, les pannes réseau,…). Pour la suite, nous allons nous intéresser aux deux protocoles de routage les plus utilisés dans l’Internet : OSPF (Open Shortest Path First) et BGP (Border Gateway Protocol).Le protocole OSPF (Open Shortest Path First) est un protocole de routage à état de lien (Link-State) créé par l’IETF [RFC2328]. Il est actuellement l’IGP (Interior Gateway Protocol) le plus répandu. L’état de lien permet au routeur d’avoir une vision globale du réseau et de sa topologie et l’émission des mises à jour n’est déclenchée qu’en cas de modifications topologiques. Pour générer la table de routage, le protocole OSPF utilise un arbre du plus court chemin d’abord (SPF Tree : Short Path First Tree) et un algorithme du plus court chemin d’abord (SPF Algorithm) appelée aussi algorithme de Dijkstra, qui détermine le meilleur chemin en terme de coût. Le coût du chemin dépend de métriques figées par l’opérateur sur chacune des interfaces du réseau. La métrique, est un coût sans dimension aucune valeur n’est imposée. Libre à l’opérateur de choisir la valeur qu’il juge pertinente (CISCO préconise la valeur 108 /débit). Le protocole OSPF est capable de différencier les classes de service, grâce au champ ToS, permettant ainsi un routage différent selon le type de trafic dans le réseau. Les tables de routages pouvant être différentes selon les classes de services, on peut utiliser une métrique différente pour chacune d’elle. Lorsque plusieurs routes sont équivalentes d’un point de vue métrique (même coût), le partage de charge (Load-Balancing) entre ces routes peut être employé. Le nombre de routes sur lesquelles on peut faire du partage de charge est en général limité (à quatre sur certains routeurs). Un réseau OSPF peut-être composé d’un ou plusieurs domaines de routage, les aires (Areas), au sein d’un même système autonome : l’aire 0 constitue l’aire de backbone.
REMERCIEMENTS |