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 Proposition de définition du terme ontologie

Dans le cadre des systèmes de recherche d’informations liés à la connaissance scientifique et technique, nous reprendrons la définition de l’ontologie proposée par Studer et al. (1998) dans leur article de référence sur l’ingénierie des connaissances. Ce document propose de définir une ontologie de domaine de connaissance comme une spécification formelle d’une conceptualisation d’un domaine, partagée par un groupe d’experts et acceptée par le plus grand nombre.

L’ontologie, toujours selon la définition de Studer et al., se doit d’être formelle dans l’optique d’être lisible par un système d’information. Cela exclut donc a priori la langue naturelle. Cette formalisation est établie dans l’optique d’un usage répondant à des contraintes fonctionnelles, telle l’intégration dans une solution logicielle.

Si nous examinons l’ontologie d’un point de vue philosophique moderne, imprégné d’une contextualisation technique, nous apercevons un objet de connaissance humaine qu’il est possible d’utiliser pour son bénéfice informationnel. Bachimont, dans son introduction aux ontologies, postule que des catégories formelles  doivent émerger et prendre en compte les nouvelles formes de raisonnement et les nouveaux types de concepts manipulés numériquement (Bachimont, 2007, p. 128).

Ce rapprochement entre formalisme structuro-technique et philosophique des ontologies est présenté par Monnin et Félix comme un apport mutuel pour la représentation des nouveaux paradigmes informationnels sur Internet (Monnin et Félix, 2009) : « L’ontologie des informaticiens est essentielle de ce point de vue [la nécessité d’une réflexion sur les conditions de production d’une ontologie], qui attire notre attention sur son statut d’artefact.

Le support écrit en était un lui-même ; non une pure production de signes désincarnée mais un objet technologique complexe répondant à une attente. Mais ce qu’il taisait ou masquait, les artefacts contemporains, numériques, dans lesquels s’incarnent désormais les ontologies, le révèlent. En témoigne la réintégration d’une dimension technique en complément de la dimension sémiotique et langagière, couplage peut-être seul à même de nous ménager un accès renégocié aux catégories ».

Nous acceptons cette idée que les ontologies de domaines soient une possible évolution naturelle de la structuration numérique des champs de connaissance. Par ontologie de domaine, nous entendons un ensemble de concepts hiérarchisés par un expert au sein d’une structure, liés par des relations de proximité syntaxique ou sémantique. Dans un domaine donné, une ontologie n’est pas seulement une représentation du champ des connaissances. Une ontologie prétend aussi refléter un consensus sur les interactions entre les éléments du champ de savoir.

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Toutefois, en pratique, la définition de l’ontologie a été quelque peu diluée, dans le sens où les taxonomies (surtout lorsqu’elles sont enrichies par des thésaurus) sont considérées comme des ontologies à part entière : ce que Monnin et Félix décrivent comme une ontologie générique (Monnin et Félix, 2009). Terminologiquement, les ontologies diffèrent des taxonomies : elles sont structurellement plus riches, ce qui complexifie leur représentation (Studer et al., 1998). La question que soulève cette réflexion est l’influence de la représentation de l’accès à l’information sur la recherche de connaissance.

Son impact sur les résultats obtenus par rapport aux recherches plus traditionnelles est-il significatif ? Du point de vue de l’usage, notre solution d’assistance logicielle à la recherche d’information a une forte ambition cognitive. Il est à envisager, espérer même, qu’à terme, la maîtrise de l’outil le rende obsolescent, car source intrinsèque de connaissance (l’usage de l’outil permet la maîtrise du domaine). Dans notre contexte, il s’agit de recherche bibliographique dans le domaine informatique 270 11.2 État de l’art de la recherche d’informations par ontologies de domaine pour des personnes initiées, mais non expertes, qui de plus sont perdues dans un corpus majoritairement anglophone. 

 État de l’art de la recherche d’informations par ontologies de domaine

La démarche classique d’utilisation des ontologies de domaine consiste à hiérarchiser les sou- ensembles du domaine dans une optique de gestion. L’ontologie sert alors le plus souvent à hiérarchiser et classer les éléments composant le domaine, ainsi qu’à décrire leurs relations. Une application courante est l’indexation de corpus spécialisé par ce moyen. Une utilisation plus novatrice de l’ontologie est d’inverser la démarche.

Il est possible d’utiliser l’ontologie de domaine comme support de recherche dans un texte, un corpus, une bibliothèque numérique, ou même dans tout Internet. Grâce à une combinaison de différentes technologies sémantiques, Bloehdorn et al. (2007) a proposé une méthode intéressante de consultation de bibliothèques numériques. Il a défini une approche par analyse de questions structurées en langage naturel avec une grammaire définie.

Il s’agit pour le système de comprendre la manière d’identifier les mots clés, les titres et les auteurs. Par exemple : qui a écrit tel livre ? Quel livre traite d’un sujet défini ? Quel article fait partie de telle conférence et correspond à tels mots clés ? Cette approche traduit le langage naturel en métadonnées, et reformule la question en langage « SPARQL ».

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